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Perrin
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Nourri d'exemples vivants et nombreux, l'ouvrage de Jean Verdon donne de l'amour au Moyen Âge une image joyeuse et singulière.
Tristan et Iseut, Lancelot et Guenièvre... C'est incontestable, l'amour a divinement inspiré les auteurs du Moyen Âge. Et pour cause : même si, pour l'Église, ce sentiment est une passion inquiétante qui fait perdre la tête, le lien amoureux existe bel et bien à l'intérieur du mariage. Par exemple, Éginhard, dans la première moitié du IXe siècle, ne cache pas son immense douleur après la mort de son épouse. Des rapts ont même lieu, avec le consentement des jeunes femmes, pour permettre des unions que refusent les familles. Hors mariage, l'amour triomphe aussi : ainsi du concubinage de saint Augustin, ou de la passion éprouvée par Héloïse et Abélard...
Historien du Moyen Âge, spécialiste de la vie quotidienne, Jean Verdon a pris un plaisir évident à composer ce manifeste de l'amour au temps des troubadours et parvient avec finesse à montrer comment les hommes vivaient réellement un sentiment mettant en jeu l'esprit et le coeur, mais aussi, bien sûr, le corps. Un vrai plaisir de lecture ! -
Histoire et analyse de la première véritable " guerre totale ".
Jeanne d'Arc, Du Guesclin, Talbot, Étienne Marcel, Charles le Mauvais, Pierre le Cruel, le Prince Noir, Charles VII, Jean II le Bon, Crécy, Poitiers, Azincourt, la Peste noire, ces personnages, ces faits, ces événements de la guerre de Cent Ans (1337-1453) sont dans toutes les mémoires. En les replaçant dans leur contexte et en les débarrassant de leur aspect convenu, le livre de Georges Minois a le mérite de les dépasser en montrant la signification profonde de ce conflit interminable.
Première guerre européenne qui marque le passage de la chrétienté médiévale à l'Europe des nations, la guerre de Cent Ans est aussi une guerre totale qui transforme les techniques militaires (le canon se substitue peu à peu aux lances et aux flèches), les régimes politiques (l'absolutisme français ainsi que le parlementarisme français y sont en germe), les économies nationales (l'étatisme français s'affirme contre le libéralisme anglais). C'est sans doute dans le domaine des mentalités que la guerre de Cent Ans provoque des bouleversements essentiels : en opposant langue, culture, psychologies, elle forge les identités nationales des pays européens, la France et l'Angleterre surtout, désormais ennemis irréductibles.
Sous la plume alerte de l'auteur qui alterne récit circonstancié des événements et multiplicité des analyses, la guerre de Cent Ans apparaît comme une épopée à la fois sanglante et fondatrice. -
Le Moyen Age a longtemps été considéré comme une période sombre, violente, ignare, bien différente de la lumineuse Renaissance. Heureusement, de nombreux spécialistes se sont efforcés de détruite cette image. En s'inspirant de leurs travaux, jean Verdon restitue le vrai visage du Moyen Age, époque étonnante pour nos contemporains, tant par sa spécificité que par sa créativité et, parfois, par sa modernité. Pour ce faire, il présente une cinquantaine de faits, d'événements, de réalités qui ne peuvent que nous surprendre. En voici quelques exemples.
- La campagne se prolonge dans la ville, au point qu'à Paris un cochon fait tomber le cheval du fils aîné du roi Louis VI qui trouve la mort dans cet accident !
- Les rapports sexuels entre époux, les seuls que tolèrent les clercs, sont limités à un nombre réduit de jours, et uniquement pour procréer - selon certains ils entraînent pourtant un péché, et la violation de cet interdit aurait d'ailleurs pour conséquence la mise au monde d'enfants infirmes...
- L'Eglise, de nos jours unique et très hiérarchisée, voit coexister à la fin du XIVe siècle et au début du XVe trois papes, plus exactement deux papes et un antipape, d'où des années d'anarchie et de désordres.
- Le cimetière médiéval ne ressemble pas au cimetière contemporain. Outre qu'il est réservé aux fidèles chrétiens, il ne sépare pas toujours les vivants et les morts. Aux derniers siècles du Moyen Age, nombreuses sont d'ailleurs les interdictions faites aux habitants d'y résider, faire du commerce, tenir des réunions, danser ou jouer...
