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Jean Verdon
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Nourri d'exemples vivants et nombreux, l'ouvrage de Jean Verdon donne de l'amour au Moyen Âge une image joyeuse et singulière.
Tristan et Iseut, Lancelot et Guenièvre... C'est incontestable, l'amour a divinement inspiré les auteurs du Moyen Âge. Et pour cause : même si, pour l'Église, ce sentiment est une passion inquiétante qui fait perdre la tête, le lien amoureux existe bel et bien à l'intérieur du mariage. Par exemple, Éginhard, dans la première moitié du IXe siècle, ne cache pas son immense douleur après la mort de son épouse. Des rapts ont même lieu, avec le consentement des jeunes femmes, pour permettre des unions que refusent les familles. Hors mariage, l'amour triomphe aussi : ainsi du concubinage de saint Augustin, ou de la passion éprouvée par Héloïse et Abélard...
Historien du Moyen Âge, spécialiste de la vie quotidienne, Jean Verdon a pris un plaisir évident à composer ce manifeste de l'amour au temps des troubadours et parvient avec finesse à montrer comment les hommes vivaient réellement un sentiment mettant en jeu l'esprit et le coeur, mais aussi, bien sûr, le corps. Un vrai plaisir de lecture ! -
Entre « Naître » et « Mourir », les vingt-deux chapitres de ce livre - appelé à devenir un classique - scandent l'existence des hommes et des femmes du Moyen-Âge.
L'on découvre ainsi qu'on ne se marie pas par amour et que les futurs époux, surtout la femme, n'ont pas leur mot à dire. La sexualité tient pourtant une place importante au sein du couple et certains textes, connus des milieux cultivés, attestent même l'existence d'un art érotique. L'éducation, quant à elle, est décrite à la fois sur le plan religieux, pratique et intellectuel, et les anecdotes décrivent de façon plaisante la vie des étudiants dont Villon est l'un des représentants les moins recommandables.
Les quantités de nourriture et de vin exagérées - aspects essentiels du quotidien - impressionnent assurément nos contemporains fervents de diététique, de même que la vie de ceux qui prient, qui combattent et qui travaillent, ces paysans qui sont l'essentiel de la population. La religion, naturellement, structure cette société et impose à tout homme de préparer sa mort - ce qui n'empêche pas de profiter des instants de loisir bien plus fréquents qu'on ne l'imagine. Jean Verdon brosse avec maestra un panorama sans équivalent, riche et foisonnant.
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Du haut en bas de l'échelle sociale, à la ville comme à la campagne, l'homme médiéval pratique une foule de distractions.
Les nobles chassent, assistent aux fêtes de cour ou aux tournois, lisent, font de la musique, festoient. Les autres, paysans, bourgeois et même prêtres, participent à d'innombrables fêtes dont l'Église cherche à limiter les « débordements » et à codifier les résurgences païennes. Tous boivent ferme, pratiquent le sport et les jeux de société, fréquentent les bains publics...
La synthèse riche et colorée de Jean Verdon, jamais entreprise jusqu'à présent, nous montre une civilisation qui sait compenser la dureté et la brutalité du quotidien par une imagination, une santé mentale, un débordement de vie difficilement imaginables aujourd'hui. -
Le Moyen Age a longtemps été considéré comme une période sombre, violente, ignare, bien différente de la lumineuse Renaissance. Heureusement, de nombreux spécialistes se sont efforcés de détruite cette image. En s'inspirant de leurs travaux, jean Verdon restitue le vrai visage du Moyen Age, époque étonnante pour nos contemporains, tant par sa spécificité que par sa créativité et, parfois, par sa modernité. Pour ce faire, il présente une cinquantaine de faits, d'événements, de réalités qui ne peuvent que nous surprendre. En voici quelques exemples.
- La campagne se prolonge dans la ville, au point qu'à Paris un cochon fait tomber le cheval du fils aîné du roi Louis VI qui trouve la mort dans cet accident !
- Les rapports sexuels entre époux, les seuls que tolèrent les clercs, sont limités à un nombre réduit de jours, et uniquement pour procréer - selon certains ils entraînent pourtant un péché, et la violation de cet interdit aurait d'ailleurs pour conséquence la mise au monde d'enfants infirmes...
- L'Eglise, de nos jours unique et très hiérarchisée, voit coexister à la fin du XIVe siècle et au début du XVe trois papes, plus exactement deux papes et un antipape, d'où des années d'anarchie et de désordres.
- Le cimetière médiéval ne ressemble pas au cimetière contemporain. Outre qu'il est réservé aux fidèles chrétiens, il ne sépare pas toujours les vivants et les morts. Aux derniers siècles du Moyen Age, nombreuses sont d'ailleurs les interdictions faites aux habitants d'y résider, faire du commerce, tenir des réunions, danser ou jouer...
- Alors que la vie est bien plus courte que de nos jours, les voyages peuvent durer des mois, voire des années. Et si le commun des mortels voit toute sa vie bornée à un horizon restreint, les gouvernants passent leur temps à voyager, n'hésitant pas à franchir les continents.
