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Célia Houdart
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L'été de ses dix-huit ans, un jeune pianiste reconnaît une chanson que diffuse un autoradio. Il se met à chanter. Son chant brille comme une énigme devant lui.
Encouragé par ses professeurs au Conservatoire et guidé par son intuition, Gil quitte un instrument, le piano, pour un autre, la voix, qui se confond avec lui-même.
On suit la formation du jeune ténor, on pénètre avec lui dans les coulisses du monde de l'opéra. Au plus près des corps et des visages.
Apprentissage des rôles et découverte de soi. Gil est le roman d'une voix.
Le portrait d'un talent et d'une inquiétude. Une vie faite de patience et de doutes qu'incarnent d'étranges présences, dont on se demande si elles ne sont pas le fruit de l'imagination du personnage.
Les noms d'oeuvres et de compositeurs sont inventés, comme pour mieux déjouer les conventions du genre (la biographie de diva) et créer un univers non exclusivement réservé aux initiés. Chacun peut y entendre sa musique.
Ce chanteur à la voix si troublante, poursuivi par des ombres et des terreurs, ressemble à Orphée. Un Orphée moderne.
On retrouve dans ce roman toute la délicatesse des précédents récits de Célia Houdart. Son goût pour le mystère et les éblouissements. L'hypersensorialité. Une écriture accordée à son sujet, profondément musicale.
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Igor est un photographe, il vit en Suisse, à Lausanne. Il a des amis, des voisins, une mère, deux plus jeunes demi-frères qui sont champions de natation. Son père s'est noyé quand il était petit. Son existence offre toutes les apparences de la tranquillité, et de fait elle est tranquille. Un jour, il va au Mexique photographier les paysages, en vue d'un livre avec un écrivain de ses amis. Il y rencontre une femme plus âgée que lui, la quarantaine, avec qui il va manquer se perdre dans le désert. Ils vivent un amour discret, confiant, à distance parce qu'elle vit en Espagne.
Un jour il se noie. On ne retrouve pas son corps.
Après, son amie vient passer une nuit dans son appartement, il lui apparaît.
Il est extrêmement difficile d'expliquer les raisons pour lesquelles ce très bref roman exerce sur son lecteur un tel pouvoir, un pouvoir calme, et comme apaisant. C'est une histoire à la fois simple et riche de tout ce qu'une tonalité discrétement intense laisse supposer de non exprimé, de retenu.
Il y a cette notation, à propos des deux personnages principaux, qui dit un peu de ce charme : « Comme toujours ils étaient l'un et l'autre émus de se parler. Et ils étaient frappés par la quantité de choses qu'ils arrivaient à se dire en si peu de temps et en parlant si peu d'eux-mêmes. » Voilà, il y a de cela dans ce livre, une manière de dire baucoup en peu de mots, et sans le faire remarquer non plus.
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Un prévenu attend une décision de justice. Une femme juge perd sa bague et le sommeil. Sa fille apprend à tailler le marbre dans un atelier à Carrare. Un berger parle au téléphone en dialecte. Un enfant rêve assis sur un muret au soleil. Ils partagent un même temps minéral. Un jeu d'ombre et de lumière vient troubler l'immobilité des sculptures.
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Le jeune Bilal s'enfuit d'un aéroport. Il est pris de vertiges.
Un médecin parisien chez qui il a élu domicile se demande quoi faire de lui. Un an et demi plus tard, on retrouve l'enfant heureux dans un cerisier.