- Alors que la vie est bien plus courte que de nos jours, les voyages peuvent durer des mois, voire des années. Et si le commun des mortels voit toute sa vie bornée à un horizon restreint, les gouvernants passent leur temps à voyager, n'hésitant pas à franchir les continents.
- Les Anglais appartenant aux classes les plus élevées, dont on dit qu'ils détestaient les Français, parlent pourtant la langue de ces derniers durant plusieurs siècles après la conquête de leur pays, en 1066, par Guillaume, duc de Normandie.
Autant d'étrangetés, parmi beaucoup d'autres, qui donnent à voir un autre Moyen Age, bien loin des poncifs véhiculés.
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Entre « Naître » et « Mourir », les vingt-deux chapitres de ce livre - appelé à devenir un classique - scandent l'existence des hommes et des femmes du Moyen-Âge.
L'on découvre ainsi qu'on ne se marie pas par amour et que les futurs époux, surtout la femme, n'ont pas leur mot à dire. La sexualité tient pourtant une place importante au sein du couple et certains textes, connus des milieux cultivés, attestent même l'existence d'un art érotique. L'éducation, quant à elle, est décrite à la fois sur le plan religieux, pratique et intellectuel, et les anecdotes décrivent de façon plaisante la vie des étudiants dont Villon est l'un des représentants les moins recommandables.
Les quantités de nourriture et de vin exagérées - aspects essentiels du quotidien - impressionnent assurément nos contemporains fervents de diététique, de même que la vie de ceux qui prient, qui combattent et qui travaillent, ces paysans qui sont l'essentiel de la population. La religion, naturellement, structure cette société et impose à tout homme de préparer sa mort - ce qui n'empêche pas de profiter des instants de loisir bien plus fréquents qu'on ne l'imagine. Jean Verdon brosse avec maestra un panorama sans équivalent, riche et foisonnant.
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Délimitée par le règne des premiers Valois, de 1328 à 1515, la fin du Moyen Âge est une période haute en couleur, forte en contrastes, marquée par la guerre de Cent Ans, les rivalités fratricides entre princes du sang, les rébellions communales contre l'impôt, les pandémies comme la peste noire, la lutte inexpiable entre Armagnacs et Bourguignons. Elle est aussi marquée par des débats érudits, des discussions théologiques, une abondante production d'oeuvres littéraires, prophétiques, juridiques... Loin de l'image du déclin et du désenchantement popularisée par le romantisme, Joël Blanchard donne à voir une fin de Moyen Âge inspirée, savante, bouillonnante d'idées neuves et traversée d'une rare vitalité créative. Puisant dans ses connaissances du paysage culturel, politique et militaire du royaume de France en ce temps-là, l'auteur réhabilite avec pénétration et un incontestable brio presque deux siècles d'une histoire trop souvent négligée.
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Construction politique, diplomatique, militaire et culturelle au croisement de l'espace et du temps, l'empire constitue une notion particulièrement pertinente pour décrire et comprendre le monde du Moyen Âge. Est empire un ensemble qui ne peut s'intégrer à aucun autre ; est empereur celui qui proclame n'avoir au-dessus de lui aucune puissance humaine, et qui le prouve. Entre le Ve et le XVe siècle, de telles entités se firent et se défirent presque partout sur la planète - certaines furent éphémères, d'autres plus durables. Elles s'affrontèrent ou s'ignorèrent, laissèrent des traces remarquables ou disparurent presque corps et biens. Institutions, religions, héros, guerres et mythes animèrent durant la même période des sociétés qui, mises en parallèle, s'éclairent les unes les autres dans ce livre collectif ambitieux et sans équivalent, qui allie la clarté du propos à une précision sans faille.
Ainsi se dessine, fascinant, un Moyen Âge mondial, à la fois carolingien, byzantin, serbe, bulgare, germanique, aztèque, mongol, vénitien, chinois, japonais, malais et normand, décrit et interprété par des spécialistes renommés.
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La grande synthèse par l'un des meilleurs médiévistes actuels.
Pourquoi cette nouvelle histoire du Moyen Age ? Premièrement, parce que plus nous nous éloignons de cette période, plus elle intrigue, et même fascine, car nous sentons confusément que là se trouvent les racines de nos aspirations et de nos drames actuels, des obscurantismes religieux aussi bien que des hautes spiritualités, de la violence aveugle comme de la quête de sens, de la peur du futur comme du rêve d'un retour à la nature.
