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Au début des années 1990, Andy Goldsworthy a été invité à proposer un projet pour la Cumbria, une région d'une remarquable beauté sauvage située au nord-ouest de l'Angleterre dont le paysage a été modelé par des siècles d'agriculture et plus particulièrement d'élevage du mouton.
L'artiste à répondu à cette invitation par une vaste opération de restauration ou de reconstruction d'un ensemble d'enclos à moutons en y incluant une oeuvre d'art tout en maintenant, quand cela était possible, un usage pastoral. Ces enclos de pierre sèche servaient à regrouper, à protéger et à soigner les troupeaux. Parmi ces sculptures de roche ou d'ardoise avec des pierres taillées pour être insérées dans les murs, Goldsworthy a réalisé une série de seize grands enclos le long d'une route majeure de transhumance, chacun enfermant une gros rocher d'origine glaciaire transporté depuis un pré voisin. Le travail a débuté en janvier 1996 et malgré une interruption en raison de la terrible épidémie de fièvre aphteuse de 2001 qui fit interdire d'accès toute cette région, un total de plus de quarante structures ont été terminées. Cet extraordinaire opération est au coeur du présent ouvrage.
Mur & Enclos contient aussi une collection très intéressante d'oeuvres éphémères toutes reliées, à un degré ou à un autre, au mouton. On y voit de gracieuses sculptures faites de laine gelée apparaissant dans des anfractuosités de rochers et d'impressionnantes longueurs de murets réhaussées poétiquement et à grand peine de filets de laine immaculée ou de neige glacée. On y trouve aussi une série spectaculaire de tableaux peints, au sabot, par le piétinement et les mouvements des moutons, attirés par des blocs de nourriture minérale posés sur la toile à même le sol gelé.
Enfin, un chapitre est consacré à l'étude détaillée du travail de Goldsworthy dans le lit d'un ruisseau situé près de la maison de l'artiste dans le Dumfriesshire, ainsi qu' à l'une de ses oeuvres les plus récentes et les plus importantes installée dans le Yorkshire Sculpture Park.
Cet ouvrage impressionnant est un témoignage particulièrement riche sur l'oeuvre de Goldsworthy et sur sa passion constante pour la terre, son histoire et ses habitants.
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Les pérégrinations des gens, des rivières, des paysages et même des pierres à travers l'espace et le temps sont au coeur de cet ouvrage.
La description d'un cairn érigé sur une petite éminence à l'entrée du village écossais où réside Andy Goldsworthy révèle l'importance de son travail à proximité de chez lui, inspiration à la base de tout ce qu'il a créé ailleurs par la suite. Trois cairns semblables à celui de l'Écosse jalonnent les États-Unis, marquant non seulement le voyage même de l'artiste à travers l'Amérique, mais l'apogée d'une forme qui représente un élément significatif de son art au cours de ces vingt dernières années.
La puissante beauté de l'art de Goldsworthy et son rapport à la mort et à la décrépitude s'inscrivent dans une série d'oeuvres réalisées à partir d'ormes. Exécutées près d'une petite rivière au sud-ouest de l'Écosse, ces oeuvres vont des feuilles dorées aux branches mortes, célébrant ainsi le cycle de vie de l'orme, thème rendu plus poignant encore quand on sait que ces arbres disparaissent du fait d'une maladie qui en a déjà détruit des centaines de milliers.
L'écoulement du temps et la durée sont explorés et fortement exprimés par les oeuvres de Goldsworthy exécutées en fonction de l'eau. Depuis ces dernières années, l'artiste a fait preuve d'un besoin presque obsessionnel de créer auprès des rivières et de la mer. Ses oeuvres éphémères réalisées sur les plages et au bord des rivières évoluent et disparaissent en fonction du mouvement et de l'étiage des eaux.
Passage comprend la plus récente réalisation commandée à Goldsworthy, le Jardin de Pierres au Musée de l'Héritage juif de New York. Dix-huit blocs de granit dont le poids varie de trois à quinze tonnes ont été creusés par-dessous au moyen d'une lance thermique puis remplis de terre. Des chênes ont été plantés par une petite ouverture percée au sommet de chaque bloc lors d'une cérémonie regroupant quelques survivants de l'Holocauste.
