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Fayard
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CHAIRE D'HISTOIRE DES POUVOIRS EN EUROPE OCCIDENTALE, XIIIe-XVIe SIÈCLE « Nous avons besoin d'histoire car il nous faut du repos. Une halte pour reposer la conscience, pour que demeure la possibilité d'une conscience - non pas seulement le siège d'une pensée, mais d'une raison pratique, donnant toute latitude d'agir. Sauver le passé, sauver le temps de la frénésie du présent : les poètes s'y consacrent avec exactitude. Il faut pour cela travailler à s'affaiblir, à se désoeuvrer, à rendre inopérante cette mise en péril de la temporalité qui saccage l'expérience et méprise l'enfance. Étonner la catastrophe, disait Victor Hugo, ou avec Walter Benjamin, se mettre à corps perdu en travers de cette catastrophe lente à venir, qui est de continuation davantage que de soudaine rupture. » Patrick Boucheron est historien. Il est notamment l'auteur de Léonard et Machiavel (Verdier, 2008), Conjurer la peur : Sienne, 1338. Essai sur la force politique des images (Seuil, 2013), Prendre dates (avec M. Riboulet, Verdier, 2015) et a dirigé l'Histoire du monde au XVe siècle (Fayard, 2009). En août 2015, il a été nommé professeur au Collège de France, titulaire de la chaire d'Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle.
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Où va la philosophie médiévale ?
Alain de Libéra
- Fayard
- College De France Fayard
- 11 Juin 2014
- 9782213682020
Où va la philosophie médiévale ? Elle va là où est la philosophie. Elle est là où va la philosophie. Elle est devenue médiévale, passé le Moyen Âge. Elle était seulement philosophie quand le Moyen Âge était encore saeculum modernorum, « siècle des Modernes », pour ceux qui y vivaient. Aujourd'hui, elle va là où doit aller celle ou celui qui veut relater, c'est-à-dire mettre en relation, son histoire. L'archéologie du sujet nous entraîne, en tout cas, dans l'espace comme dans le temps, du concile de Chalcédoine (451 ap. J.-C.) à la philosophie écossaise du xviiie siècle, à la philosophie autrichienne du xixe et pour finir, à la « déconstruction de la déconstruction » du troisième millénaire. Elle est un projet averroïste pour le post-postmodernisme.
Alain de Libera est philosophe. Il a enseigné à la Ve Section (Sciences religieuses) de l'École pratique des hautes études et à l'Université de Genève. Il est depuis mars 2013 professeur au Collège de France, titulaire de la chaire d'Histoire de la philosophie médiévale.
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La douceur de l'ombre ; l'arbre, source d'émotions, de l'antiquité à nos jours
Alain Corbin
- Fayard
- Divers Histoire
- 3 Avril 2013
- 9782213661650
Ils ont été sidérés par la présence de l'arbre. Ils ont éprouvé l'admiration, mais aussi l'horreur, inspirées par ce végétal souverain. Presque tous ont guetté, écouté, la parole de l'arbre. Certains ont espéré profiter de ses messages, en faire leur mentor. D'autres, plus rares lui ont déclaré leur amour.
L'objet de ce livre est de suivre depuis l'Antiquité gréco-romaine ceux qui ont su « voir l'arbre » : Horace et Virgile, mais aussi Ronsard et La Fontaine. Par la suite, Rousseau, Goethe, Novalis et, en France, Chateaubriand, Hugo, Proust et Yves Bonnefoy, entre autres. Bien entendu, il y eut aussi des peintres. S'étendre sous les ombrages, s'y délasser, y méditer, s'enfouir dans le végétal, s'y réfugier, y grimper... À l'époque contemporaine, certains ont tenté d'incruster leur corps dans l'écorce, en espérant que le végétal ferait croître l'empreinte. À l'extrême, des moribonds ont souhaité que leur ADN soit transmis à l'arbre planté sur leur tombe.
On le voit, c'est à une longue promenade que ce livre invite, à la rencontre de l'arbre champêtre, de l'arbre haie, de l'arbre isolé et sauvage comme de l'arbre domestique. Il s'agit ici de l'histoire des émotions éprouvées par des individus qui, au fil des siècles, possédaient les mots pour les dire.