Deuxièmement, parce que l'image actuelle du monde médiéval est trop souvent falsifiée : évacué des programmes scolaires, réduit en miettes anecdotiques pour les médias, transformé en légende noire ou dorée, le Moyen Âge a perdu toute cohérence dans la mémoire collective du " grand public ". Pour le comprendre - donc pour nous comprendre -, il faut restituer les faits, les noms, les dates, dans leur enchaînement logique et chronologique. C'est ce que ce livre tente de faire.
Troisièmement, parce qu'aujourd'hui plus que jamais il est nécessaire d'élargir notre vue en replaçant " notre " Moyen Âge européen dans le contexte de ses relations avec ses voisins. L'histoire médiévale occidentale est indissociable de celle du Proche-Orient, à la fois ennemi et Terre promise. C'est un drame en trois actes, plein de bruit et de fureur, de splendeurs et de misères, rythmé à la fois par les avancées propres du génie européen et par son affrontement avec l'Orient : du Ve au Xe siècle, c'est l'âge des grandes illusions, pendant lequel l'Orient byzantin puis musulman domine un Occident encore barbare ; du XIe au XIIIe siècle, l'Occident chrétien manifeste son dynamisme et atteint son âge de raison, en accord avec une foi plus éclairée, avant de connaître des fléaux apocalyptiques aux XIVe et XVe siècles, dans un âge de transition vers un monde moderne. -
Au Moyen Âge, l'argent répugne, l'argent fascine, et la monnaie est rare.
« Dans cet essai, je veux expliquer quel a été le sort de la monnaie, ou plutôt des monnaies, dans l'économie, la vie et la mentalité médiévales ; et dans cette société dominée par la religion, comment l'Église a considéré et enseigné l'attitude que le chrétien doit observer face à l'argent et à l'usage qu'il doit en faire. Si l'argent a joué un rôle important dans la constitution des États, si les techniques financières et bancaires ont progressé, si le commerce s'est largement développé, le Moyen Âge, faute d'un marché global, n'a pas connu ne fût-ce qu'un précapitalisme, même à la fin. C'est pourquoi son développement économique a été lent et limité, en dépit d'îlots de prospérité. Au Moyen Âge, donner de l'argent est aussi important que d'en recevoir, l'esprit de charité l'emporte sur le désir de profit, François d'Assise sur Jacques Coeur. Aussi une crise comme celle d'aujourd'hui y est-elle inconcevable. » Jacques Le Goff.
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Histoire du monde Tome 2 ; du Moyen Âge aux temps modernes
John m. Roberts, Odd Arne Westad
- Tempus / Perrin
- Tempus
- 8 Novembre 2018
- 9782262076986
' Un sommet du genre : hauteur de vue, limpidité du style, rigueur des faits narrés, désidéologisation massive des événements décrits. Un must.' Le Figaro Magazine.
Raconter et décrypter l'histoire du monde, tel est le pari de cette oeuvre majeure, divisée en trois volumes. Ce deuxième tome, qui couvre mille ans, du VIe au XVIe siècle, s'ouvre sur l'émergence des cultures nomades des grandes plaines, pour se conclure sur les prémices de la domination européenne du monde. Si toutes les cultures ont déjà des points communs - citons l'agriculture de subsistance ou la place centrale des animaux, chevaux ou bétail -, aucune n'est encore en mesure de s'imposer et de transformer en profondeur les autres. Partout, le poids de la tradition reste énorme.
Cette riche époque de diversité culturelle voit l'éveil de la sphère byzantine et du Japon, tandis que les carrefours de l'Eurasie centrale deviennent les principaux centres d'échanges mondiaux. La Chine des Qing et l'Inde moghole revitalisent quant à elles les anciens héritages. Mais ces dix siècles sont aussi marqués par l'apparition de deux acteurs majeurs : l'islam voit le jour et va bouleverser les équilibres régionaux, puis l'Europe, métamorphosée, lance ses vaisseaux sur tous les océans du globe.