Ces arbres, qui non seulement survivent, mais poussent dans des conditions pratiquement impossibles, ont un puissant pouvoir d'évocation dans un jardin conçu comme un mémorial de l'Holocauste. Le passage du jour à la nuit et les effets de la lumière sur la sculpture et son emplacement sont un thème récurrent, sans doute encore plus fortement exprimé par un chemin de craie blanche tracé pour la nuit.
Passage est une expression éloquente de la volonté de Goldsworthy à la fois d'approfondir et d'élargir sa compréhension du monde qui l'entoure et sa relation à ce monde.
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Dans pierres, Andy Goldsworthy a construit un livre comme il construit une sculpture, rassemblant les éléments du puzzle et les travaillant jusqu'à l'obtention d'une forme achevée.
Alors que ses publications précédentes, y compris son Andy Goldsworthy (qui a connu un succès international) se présentent comme des collections rétrospectives d'oeuvres, pierres a joué une part active dans le développement de ses idées. bien que les thèmes sous-jacents de cet ouvrage remontent à dix-sept ans, c'est-à-dire à ses premières oeuvres, Goldsworthy, loin de se contenter de les reprendre, les a enrichies avec vigueur et ténacité au cours des trois années pendant lesquelles il a élaboré son livre.
Au fur et à mesure qu'il avançait, se creusaient des fossés, dans sa structure, qui l'obligeaient à créer de nouvelles oeuvres. c'est ce dialogue créatif entre l'oeuvre et le livre qui donne à pierres son exceptionnelle vitalité et son unicité. en plaçant les images du livre sous le concept de la pierre, Goldsworthy a été encouragé à remettre en question sa perception du temps, de la stabilité, du changement, de l'impermanence - et par là même, la nôtre.
Toute son oeuvre trahit son état de profonde sympathie avec la nature, une recherche de l'interaction entre sa puissance et ses aspects transitoires. ce qu'il produit n'est ni statique, ni immunisé contre les éléments. au contraire, il fait appel aux transformations incessantes qui caractérisent le monde naturel : ses constructions peuvent s'écrouler ou être emportées par les eaux ; le même matériau peut être employé à plusieurs reprises, souvent des formes violemment contrastées ; une oeuvre du grand jour peut avoir sa contrepartie nocturne.
Jouant d'une approche plus philosophique que littérale de la pierre, le livre comporte des oeuvres avec de la glace, des feuilles, des fleurs, du sable, de l'argile et même des déchets métalliques. outre les légendes qui sont partie intégrante de l'oeuvre, Goldsworthy nous propose un commentaire personnel, si bien que cet ouvrage spectaculaire nous offre l'occasion non seulement d'apprécier l'extraordinaire richesse de sa production, mais aussi celle de mieux comprendre ce que veut ce sculpteur au prodigieux talent, dont les travaux recueillent de plus en plus la reconnaissance universelle qu'ils méritent si largement.
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"J'ai pris conscience que l'état de la nature était le changement et que ce changement donnait la clé de sa compréhension... Lorsqu'un changement intervient, l'idée doit évoluer, ou sinon elle échouera, comme cela arrive souvent." Andy Goldsworthy.
Une étoile à pointes multiples composée de grands glaçons tient en équilibre sur un rocher dans une vallée tranquille du Dumfriesshire?; un délicat paravent de bambous s'élève sur une plage japonaise?; une longue arête tortueuse de terre longe une voie de chemin de fer désaffectée sur la rive du Tyne?; quatre anneaux massifs de neige marquent la position du pôle Nord. Le créateur de ces extraordinaires oeuvres d'art, Andy Goldsworthy, travaille exclusivement avec des matériaux trouvés dans le milieu extérieur naturel. Neige, glace, feuilles, tiges, galets, etc., il utilise tout ce qu'il trouve autour de lui. La plupart de ses oeuvres sont éphémères, il conserve leur trace grâce à de remarquables épreuves photographiques couleurs. L'intention de l'artiste n'est pas d'apposer sa marque sur le paysage mais de travailler instinctivement avec lui, afin que ses créations manifestent, même brièvement, un contact harmonieux avec le monde naturel. On trouve l'oeuvre d'Andy Goldsworthy dans des collections publiques ou privées partout dans le monde.
« La vue, le toucher, la matière, le lieu, la forme et l'oeuvre qui en résulte constituent un ensemble intégral - difficile de dire où commence et où finit quoi. Le lieu est découvert en marchant, l'orientation est déterminée par le temps et la saison... »