- Les Anglais appartenant aux classes les plus élevées, dont on dit qu'ils détestaient les Français, parlent pourtant la langue de ces derniers durant plusieurs siècles après la conquête de leur pays, en 1066, par Guillaume, duc de Normandie.
Autant d'étrangetés, parmi beaucoup d'autres, qui donnent à voir un autre Moyen Age, bien loin des poncifs véhiculés.
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Un ouvrage mettant à mal l'idée que l'on se fait d'un Moyen Age immobile, toules les classes de la société se déplaçant sans cesse, par les moyens les plus divers.
Entre l'Antiquité d'Ulysse et la Renaissance des grands explorateurs, le Moyen Age, malgré des difficultés de tous ordres, fut une période où l'on se déplaçait beaucoup. Comment voyageait-on? Jean Verdon passe en revue les voies de transport (routes, fleuves), les moyens de locomotion (marche, cheval, chariots, bateaux), l'intendance (haltes, auberges), les connaissances géographiques du temps. Qui voyageait et pourquoi? Souverains, diplomates, courriers, officiers de justice et de finances, marchands, étudiants, pélerins, paysans en quête de meilleures conditions de vie..., c'est une foule de voyageurs, du plus modeste à l'aventurier, que présente Jean Verdon dans ce vaste tableau d'un monde dont la mobilité est loin de se limiter aux pèlerinages et aux croisades.
Spécialiste d'histoire médiévale, Jean Verdon a publié notamment Les Françaises pendant la guerre de Cent Ans (ouvrage couronné par l'Académie Française), La nuit au Moyen Age, le PLaisir au Moyen Age. -
Tout sur le plaisir au Moyen Age : la sexualité, les plaisirs de la table et du vin, les fêtes, la sociabilité...
Chaque époque a ses plaisirs, ou du moins sa façon de les accommoder. Ainsi, au Moyen Age, la jouissance sexuelle n'allait pas sans trouble ni ruse, en raison du contrôle exercé par l'Eglise prompte à réprimer des pratiques réputées sataniques. La bonne chère aussi était à l'honneur, sous des formes aujourd'hui surprenantes quant à la nature et à la quantité des mets consommés, en particulier le vin coulant à flots jusque dans les réfectoires des monastères.
Aux danses et chansons des fêtes populaires s'ajoutaient des arts de cour de plus en plus raffinés, ainsi que des exercices physiques parfois très violents, comme les tournois et les joutes. Nourri d'exemples vivants pris dans tous les milieux, l'ouvrage de Jean Verdon donne du plaisir au Moyen Age une image singulière et, somme toute, joyeuse.
Jean Verdon a notamment publié La Nuit au Moyen Age et Information et Désinformation au Moyen Age.
Dans cet ouvrage instructif mais jamais ennuyeux, avec des exemples précis et variés, on comprend mieux les moeurs de l'époque médiévale.
Christine Guimonnet, HISTORIENS ET GÉOGRAPHES -
Au moyen age, ce sont essentiellement des hommes, et particulièrement des clercs soucieux en principe d'éviter les contacts avec le sexe faible, qui parlent des femmes.
Ces sources définissent un idéal sans indiquer en quoi consiste la réalité. les documents s'intéressent, surtout pour le haut moyen age, à deux catégories de femmes, les moniales qui se sont consacrées à dieu et les grandes dames qui manifestent des qualités viriles. il faut attendre les derniers siècles de cette période pour qu'apparaissent vraiment des femmes de basse condition, en particulier dans les lettres de rémission.
L'histoire de la femme au moyen age comporte de nombreuses spécificités et jean verdon ne manque pas ici de mettre en valeur une thématique riche, allant des invasions barbares aux grandes découvertes.
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Enfin, la réhabilitation grand public du Moyen Age.
Malgré certains travaux novateurs, le Moyen Age continue d'être considéré comme une période barbare, marquée par la violence, le famine et la peste. Entre l'Antiquité et la Renaissance, la nuit planterait sur dix siècles d'histoire occidentale. Pour dissiper cette vision caricaturale, l'auteur met en regard les bons comme les mauvais cotés de l'existence des contemporains de Charlemagne, de Saint Louis ou des Médicis. En dix chapitres portant notamment sur l'alimentation, la médecine, les femmes, l'intolérance, les plaisirs ou la mort, il brosse un tableau nuancé et vivant, qui rend la civilisation médiévale profondément attachant et la restitue dans toute sa vérité.