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La vie des moines au temps des grandes abbayes : La vie quotidienne
Palazzo/Davril
- Fayard
- 14 Janvier 2013
- 9782213677002
On peut dater les débuts du monachisme en Occident autour du VIe siècle. Mais, c'est à partir du VIIIe siècle que la vie communautaire commence à s'organiser véritablement avec la diffusion de la règle de saint Benoît. Approuvée par l'Eglise romaine, la règle bénédictine adaptée par Cluny, au Xe siècle, puis par Cîteaux, au XIIe siècle, se diffuse dans tout l'Occident. L'Europe se couvre d'abbayes et de monastères.
La vie monacale exerce alors une grande fascination et connaît un extraordinaire engouement. Mais que savons-nous de la vie quotidienne de ces moines, du fonctionnement interne des monastères, de l'organisation sacrale de leur espace, de la hiérarchie qui les gouverne, des rites et des pratiques de leurs membres, de leur rôle essentiel dans la transmission de la culture ? Rien ou peu de choses et, pourtant, cette vie recluse continue à nous émouvoir dès que nous franchissons l'entrée d'un cloître. A travers mille petits faits puisés dans les chroniques et les coutumiers, les écrits des fondateurs et les vies de saints, ce livre offre une synthèse complète et très concrète sur cette période qui fut bien l'apogée du monachisme. DOM ANSELME DAVRIL est moine en l'abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire et historien de la liturgie.
ERIC PALAZZO est professeur en histoire de l'art à l'Université de Poitiers et membre du Centre d'études supérieures de civilisation médiévale. -
Le xve siècle est le temps de l'invention du monde. De Tamerlan à Magellan, depuis l'Asie centrale jusqu'à la capture de l'Amérique en 1492, s'accomplit une première mondialisation. Mais la geste de Christophe Colomb est tout sauf un événement fortuit: elle est précédée, et surtout rendue possible et pensable, par une dynamique globale et séculaire d'interconnexion des espaces, des temps et des savoirs du monde. Elle ne se laisse en rien circonscrire par ce que l'on appellera plus tard l'occidentalisation du monde: les marchands de l'océan Indien, les marins chinois de l'amiral Zheng He, mais aussi les conquérants turcs ont toute leur part dans cette histoire des devenirs possibles du monde, où rien n'est encore écrit.
Ni dictionnaire critique ni somme érudite, Histoire du monde au xve siècle se veut un essai collectif davantage qu'une encyclopédie. Faisant alterner les chapitres de synthèse et les textes au ton plus libre éclairant un événement, un personnage ou une oeuvre, le livre se prête à la lecture au long cours comme au hasard du cabotage. Mais dans tous les cas, il s'agit bien de susciter des étonnements par rapprochement et d'éveiller des curiosités par le déplacement du regard.
Si l'accent est naturellement mis sur ce qui circule plutôt que sur ce qui cloisonne, s'inscrivant en cela dans les perspectives nouvelles d'une histoire globale attentive aux connexions des lieux et des temps, cette histoire du monde ne se réduit pas à une chronique de la mondialisation: il s'agit aussi de rendre compte des spécificités et des originalités des territoires du monde, des temps du monde, des écritures du monde, des devenirs du monde - ces quatre dimensions inspirant l'architecture d'ensemble du livre.
Directeur: Patrick Boucheron, maître de conférences à l'université Paris-1-Panthéon-Sorbonne, membre de l'Institut universitaire de France.
Coordinateurs : Julien Loiseau, maître de conférences à l'université Montpellier-III - Pierre Monnet, directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales, président de l'Université franco-allemande - Yann Potin, archiviste paléographe et agrégé d'histoire. -
Tout le monde a entendu parler, un jour ou l'autre, de François d'Assise, ce saint italien du xiiie siècle qui aimait la pauvreté, prêchait aux oiseaux et serait le premier stigmatisé de l'histoire. D'innombrables biographies et ouvrages lui ont été consacrés depuis le Moyen Age et, de nos jours, sa réputation dépasse largement les frontières du catholicisme, puisque des croyants de toutes les confessions et beaucoup de non croyants s'intéressent à lui et au franciscanisme qui a profondément marqué le christianisme occidental. Malgré la sympathie générale qui entoure sa figure, le « Pauvre d'Assise » reste cependant mal connu du public, car son image a parfois été brouillée par des interprétations édifiantes ou fantaisistes qui ont affadi ou dénaturé son message. Depuis un demi-siècle, les recherches qui lui ont été consacrées, en Italie et dans le monde entier, ont profondément modifié la connaissance et la compréhension que l'on pouvait avoir du Poverello. Aussi était-il devenu urgent de lui consacrer une nouvelle étude nourrie des travaux les plus solides. On se réfère aujourd'hui souvent à l'« esprit d'Assise » qui pourrait contribuer à ramener la paix entre les religions à travers le monde (Jean-Paul II a invité dans cette ville, en 1986, les principaux chefs des grandes religions). Le présent ouvrage cherche à expliquer, en se plaçant du point de vue de l'historien, pourquoi François d'Assise continue à exercer une réelle fascination à huit siècles de distance.
