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René Char
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«Pourquoi le cacher ? Ce n'est pas une poésie facile. Ses difficultés sont à proportion, en nous, des vieilles habitudes de voir et de leur résistance : René Char ou la jeunesse des mots, du monde... Il faut le lire et le relire pour, peu à peu, sentir en soi la débâcle des vieilles digues, de l'imagination paresseuse... Poésie qui se gagne, comme la terre promise de la légende et de l'histoire : celui-là qui y plante sa tente, qu'il soit assuré de s'en trouver plus fort et plus juste.» Yves Berger.
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Lettera amorosa ; guirlande terrestre
René Char, Jean Arp, Georges Braque
- GALLIMARD
- Poesie Gallimard
- 23 Février 2007
- 9782070344277
«La présente édition de Lettera amorosa réunit deux versions illustrées du poème de René Char, publiées à dix ans d'intervalle. L'une et l'autre sont enluminées par les peintres, en 1952 par Jean Arp puis en 1963 par Georges Braque. [...] Traces du dialogue que le Poète a entretenu toute sa vie avec les peintres, ses alliés substantiels, ces livres et manuscrits rares sont pour la plupart la propriété privée de bibliophiles ou sous clef dans la réserve d'une bibliothèque. Les voici enfin mis en lumière dans une collection de poche et offerts au regard du grand public. Leur beauté témoigne de la fraternité spirituelle qui unit l'art et la poésie.» Marice-Claude Char.
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«On ne parle pas de René Char (1907-1988) : on le lit, on le dit, on l'entend, on le voit, tel un tableau de ces peintres, ces alliés substantiels qui l'ont parfois illustré, ou l'un de ces paysages où il s'est enraciné, entre la Sorgue et le Luberon, domaine poétique qu'il a défendu par des mots comme les armes à la main. Tout poète réinvente le langage. Le sien est fait d'alliances inouïes, "lyre pour des
monts internés", approfondissant l'entreprise surréaliste jusqu'à l'expérience métaphysique la plus évidente et la plus nécessaire, celle de l'espace et du temps, à l'école d'Héraclite et de Heidegger. Couleur et douleur, soleil et rivière ou pluie, il faut "faire du chemin avec..."» Daniel Poirion. -
Les matinaux ; la parole en archipel
René Char
- GALLIMARD
- Poesie Gallimard
- 22 Janvier 1969
- 9782070300662
Qu'il vive ! Dans mon pays, les tendres preuves du printemps et les oiseaux mal habillés sont préférés aux buts lointains. La vérité attend l'aurore à côté d'une bougie. Le verre de fenêtre est négligé. Qu'importe à l'attentif. Dans mon pays, on ne questionne pas un homme ému. Il n'y a pas d'ombre maligne sur la barque chavirée. Bonjour à peine, est inconnu dans mon pays. On n'emprunte que ce qui peut se rendre augmenté. Il y a des feuilles, beaucoup de feuilles sur les arbres de mon pays. Les branches sont libres de n'avoir pas de fruits. On ne croit pas à la bonne foi du vainqueur. Dans mon pays, on remercie. (in Les Matinaux)
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Dans Folioplus classiques, le texte intégral, enrichi d'une lecture d'image, écho pictural de l'oeuvre, est suivi de sa mise en perspective organisée en six points : - Mouvement littéraire : La Résistance, un devoir de poète - Genre et registre : Le fragment poétique - L'écrivain à sa table de travail : Du carnet de guerre aux Feuillets d'Hypnos - Groupement de textes : La poésie en procès - Chronologie : René Char et son temps - Fiche : Des pistes pour rendre compte de sa lecture. Recommandé pour les classes de lycée.
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Le nu perdu Porteront rameaux ceux dont l'endurance sait user la nuit noueuse qui précède et suit l'éclair. Leur parole reçoit existence du fruit intermittent qui la propage en se dilacérant. Ils sont les fils incestueux de l'entaille et du signe, qui élevèrent aux margelles le cercle en fleurs de la jarre du ralliement. La rage des vents les maintient encore dévêtus. Contre eux vole un duvet de nuit noire.
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« C'est dans l'intimité que s'épanouissent les rencontres. Cette anthologie d'un poète, dont la voix rassemble les milieux les plus divers et dont la haute figure s'étend sur le siècle plus largement et plus profondément qu'une autre, ouvre une voie, un "chemin du secret" vers l'intimité du lecteur. La rencontre avec René Char, que les auteurs de cette anthologie ont voulue pour le grand public et plus particulièrement pour le public scolaire, naît sous une lumière qui par notes, par images, par mises en situation des poèmes, éclaire et apprivoise des textes perçus justement comme saisissants par leur concentration. [.] Éclairant le chemin de vie et d'écriture de René Char, ce livre offre [.] à tous ceux dont le poète écrivait : "Ils disent des mots qui leur restent au coin des yeux", les conditions d'une lecture intime. »
Pascal Charvet.