Professeur honoraire d'histoire du Moyen Age à l'université de Limages, Jean Verdon a publié de plusieurs ouvrages chez Perrin, dont deux couronnés par l'Académie française, tous centrés sur différentes aspects du Moyen Age. -
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" Et renseignez-nous sur l'orientation des affaires ! ", écrivait à la fin du Moyen Age un marchand vénitien à son commis envoyé à Bruges. Car les marchands ont besoin de maîtriser l'information partout où le commerce se fait. Ils ont aussi besoin de communiquer, à l'instar des souverains, des hommes d'Eglise et des combattants. Au Moyen Age, l'information se diffuse avant tout oralement. Vers l'an mille, Gerbert d'Aurillac, futur pape, utilise ses fidèles messagers. On les voit alors parcourir les campagnes, chevauchant à bride abattue leurs bêtes pour apporter la précieuse nouvelle. C'est aussi l'époque où l'on " crie " les ordonnances royales avant de les appliquer. Au XVe siècle, l'imprimerie bouleversera la donne en intronisant l'écrit. La gestion des affaires du monde s'appuie également sur la désinformation. La propagande, en particulier, la calomnie, les faux en tous genres abondent. Les espions ne transmettent pas seulement des nouvelles confidentielles, ils s'efforcent aussi de semer le trouble dans le camp ennemi. Et Louis XI prévient ses ambassadeurs : " Ils vous mentent, mentez bien ! " L'historien s'en amuse rétrospectivement, mais il lui faut à son tour démêler le vrai du faux, comprendre les rouages de la circulation des rumeurs, qui sont autant d'armes au service du pouvoir. Avec brio, Jean Verdon poursuit ici son décryptage du monde médiéval dont les us et coutumes nous semblent étrangement familiers.
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La religion - on l'oublie souvent - structure la vie des hommes du Moyen Age. Les dogmes qui régissent la foi chrétienne ont été essentiellement définis lors du concile de Nicée en 325. Certes des pratiques païennes ont subsisté, mais elles ont diminué au cours des siècles. Et l'Eglise a su en assimiler certaines en christianisant d'anciennes fêtes.
L'auteur a choisi de suivre ce chrétien tout au long de sa vie, du baptême qui le lave du péché originel à la mort qui l'introduit dans l'au-delà, où il obtiendra récompense ou châtiment. Après son baptême, il reçoit une éducation religieuse, notamment auprès de sa mère, puis au fil des ans, satisfait à des pratiques collectives, par exemple l'assistance à la messe, ou individuelles, comme la réception des sacrements de l'eucharistie, de la pénitence, du mariage. Il doit respecter une morale en particulier dans les domaines de la sexualité, de l'argent ou du comportement : ne pas s'adonner à la violence.
Si les dogmes, vérités à croire car elles sont révélées, ne changent pas, les pratiques ou certaines croyances peuvent connaître des transformations. Le baptême par immersion fait place au baptême par aspersion. Le purgatoire, esquissé par saint Augustin, naît véritablement au XIIe siècle. Les limbes apparaissent vers la même époque pour les enfants morts sans baptême, qui n'ont pas mérité des châtiments éternels. La naissance du purgatoire a entraîné une inflation des messes en faveur des défunts, car elles permettent de raccourcir le temps passé en ce lieu, d'où la floraison des indulgences.
Moins libres que nous d'exprimer leurs doutes sur le plan religieux, plus sensibles aux pratiques et aux rites (reliques, miracles), les chrétiens du Moyen Age sont bien souvent écartelés entre les tentations de ce monde durant leur existence et la crainte du châtiment divin au moment de leur mort.
Une synthèse limpide par un spécialiste incontesté.
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L'homme d'aujourd'hui a domestiqué la nuit grâce à l'électricité. Mais qu'en est-il de la vie de l'homme médiéval à la ville ou à la campagne, quand l'obscurité règne du coucher au lever du soleil oe Riche en anecdotes, cet ouvrage raconte ce qui se passe la nuit, au temps où seule la chandelle lutte contre l'obscurité. La nuit, on craint le diable, les brigands, les revenants, les sorcières et les loups-garous. Rixes, homicides, conspirations, adultères et viols ne sont pas rares. Le travail nocturne, bien qu'interdit, existe. On se distrait : il y a les veillées, les chahuts, les feux de joie, les tavernes et les fêtes qui ne s'achèvent qu'avec le jour. L'auteur décrit aussi le lit, la chambre, les vêtements de nuit, le sommeil et les remèdes contre l'insomnie, les rêves. Mais la nuit est surtout propice à la spiritualité : il est recommandé de prier tard le soir, quand tout est calme. Les règles monastiques comportent des cérémonies nocturnes et une mystique affirme qu'il faut traverser la nuit (nuit des sens, nuit de l'esprit) pour atteindre la lumière, Dieu.
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Le Moyen Age ; 10 siècles d'idées reçues
Laure Verdon
- Le Cavalier Bleu
- Idees Recues - Grand Angle
- 4 Septembre 2014
- 9782846705189
Longtemps défini en négatif par rapport aux époques l'ayant précédé ou suivi, le Moyen Âge cristallise tous les poncifs : « Le Moyen Âge est une époque archaïque », « C'était des temps cruels », « Il n'y avait aucune hygiène », « Seuls les moines possédaient le savoir »...
On le voit, le Moyen Âge traîne une réputation d'époque violente et barbare. Au travers d'une vingtaine d'idées reçues, choisies parmi les plus profondément ancrées dans l'imaginaire collectif, Laure Verdon nous convie à un voyage de 10 siècles dans l'Histoire de France.
Cet ouvrage est la 2e édition revue et augmentée de l'édition de poche qui s'est vendue à 2 700 ex.