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C'est vert et ça marche !
Jean-marie Pelt, Franck Steffan
- Fayard
- Litterature Francaise Fayard
- 17 Janvier 2007
- 9782213625706
Chacun peut constater les changements climatiques de notre planète. C'est pour l'instant le signe le plus tangible d'un bouleversement écologique majeur qui s'annonce. Un scénario catastrophe se dessine ainsi à l'horizon, qui impose des changements rapides et radicaux si nous ne voulons pas que notre légèreté fasse le malheur de nos enfants. Grâce à l'émergence de la notion de développement durable, en mettant en oeuvre ce nouveau concept dans toutes ses dimensions - économique, écologique, sociale, éthique -, nous pouvons parvenir à relever les défis du futur. Dans C'est vert et ça marche ! Jean-Marie Pelt nous entraîne dans un nouveau tour du monde écologiste. Préservation de la forêt en Amazonie, en Afrique, en Chine, gestion de l'eau douce partout où elle se fait rare, exemples de villes 100 % vertes en Allemagne, au Danemark et, plus surprenant, également au Brésil, multinationales éprises d'écologie, mais aussi mutualités impliquées dans ce combat, volonté de préparer l'après-pétrole, de construire un habitat qui recourt aux énergies renouvelables, etc. D'un continent à l'autre, il dresse un inventaire impressionnant des expériences de développement durable qui ont fait leurs preuves et qui démontrent qu'une autre voie est possible.
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Tout pousse Clément V, le Gascon sujet du Capétien et fidèle du Plantagenêt, à retarder son voyage vers Rome. Porté à la temporisation, effrayé par les troubles qui ne cessent d'agiter Rome, soucieux d'en finir d'abord avec tant d'affaires qui concernent la France et de les mettre à l'ordre du jour d'un concile, il s'installe en 1309 à Avignon, hors du royaume de France mais aux portes de celui-ci. Ses successeurs trouveront commode d'y demeurer. Ils en feront la capitale d'une énorme machine politique, administrative et financière largement dominée par les Français mais non aux ordres du roi de France.
La cour pontificale sera le foyer d'un rayonnement intellectuel et artistique sans précédent. Mais le pape d'Avignon, c'est d'abord le pape. Et « là où est le pape, là est Rome ». Les choses changent en 1378, quand une double élection donne à l'Église deux papes. Il en est un à Rome, un à Avignon. Ce Grand Schisme d'Occident sera pendant trente ans l'une des plus terribles épreuves de l'Église. L'Occident chrétien en sortira changé. -
Les racines chrétiennes de l'Europe ; conversion et liberté dans les royaumes barbares, V-VIII siècle
Bruno Dumézil
- Fayard
- Nouvelles Etudes Historiques
- 26 Octobre 2005
- 9782213622873
Pourquoi l'Europe est-elle devenue chrétienne ? Une évangélisation pacifique des populations a bien évidemment existé ; mais très tôt la force, et notamment la force publique vint s'ajouter ou se substituer au pouvoir de conviction des prédicateurs. Malgré la qualité de leur appareil législatif et administratif, les empereurs romains ne parvinrent cependant jamais à convertir l'ensemble de leurs sujets. Lorsque le dernier d'entre eux fut déposé en 476, l'Occident passa définitivement sous la domination de rois germaniques, dont à cette date aucun n'était catholique. Les politiques civiles de coercition religieuse disparurent et l'on put même douter que le christianisme survive à l'anéantissement de l'Empire.