Au-delà des immenses qualités d'écriture et de synthèse des auteurs, qui rendent la lecture particulièrement stimulante, la force du propos tient dans leur capacité à lier les cultures et les espaces entre eux. Roberts et Westad soulignent, par exemple, ce que Constantinople doit à l'hellénisme, ou expliquent le lien entre la naissance de la féodalité en Europe et les invasions barbares. A l'heure où les enjeux culturels, économiques, politiques, démographiques et environnementaux se structurent à l'échelle mondiale, ce livre, par sa hauteur de vue, son style et sa pertinence, donne les clés de compréhension de la passionnante histoire de l'humanité. -
La religion - on l'oublie souvent - structure la vie des hommes du Moyen Age. Les dogmes qui régissent la foi chrétienne ont été essentiellement définis lors du concile de Nicée en 325. Certes des pratiques païennes ont subsisté, mais elles ont diminué au cours des siècles. Et l'Eglise a su en assimiler certaines en christianisant d'anciennes fêtes.
L'auteur a choisi de suivre ce chrétien tout au long de sa vie, du baptême qui le lave du péché originel à la mort qui l'introduit dans l'au-delà, où il obtiendra récompense ou châtiment. Après son baptême, il reçoit une éducation religieuse, notamment auprès de sa mère, puis au fil des ans, satisfait à des pratiques collectives, par exemple l'assistance à la messe, ou individuelles, comme la réception des sacrements de l'eucharistie, de la pénitence, du mariage. Il doit respecter une morale en particulier dans les domaines de la sexualité, de l'argent ou du comportement : ne pas s'adonner à la violence.
Si les dogmes, vérités à croire car elles sont révélées, ne changent pas, les pratiques ou certaines croyances peuvent connaître des transformations. Le baptême par immersion fait place au baptême par aspersion. Le purgatoire, esquissé par saint Augustin, naît véritablement au XIIe siècle. Les limbes apparaissent vers la même époque pour les enfants morts sans baptême, qui n'ont pas mérité des châtiments éternels. La naissance du purgatoire a entraîné une inflation des messes en faveur des défunts, car elles permettent de raccourcir le temps passé en ce lieu, d'où la floraison des indulgences.
Moins libres que nous d'exprimer leurs doutes sur le plan religieux, plus sensibles aux pratiques et aux rites (reliques, miracles), les chrétiens du Moyen Age sont bien souvent écartelés entre les tentations de ce monde durant leur existence et la crainte du châtiment divin au moment de leur mort.
Une synthèse limpide par un spécialiste incontesté.
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Croisant légendes et réalité, une étude magistrale de l'instrumentalisation politique et religieuse du Roi Arthur.
Arthur fut-il un chef de guerre celte combattant, vers 600, les envahisseurs anglo-saxons de la Grande-Bretagne, ou bien une divinité païenne, assimilée par sa force colossale à l'ours ? Les historiens peinent à répondre. Ce n'est, en effet, qu'à partir du ixe siècle qu'Arthur devient un personnage " historique " dont les chroniques latines font un paladin de la résistance des Bretons de l'île contre les Germains venus du continent. Trois siècles plus tard, Arthur devient, outre le roi de la Grande-Bretagne, le conquérant du nord de l'Europe. La légende connaît ensuite un engouement sans précédent dans le nord de la France. Chrétien de Troyes et d'autres romanciers la reprennent dans leurs fictions peuplées de fées, ogres et autres nains. Merlin l'Enchanteur et les chevaliers de la Table ronde y occupent les premiers rôles.
En revisitant la légende arthurienne, Martin Aurell explore le terreau social où elle naît et se développe. Croisant fiction et réalité, il traque l'instrumentalisation politique et religieuse d'un récit imaginaire populaire, mais bien ancré dans la plus réelle des histoires.
Professeur d'histoire médiévale, directeur de la revue Cahiers de civilisation médiévale
, Martin Aurell est l'auteur de L'Empire des Plantagenêt
(1154-1224), Des Chrétiens contre les croisades XIIe - XIIIe siècle
et Le Chevalier lettré. Savoir et conduite de l'aristocratie aux XIIe et XIIIe siècles.
