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HAZAN (FERNAND)
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ART DU XVE SIECLE (L')
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Avec le boire et le manger, ce guide des arts s'attache à une iconographie familière, qui a de tout temps suscité l'intérêt des hommes. S'ils ne peuvent vivre sans boire et manger, ces activités sont aussi pour eux synonymes de plaisir, voire de fête. C'est dire si le sujet est important, éveille un écho en chacun. Dans une première partie, l'ouvrage rappelle les grandes traditions religieuses, mythologiques, littéraires qui ont suscité le développement iconographique des scènes liées à la nourriture et à la boisson. Sur le plan littéraire, le banquet de Platon, qui a fort inspiré les peintres, sera suivi de bien d'autres ripailles inventées par les écrivains, donnant naissance à des personnages, tel Pantagruel, à jamais associés à cette activité dont l'homme ne peut se dispenser. L'histoire rapporte quant à elle des événements liés au boire et au manger, tel le banquet de Cléopâtre, et certains épisodes mythologiques s'y réfèrent directement, à l'instar du combat des Centaures et des Lapithes. Dans l'Ancien Testament, la récolte de la manne, le festin d'Hérode, puis les noces de Cana ou la Cène dans le Nouveau Testament placent la nourriture au centre des récits. Ces divers écrits, auxquels il convient d'ajjouter ceux que l'on trouve dans les vies des saints, constituent des sources iconographiques de premier plan, qui sont présentées dans la première partie du guide. La deuxième partie s'attache aux genres picturaux associés au boire et au manger : l'allégorie ou la nature morte sont autant de modes de représentation faisant apparaître ce thème. Il est décliné dans les xenia de l'Antiquité, qui sont un décor domestique de nourriture à caractère rituel, mais aussi dans la représentation de la gourmandise et des autres péchés ou dans les allégories des cinq sens, parmi lesquels figure le goût. Avec l'apparition de la scène de genre, campagnarde ou urbaine, située dans des milieux modestes ou très aisés, le repas se fait plus humble ou extraordinairement raffiné, plongeant le spectateur dans des mondes contrastés. La fortune de ce sujet ne se dément pas au cours des siècles. Manger est aussi une affaire de lieux, privés ou publics, et de rites. Si la cuisine est la pièce de prédilection où se prépare le repas, il est d'autres endroits qui lui sont consacrés : du café à la taverne, puis au restaurant, l'homme se rend hors de chez lui pour se nourrir, dans des endroits dont la fonction évolue au fil des temps. Il en va de même pour les différents repas (petit-déjeuner, déjeuner, dîner), avec l'apparition du pique-nique, qui introduit la nature comme décor choisi pour le repas. La partie la plus importante du guide est consacrée aux aliments et aux boissons : y sont présentés les viandes, les légumes, les fruits, les pâtisseries, les condiments, et les boissons. Tous ces éléments sont abordés dans leur histoire - par exemple le formidable don fait à l'Europe par Parmentier : la pomme de terre -, dotés d'une symbolique - on citera ici le pain et le vin, sang et corps du Christ -, et font appel à des modes de représentation décrits avec précision. La présentation de ce sujet ne serait pas complète sans la dernière partie, où sont évoqués la table et le décor.
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L'astrologie, la magie et l'alchimie sont des disciplines ésotériques (c'est-à-dire réservées à un cercle étroit d'initiés) qui permettent une compréhension unifiée de tout ce qui se produit dans la nature : des phénomènes astraux, biologiques et psychiques à la genèse des maladies, et de la composition de la matière organique à la vie des animaux et des plantes. Dès l'aube de la civilisation et jusqu'au XVIIIe siècle, ces disciplines ont été tenues pour un important outil de connaissance dans le système du savoir tout en étant considérées, à la fois avec crainte et respect, aussi bien par les classes dirigeantes comme par les masses incultes.
Au Moyen Âge et à la Renaissance, l'intérêt pour ces formes de connaissance lié à une forte croyance dans les astres se vérifie dans les arts. Ce guide nous aide à décrypter les miniatures médiévales et les grands cycles picturaux à caractères astrologique, nombreux dans les palais et les cours et villes italiennes.
Chargée de contenus ésotériques empruntés aux disciplines hermétiques, alchimique et cabalistique, ces images allégoriques, d'abord propagées par le cercle néo-platonicien des Médicis à Florence, seront une source d'inspiration constante pour les artistes, de Raphaël à Michel-Ange, de Piero di Cosimo à Sandro Botticelli. Les Vénitiens et Flamands éprouvent aussi pour l'ésotérisme un vif intérêt, renouvelé, entre le XVIIe et le XIXe siècle, dans l'illustration de traités alchimiques et dans les oeuvres visionnaires de peintres comme Johan Heinrich Füssli et William Blake.