Pourtant, trois siècles plus tard, l'Europe ne connaissait plus qu'une seule religion, le christianisme, et dans sa variante catholique, non pas arienne. Pour les contemporains, le phénomène parut mystérieux, car il était paradoxal. Les peuples barbares, vainqueurs de la puissance romaine, avaient accepté de se soumettre à la religion de leurs vaincus De façon plus extraordinaire encore, des évêques isolés et des législateurs d'États embryonnaires étaient parvenus à réaliser ce que Rome n'avait pas même rêvé d'accomplir. Comparer l'ampleur des réalisations à la modestie des moyens ne peut qu'amener à réviser l'idée que le christianisme a été imposé par la force. À moins que notre définition de la contrainte religieuse se révèle imparfaite face aux mentalités de ces siècles obscurs... Dans un âge d'inquiétude, la participation collective à des rituels d'unanimité ou la reconnaissance de signes surnaturels ont pu fléchir les consciences, sans pour autant les violer. De multiples facteurs sociaux, économiques ou culturels et intellectuels se sont superposés, comme autant de formes de pression subtiles qui amenèrent les individus au baptême (l'attitude changeante des monarques barbares envers les juifs fournit aussi quelques intéressants points de comparaison.).
Étendue dans l'espace à toute l'Europe occidentale sur pas moins de trois siècles, cette enquête rigoureuse et nuancée restitue ainsi le passage de l'Occident au christianisme dans toute sa complexité. En multipliant les angles de vue, elle propose une nouvelle approche du concept de liberté religieuse en un temps où convaincre et contraindre ne constituaient pas nécessairement des démarches opposées. Ce livre fera date. -
A l'époque où se met en place une des plus riches expressions de la culture européenne, la musique donne forme à une vision du monde. Geste, philosophie, langage, la musique est aussi une pratique qui s'inscrit dans un temps.
Comment se pratiquait cet art ? Comment se concevait-il ? C'est ce que cet ouvrage essentiel et synthétique fait comprendre, en éclairant, à l'aide de la philosophie aussi bien que de la technique musicale, les questions auxquelles sont confrontés à cet égard les hommes du Moyen Age.
Une analyse du langage musical est précédée d'une étude sur l'idée et l'ordre du monde, tandis que la troisième partie traite de la présence de la musique dans la société. L'ensemble de l'époque (dix siècles) est parcouru sous différents angles qui permettent d'appréhender aussi bien les modes et le rythme que le rôle de l'Eglise, l'importance des découvertes techniques que la richesse de pensée des théoriciens (Boèce, Cassiodore...), et la fonction politique dont les puissants (pape, rois, seigneurs) investissent la musique.
Professeur de musicologie à l'université François-Rabelais de Tours, chercheur à l'Institut de recherche sur le patrimoine musical en France-CNRS, Olivier Cullin est l'auteur d'une importante contribution dans le Guide de la musique du Moyen Age. -
Époque impressionnante par sa durée, sa complexité et sa richesse artistique, le Moyen Âge s'étend sur plus de mille ans (de la chute de l'Empire romain à la fin du XVe siècle) au cours desquels la musique, objet de spéculations philosophiques à résonance théologique et métaphysique, proposant une vision musicale du monde, est une composante essentielle de la civilisation occidentale.
Elle sera passée entre-temps du monodisme grégorien aux polyphonies subtiles de l'Ars nova et aux grandes compositions de Guillaume de Machaut et Guillaume Dufay.
Ayant pour fonction première de louer Dieu (messes, motets, antiennes, jeux sacrés, mystères), elle va petit à petit s'ouvrir au domaine profane et, par le biais des troubadours et des trouvères ou des chansons polyphoniques d'Adam de la Halle, chanter l'amour courtois (ballades, virelais, rondeaux), les épopées (chansons de croisade) ou se livrer à la fantaisie, à la gaieté populaire et à la danse (pastourelle).
Ce guide, premier du genre, élaboré par les meilleurs spécialistes, est découpé en grandes périodes, faisant l'objet pour chacune d'entre elles d'une importante introduction donnant le cadre à la fois historique, religieux, sociologique, littéraire et bien évidemment musical. Ce véritable usuel traite sous forme de dictionnaire encyclopédique tout à la fois des musiciens, des instruments, des formes et des genres musicaux, des théoriciens, des manuscrits et des traités, des centres musicaux, ainsi que des oeuvres musicales les plus significatives.
