Filtrer
Support
Éditeurs
Prix
Millon
-
Jusqu'à ce jour, les trois invectives (Contre un homme de haut rang et de petite vertu. Contre un médecin. Contre celui qui maudit l'Italie, ou France-Italie) n'ont jamais été traduites en français. La difficulté d'accès aux écrits latins de l'auteur n'est pas la seule raison de ce désintérêt ; sans doute suscitaient-elles l'étonnement ou choquaient-elles. Les textes de Pétrarque sont bien éloignés de la poésie amoureuse, de l'élégance, de l'érudition et de la haute portée morale de sa correspondance : les images sont crues, les propos souvent grossiers, les attaques partisanes et excessives. Mais peut-on répondre autrement à des critiques, lorsque celles-ci viennent remettre en cause des convictions profondes et une attitude quasi militante face à l'existence ? Il faut croire que l'enjeu sous-jacent de ces controverses est d'importance pour faire perdre ainsi son habituelle mesure à un homme qui aime à se distinguer du vulgaire. Ces trois textes présentent un intérêt majeur, celui de nous dévoiler l'homme plus que l'écrivain. Ce n'est pas un hasard si aucun des détracteurs n'est désigné nommément; le vrai sujet de ces invectives c'est Pétrarque aux prises avec un exercice nouveau : la défense de soi, l'autojustification.
-
La symphonie des harmonies célestes
Hildegarde De Bigen
- Millon
- Atopia
- 27 Novembre 2003
- 9782841371501
Comme dans l'Apocalypse, lorsque les cieux s'ouvrent et se découvrent pour Hildegarde, ils sont pleins de chant et de musique :
La lumière parle et ses paroles sont comme une flamme brillante. De ces voyages intérieurs, Hildegarde rapporte des visions à écrire et des chants à retranscrire pour enrichir la liturgie des heures du monastère qu'elle dirige. Pour elle, la musique est l'expression du divin et l'étouffer reviendrait à tuer la vie, à arracher l'homme à l'harmonie céleste et aux délices du paradis. Ce recueil d'antiennes, de répons, d'hymnes et de séquences nous transporte dans l'univers particulier de Hildegarde, mélange d'archaïsme et de libertés innovantes. Cet ensemble à la fois poétique et dramatique - puisqu'il inclut L'ordo virtutum, drame liturgique qui fut certainement interprété à l'intérieur du couvent par les moniales de Hildegarde - nous emmène au plus secret de la vie quotidienne du couvent et nous livre intact toute la fraîcheur, l'insolite et l'intimité de l'univers mystique de la sainte.
Autres titres disponibles aux éditions Jérôme Millon : Le Livre des subtilités (tomes I et II), et Les Causes et les remèdes.
-
Le traité du Repos religieux complète celui de la Vie solitaire, rédigé un an auparavant (1346), ou plutôt lui donne rétrospectivement l'assise d'une réflexion sur les notions de loisir, de vacance et de repos, nécessaires à la fondation d'une vie qui soit réellement la vie et ne se perde pas dans le faux prestige des activités extérieures.
Comme le livre précédent, il entend poser une question à la fois très simple et très vertigineuse : comment vivre ? Quelle forme donner à la vie ? Pour y répondre, ce traité rempli d'exhortations, d'adresses à soi-même, d'invectives, où bien des tons et des paysages intérieurs se succèdent, nous livre une méditation persévérante, rythmée, forcenée parfois, sur le célèbre verset du Psaume 45, " Vaquez et voyez que je suis Dieu " : notre fin la plus haute, c'est la vacance et le repos, l'otium.
Otium pourrait tout autant se traduire par " liberté ", sur laquelle notre époque aurait aussi à méditer.
-
Quelle lecture même un ami pourra-t-il bien faire de ces pages qui vont dans tant de directions qu'il leur arrive de s'opposer? Il y faut presque un autre soi-même,...
Car on n'y verra pas un seul ton, une seule volonté orientant l'écriture : le sentiment qui les a dictées, c'est celui d'un esprit dont les variations épousaient celles des choses, - joyeux de loin en loin, et triste souvent. ( ... ) Sache que je ne pourrai mettre fin à cet ouvrage qu'au moment où tu apprendras que je me suis acquitté avec la mort des peines de la vie. En attendant, je poursuivrai le chemin que j'ai pris, et la route ne s'achèvera pour moi qu'avec la fin du jour.