Nouvelle édition revue par l'auteur -
Les troubadours ; une histoire poétique
Michel Zink
- Tempus/Perrin
- Tempus
- 9 Novembre 2017
- 9782262072834
Les troubadours sont, au XIIe siècle, les auteurs, immensément admirés, des plus anciennes chansons d'amour composées dans une des langues nouvelles de l'Europe, la langue d'oc. Le tremblement du désir et celui de la crainte, la ferveur et la frustration, la jalousie et la jouissance, tout cela ils l'ont dit de façon si nouvelle et si intense que leurs chansons résonnent encore dans les mots d'amour d'aujourd'hui.
Le beau livre de Michel Zink rend sa fraîcheur à cette poésie vieille de neuf siècles en la suivant dans ses méandres, en disant au fil des poèmes, qu'il cite en grand nombre, juste ce qu'il faut pour qu'elle nous parle, pour qu'elle nous enchante et pour qu'elle vive en nous.
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De la prédication de la première croisade en 1095 à la chute de Saint-Jean-d'Acre en 1291, le récit documenté et enlevé des multiples tentatives pour libérer les Lieux saints.
Après avoir publié sa monumentale et prestigieuse Histoire des croisades et du royaume franc de Jérusalem, en trois volumes, que Perrin a rééditée en 1991, René Grousset avait écrit en 1936 cette Epopée des croisades, une synthèse destinée naturellement à un plus vaste public, qui devint, elle aussi, un classique dont chaque ligne est précieuse.
René Grousset nous conduit de la prédication d'Urbain II à Clermont - en novembre 1095 - à ce 28 mai 1291 qui vit les 200 000 hommes du sultan El Achraf Khalil réduire les dernières défense de Saint Jean d'Acre, l'ultime bastion de ce qui avait été le royaume franc d'Orient. Il raconte avec une clarté, une concision et une qualité de style admirables les neuf croisades qui jalonnèrent ces deux siècles extraordinaires dans l'histoire de l'Occident chrétien et de l'Islam. Tout le monde est d'accord pour estimer que les ouvrages du grand orientaliste, qui avait été à toutes les sources possibles, tant du côté musulman que du côté chrétien, restent la référence.
René Grousset (1885-1952), de l'Académie française, est toujours considéré comme le plus grand historien de l'Orient, proche et extrême. -
à la recherche du temps sacré ; Jacques de voragine et la Légende dorée
Jacques Le goff
- Tempus / Perrin
- Tempus
- 6 Février 2014
- 9782262043438
Jacques de Voragine, dominicain mort en 1298, archevêque de Gênes, est l´auteur d´une somme qui, après la Bible, a donné lieu au plus grand nombre de manuscrits au Moyen Age :La Légende dorée. Ce prodigieux ouvrage, maintes fois commenté, n´a pas livré tous ses secrets. Loin de se borner à rapporter la légende édifiante des saints du calendrier, il porte une ambition bien plus considérable, estime Jacques Le Goff : celle de christianiser le temps, et de montrer comment Dieu, à travers le temps et par son bon usage, peut enchanter le monde. Ainsi le temps divin et le temps humain dialoguent dans un mouvement perpétuel qui est celui de la vie même du chrétien, saint ou non. A ce titre,La Légende dorée, best-seller absolu, a joué un rôle déterminant dans l´élaboration de la culture européenne.
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A l'égal d'Alexandre, de César ou de Napoléon, Charlemagne fait partie de ces géants de l'histoire qui ont laissé dans la mémoire collective une empreinte indélébile largement constituée de légendes. Pour y remédier, l'auteur, mobilisant toutes les sources disponibles, a entrepris de rendre chair et esprit au souverain carolingien dans les différents aspects de son existence et de son action.
Au-delà du portrait nuancé d'une personnalité exceptionnelle, ce sont quarante-cinq ans d'un règne aux dimensions inégalées depuis l'Empire romain qui sont ici reconstitués dans ses multiples développements. Loin de tout esprit hagiographique et écrit avec l'humour, la distance et la précision caractéristiques de Georges Minois, cet ouvrage s'adresse autant à l'historien qu'à l'amateur.
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Héritière de son père le duc de Bretagne François II, Anne, née à Nantes en 1477, lui succède à l'âge de onze ans. Mariée par procuration à l'archiduc Maximilien d'Autriche, elle est contrainte d'y renoncer pour épouser l'envahisseur de son duché, le roi de France Charles VIII. Un mariage politique qui, contre toute attente, se mue en un grand amour. Après la mort accidentelle de Charles, elle se remarie avec son successeur Louis XII, non sans avoir obtenu préalablement la garantie de l'indépendance de la Bretagne dont elle demeure la duchesse.