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L'an mil et la paix de Dieu : La France chrétienne et féodale 980-1060
Dominique Barthélemy
- Fayard
- Nouvelles Etudes Historiques
- 17 Novembre 1999
- 9782213604299
Les années 980-1060 passent pour le moment où la "féodalité" a connu en France son expression la plus parfaite, où le dénuement, la barbarie, la violence et le désordre ont été à leur paroxysme.
Désespérés, les gens de ce temps auraient alors cru dur comme fer à l'imminence de la fin du monde, et ce n'est qu'en lançant le mouvement de la paix de Dieu que l'Eglise aurait redonné confiance au peuple et obligé la chevalerie à limiter son agressivité. Une véritable mythologie nationale est venue plus tard se mêler à l'histoire, envahissant jusqu'à l'oeuvre des plus grands chercheurs. Une lecture attentive des sources et des raisonnements oblige pourtant à en rabattre : aucun des "dossiers de l'an mil" ne révèle - à la fin du Xe siècle et dans la première moitié du XIe - une peur panique de la fin des temps ni même une crise sociale. C'est nous, les modernes, qui projetons nos propres inquiétudes sur le Haut Moyen Age ! Les multiples textes exhumés ou réexaminés ici (chroniques, chartes, décrets de conciles, récits de miracles) prennent en défaut une tradition historienne somme toute récente et permettent de bâtir à nouveaux frais un captivant récit de l'époque des trois premiers rois capétiens (Hugues Capet, Robert le Pieux, Henri Ier).
On n'en saisit qu mieux, au fil des pages, l'étrangeté d'une société adonnée à la vengeance et en même temps régulée par les tractations et les procédures de paix ; d'une religion férue de châtiments miraculeux et qui prône des pratiques aussi surprenantes que le jugement du fer ardent ou l'épreuve de l'hostie. Loin de s'opposer dramatiquement, le christianisme et la féodalité s'interpénètrent de façon quasi inextricable.
Professeur d'histoire médiévale à l'université de Paris-XII, directeur d'études à l'Ecole pratique des hautes études (EPHE), Dominique Barthélémy a publié, entre autres ouvrages, La Société dans le comté de Vendôme, de l'an mil au XIVe siècle (Fayard, 1993) et La mutation de l'an mil a-t-elle eu lieu ? (Fayard, 1997). -
Cet ouvrage rassemble les textes des interventions prononcées lors des Entretiens du Patrimoine qui se sont déroulés en novembre 1998 au Théâtre national de Chaillot, sous la présidence de Régis Debray.
Au cours de ce colloque, les participants étaient invités à s'interroger sur le mot et la notion de " monument ". N'assiste-t-on pas en effet, aujourd'hui, à une extension du " monumental", confondu avec le patrimonial, et qui modifierait le sens de la " monumentalité " dans l'acception traditionnelle du terme ? Le triomphe des Annales, la prise en compte de l'histoire comme une histoire des comportements et de l'immatérialité, et non plus comme une histoire des événements et des monuments, ne conduisent-ils pas à une banalisation de la notion du patrimoine ? Tout peut-il être protégé au titre des monuments historiques : une cabane de pêcheur, un standard téléphonique, une locomotive... ?
La fin des épopées et des héros a entraîné la disparition des sujets à " monumentaliser ". La monumentalité pourrait n'être plus qu'un hommage à nous-mêmes, une minéralisation de la mémoire.
Conçus à l'origine pour débattre des questions essentiellement techniques, les Entretiens du Patrimoine sont désormais l'occasion et le lieu d'une réflexion théorique et doctrinale sur le rôle du patrimoine dans notre société. Ces journées associent aux spécialistes français et étrangers de nombreuses personnalités qui, par leur point de vue et dans des domaines aussi divers que l'histoire, la philosophie, la sociologie, l'architecture..., contribuent largement à enrichir les débats.
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624 pages.
304 articles. 136 illustrations in-texte en noir et blanc. 27 illustrations hors-texte en couleur. Index thématique.