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Commune présence est un recueil composé par René Char lui-même : son anthologie personnelle, avec un parcours de lecture qui n'obéit pas à la chronologie mais au jeu des résonnances. «Le poète est maître de rapprocher ses routes sur le damier du temps. Ou de se suivre sur de plus longs silences», écrit Georges Blin dans sa préface. Cet ouvrage, qui n'appartient pas sous cette forme au corpus de la Pléiade, constitue sans doute l'accès privilégié à la poésie de René Char. Ici se déploient les grands thèmes d'une création qui, sans faiblesse, fait toute la place à la beauté, qui proclame qu'il n'y a pas de fatalité douteuse attachée à l'action et que l'homme, avec sa part de rêve, son poids de tendresse, ses désirs fougueux ou fragiles, peut sortir du chaos, grandi et inentamé. René Char a sans doute recueilli l'héritage d'une fée impérieuse : il est doué d'une perception ardente qui le fait complice de toutes les métamorphoses, le met à l'écoute de toutes les effractions, de toutes les aventures, de toutes les communions de la nature. Ce don si personnel, il a l'élégance de le partager, afin d'en révéler à tous la commune présence.
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Le marteau sans maitre/Moulin premier
René Char
- GALLIMARD
- Poesie Gallimard
- 16 Octobre 2002
- 9782070410682
«Je pense que si je n'avais écrit que Le Marteau sans maître, on me situerait quelque part dans le surréalisme, ce qui serait inexact. Quand j'ai écrit Arsenal, je n'avais que dix-sept ans et je ne savais même pas que le surréalisme existait. [...] J'ai toujours ignoré l'écriture automatique et tout ce que j'ai écrit était consciemment élaboré.» Publiée en 1990 dans l'ouvrage de Paul Veyne, cette déclaration de René Char résume son engagement pris dans un mouvement dont il ne fut que le «locataire» durant quelques années. Le Marteau sans maître témoigne de cette proximité et de ce passage. Tous les poèmes ici regroupés par René Char, et dont il a plusieurs fois modifié les intitulés et l'ordre, proviennent de son fonds propre, c'est-à-dire de ce qui le singularise et confère à sa voix ce timbre irréductible qui n'appartient qu'à lui. D'emblée, il y a, en dépit du titre qui suggère une énergie sans frein, une volonté de maîtrise, un repérage dans le champ du réel, et une façon d'être au monde sans faiblesse.
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On savait Char et Camus frères en amitié. Les quelque deux cents lettres inédites ici rassemblées l'attestent. qui retracent ce que furent les engagements et les travaux communs des deux hommes après-guerre et leur proximité attentive et réciproque. Mais ce qui donne tout son sens à cette correspondance est ce qui l'a peut-être initiée : la rencontre et la reconnaissance de deux oeuvres en même temps que leur convergence dans une époque de démesure et de déraison. Tout comme " l'envie d'écrire des poèmes ne s'accomplit que dans la mesure précise ou ils sont pensés et sentis à travers de très rares compagnons " Char à Camus, le moment de doute dans l'accomplissement d'une oeuvre ne peut que s'appuyer sur " l'ami. quand il sait et comprend, et qu'il marche lui-même. du même pas " (Camus à Char)... Une façon lumineuse, entre Ventoux et Luberon. de rejoindre l'intuition de Julien Gracq qui, avec l'éloignement du temps, voyait se " rapprocher aussi. dans la signification de leurs oeuvres. deux amis dont les silhouettes pouvaient sembler si différentes ". Correspondance croisée établie. présentée et annotée par Franck Planeille, enrichie d'annexes et de documents inédits.
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Trois coups sous les arbres : théâatre saisonnier
René Char
- GALLIMARD
- Blanche
- 26 Avril 1967
- 9782070213788
Les oeuvres réunies dans Trois coups sous les arbres représentent l'ensemble du théâtre de René Char (1946-1952). La langue qu'on parle dans Sur les hauteurs, Claire et Le Soleil des Eaux est une langue simple et quotidienne, mais la poésie n'y est pas moins partout présente. «Je crois, écrit en effet René Char dans Le Soleil des Eaux, que la poésie, avant d'acquérir pour toujours, et grâce à un seul, sa dimension et ses pouvoirs, existe préliminairement en traits, en spectre et en vapeur dans le dialogue des êtres qui vivent en intelligence patente avec les ébauches autant qu'avec les grands ouvrages accomplis de la création.» C'est d'un tel dialogue que Trois coups sous les arbres nous offre l'image, animant un monde à demi véridique, à demi imaginé, du théâtre sans en être tout à fait, «principalement quelque chose qui soit de la vie deux ou trois fois multipliée, pas plus». Le livre comprend également deux arguments de ballet et ce que René Char appelle une Sédition : L'Homme qui marchait dans un rayon de soleil.