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Les vaudois ; histoire d'une dissidence xii-xvi siecle
Gabriel Audisio
- Fayard
- 19 Mai 1998
- 9782213601434
L'histoire des " vaudois ", que l'on confond à tort avec celle des cathares, est une véritable épopée. C'est vers 1170 qu'un certain Vaudès, riche marchand de Lyon, décide d'appliquer l'Evangile à la lettre et abandonne tous ses biens. Des disciples, hommes et femmes, ne tardent pas à le rejoindre. A la manière des premières communautés chrétiennes, les " Pauvres de Lyon " mènent une vie errante, et, la Bible en main, invitent la population à faire pénitence. Mais l'Eglise romaine, qui ne peut accepter que des laïcs prêchent la parole divine, les contraint à la clandestinité. Ils gagnent alors les campagnes du Sud-Ouest, puis, chassés par l'Inquisition, étendent leurs terres de prédication tout au long du XIIIe et du XIVe siècle en Dauphiné, en Provence, en Bourgogne, en Franche-Comté, ainsi qu'en Italie du Nord et en Europe centrale. Pour survivre et rester en contact, les différentes communautés mettent au point une véritable organisation secrète. Annoncer la parole de Dieu reste leur première tâche, mais elles se replient sur elles-mêmes, ne prêchant plus que dans les maisons amies.
Pendant des générations, les vaudois seront encore fidèles à leur idéal évangélique. Refusant de s'assimiler, ils continueront à vivre leur foi à leur manière, puis, finalement, se rallieront à la Réforme. Leur mouvement est le seul exemple de dissidence religieuse médiévale qui a traversé les siècles jusqu'à l'aube des Temps modernes.
Gabriel Audisio est professeur à l'Université de Provence et spécialiste d'histoire religieuse. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages sur les Pauvres de Lyon.
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On ne compte plus les clichés, les légendes, les fausses énigmes dont Philippe le Bel continue à être l'objet ou le prétexte.
Les énigmes vraies sont bien suffisantes. Car il en est à chaque détour de la recherche. Le roi en est une à lui seul, et la première de toutes. Froid calculateur, timide, pauvre homme ballotté ? Son silence est-il habileté, refuge ou abdication ? Sa foi est-elle cause première ou prétexte ? Son amitié est-elle fidélité ou favoritisme ?
Le gouvernement est une deuxième énigme. Roi de fer et hommes de paille ? Prince sage et conseillers avisés ? Jeu subtil de la compétence et du pragmatisme.
Chacune de ces « affaires » dont est faite l'histoire du règne est en soi une question : Pourquoi les Juifs ? Pourquoi le Temple ? Pourquoi la dévaluation ?
Même si l'on met de côté les images traditionnelles, quel drame que cette lutte du roi chrétien et du Souverain Pontife ! Quel drame que cet effondrement d'un ordre naguère respecté d'Orient en Occident ! Quel drame que cette fièvre qui s'empare du marché monétaire et qui fait connaître à la France, pour la première fois, dans le même temps, l'inflation galopante et l'instabilité des valeurs !
Jean Favier est né en 1932. Il a été conservateur aux Archives nationales, professeur aux universités de Rennes, de Rouen et de Paris-Sorbonne, directeur général des Archives de France, président du Conseil international des Archives et président de la Bibliothèque nationale de France. Membre de l'Institut, il est aujourd'hui président de la Commission française pour l'Unesco. Il est l'auteur de plus de vingt ouvrages, dont La Guerre de Cent Ans, François Villon, Les Grandes Découvertes, le Dictionnaire de la France médiévale et Paris (Fayard). -
La guerre de Cent Ans, la Peste noire et les grandes compagnies, les révoltes et les défaites. Malgré tant de malheurs, l'espoir n'a pas manqué aux contemporains qui ont vu dans leur temps le beau XIVe siècle et encore moins à Charles V: dès le jour de son avènement, il affirmait sa volonté de " bouter les ennemis hors du royaume ".Un roi sage, un règne réparateur. Arrivé au pouvoir à dix-huit ans, en pleine crise, ayant fait face à Etienne Marcel et aux états généraux, à la contestation dynastique et à la levée de boucliers contre l'Etat moderne, Charles V, devenu roi, sans quitter sa chambre ni son étude, dirigea la reconquête du royaume. La sagesse de l'homme fut la patience. La sagesse du roi, ce fut de porter le débat politique sur le terrain intellectuel, de penser l'Etat, de l'expliquer en clair et en français. La science politique moderne est sortie de là. Ce fut d'abandonner les méthodes brutales du gouvernement et de leur préférer la loi et la justice. Ce fut encore d'engager la royauté dans le chemin qui conduit à l'Etat de droit.Françoise Autrand, ancienne élève de l'ENSJF, est agrégée d'histoire, docteur ès lettres, professeur à l'Ecole normale supérieure. Spécialiste d'histoire politique du Moyen-Age, elle est l'auteur d'une thèse d'Etat sur le personnel du Parlement de Paris et d'une vie de Charles VI. Elle a collaboré à une histoire des fonctionnaires et de la fonction publique en France.
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Les moines blancs ; histoire de l'ordre de Citeaux
Marcel Pacaut
- Fayard
- 27 Janvier 1993
- 9782213029252
Présents sur les cinq continents, les moines (et moniales) " blancs " _ par opposition aux moines " noirs " de la tradition bénédictine _ forment aujourd'hui encore l'un des ensembles de congrégations les plus importantes du monde catholique. Quant à leur histoire quasi millénaire _ Cîteaux a été fondé en Côte-d'Or il y a près de neuf siècles, en 1098, pour favoriser une observance rigoureuse de la règle de saint Benoît _, elle a constitué un fait de civilisation majeur: sous l'impulsion de saint Bernard en particulier, cet ordre a introduit ou véhiculé dans la chrétienté médiévale une spiritualité et une théologie adaptées à un monde en pleine mutation, un mode d'exploitation économique nouveau, une sensibilité qui s'est traduite dans l'architecture comme dans le chant et l'enluminure.L'organisation de Cîteaux (un réseau serré d'abbayes " mères ", " filles ", " petites-filles "...) et sa cohésion en ont rapidement fait une puissance considérable sur le plan politique: qu'il s'agisse de la croisade ou bien des compétitions à la tête de l'Eglise, l'ordre a été pour les princes laïcs et les papes du Moyen Age un allié, un adversaire ou un arbitre à ne pas négliger.Même lorsque de nouvelles formes de la vie religieuse sont apparues (au XIIIe siècle, au XVIIe siècle, etc.), l'esprit de Cîteaux, par-delà de multiples crises et scissions, ne s'est jamais perdu: il suffira de citer l'exemple de la réforme instituée par l'abbé de Rancé à l'abbaye de la Trappe sous Louis XIV.Marcel Pacaut, professeur émérite d'histoire médiévale à l'université de Lyon II, président de la Commission internationale d'histoire ecclésiastique comparée, a publié, entre autres livres, Frédéric Barberousse (nouv. éd. Fayard, 1991) et L'Ordre de Cluny (Fayard, 1987).
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Charles VI : La folie du roi
Françoise Autrand
- Fayard
- Biographies Historiques
- 26 Février 1986
- 9782213017037
1392: un roi de 24 ans devient fou. Pendant trente ans, il va vivre une vie de souffrances, entre des crises atroces et des rémissions qui le laissent lucide et anxieux. Quelle était cette maladie? Comment affectait-elle ses relations avec sa femme, Isabeau de Bavière, avec son frère, le brillant duc d'Orléans, marié à la belle Valentine Visconti, avec ses nombreux enfants? Comment était-elle ressentie par ses sujets? Scandale, fléau de Dieu, châtiment pour des péchés collectifs? Seule l'écoute du discours du roi malade et des hommes de son temps, avec leur langage, leurs croyances, leurs peurs, permet de répondre à ces questions.Le règne de Charles VI passe à juste titre pour désastreux: guerre civile des Armagnacs et des Bourguignons, guerre de Cent Ans, la moitié du royaume conquise et occupée par les Anglais, le traité de Troyes, l'abandon de la couronne à Henri V, roi d'Angleterre, le dauphin déshérité, la France vaincue, coupée en deux, humiliée, et partout les divisions, la misère, les ruines. Mais, derrière le désastre, se décèle le lent progrès des structures. Le sentiment national naissant, Jeanne d'Arc elle-même, peuvent s'expliquer par l'identification qui se produit alors entre la nation souffrante et son roi de douleurs.Françoise Autrand, ancienne élève de l'ENSJF, est agrégée d'histoire, docteur ès lettres, maître de conférences à l'ENS. Spécialiste d'histoire politique du Moyen Age, elle est l'auteur d'une thèse d'Etat sur le Parlement de Paris et de différentes études consacrées à l'histoire de la société et des mentalités politiques en France à la fin du Moyen Age.