Cette reine de France intelligente, tenace et raffinée donne de l'éclat à la vie de cour et suscite un renouveau artistique. Elle meurt à Blois en 1514.
La biographie de référence de l'héroïne de la Bretagne indépendante.
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Chevaleresses ; une chevalerie au féminin
Sophie Brouquet
- Perrin
- Pour L'histoire
- 10 Octobre 2013
- 9782262036416
Les femmes, paraît-il, seraient partout et toujours porteuses d'un pacifisme marqué par une sainte horreur de la violence, tandis que la guerre serait une activité exclusivement masculine. Ce stéréotype a masqué, dans l'histoire du Moyen Âge, la présence de combattantes conscientes et actives. L'enquête débute avec l'apparition des premières cavalières de l'âge féodal et leur participation aux croisades, et se clôt avec la figure de Jeanne d'Arc, à la fois réelle et idéale. Des femmes, aristocrates pour l'essentiel, partagèrent l'idéal chevaleresque de l'époque, organisèrent des tournois, furent intégrées dans les ordres militaires de chevalerie. Dans la littérature, les chevaleresses prennent la forme de « belles guerrières », les Neuf Preuses de la légende. Ces guerrières de fantaisie trouvent un écho dans les authentiques exploits de certaines dames à qui les hommes n'ont guère à remontrer. Ainsi le Moyen Âge n'a pas été aussi « mâle » qu'on l'a pensé.
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1492 ; un monde nouveau ?
Bartolomé Bennassar, Lucile Bennassar
- Tempus/Perrin
- Tempus
- 29 Août 2013
- 9782262042738
Bien plus que par la découverte du Nouveau Monde, 1492 fut marquée par nombre de mutations, d'innovations et de changements majeurs annonçant véritablement un monde nouveau. Explications de Bartolomé et Lucile Bennassar.
Il est communément admis que 1492 marque la découverte du Nouveau Monde. C'est oublier qu'à l'époque personne n'avait la moindre idée de l'Amérique et qu'il fallut un demi-siècle pour que l'on prenne conscience de l'importance et de l'immensité de ce continent. Cette même année, en Europe, Grenade est redevenue chrétienne ; la Bretagne est mariée à la France ; à Florence, Laurent le Magnifique se meurt. Ailleurs, la traite des Noirs menace déjà l'Afrique tandis que la Chine se referme sur elle-même. En distinguant le temps vécu par les hommes de 1492 et le temps recréé par l'histoire, cet ouvrage novateur nous permet de réaliser l'ampleur et l'impact des événements de cette année charnière, tout en rendant un hommage mérité au grand explorateur génois.
Bartolomé et Lucile Bennassar sont d'éminents spécialistes de l'Espagne et du Nouveau Monde. -
Enfin, la réhabilitation grand public du Moyen Age.
Malgré certains travaux novateurs, le Moyen Age continue d'être considéré comme une période barbare, marquée par la violence, le famine et la peste. Entre l'Antiquité et la Renaissance, la nuit planterait sur dix siècles d'histoire occidentale. Pour dissiper cette vision caricaturale, l'auteur met en regard les bons comme les mauvais cotés de l'existence des contemporains de Charlemagne, de Saint Louis ou des Médicis. En dix chapitres portant notamment sur l'alimentation, la médecine, les femmes, l'intolérance, les plaisirs ou la mort, il brosse un tableau nuancé et vivant, qui rend la civilisation médiévale profondément attachant et la restitue dans toute sa vérité.
Professeur honoraire d'histoire du Moyen Age à l'université de Limages, Jean Verdon a publié de plusieurs ouvrages chez Perrin, dont deux couronnés par l'Académie française, tous centrés sur différentes aspects du Moyen Age. -
Habemus papam ! Une expression qui à elle seule dit tout du caractère exceptionnel de la papauté.
De Simon-Pierre à Benoît XVI, cet ouvrage décrypte l'histoire longue de vingt siècles d'une institution unique, qui a vu se succéder près de trois cents papes. La papauté ne se définit pas par une fonction ou un territoire, mais par une succession, celle de l'Apôtre. Et si les personnalités des pontifes romains s'opposent parfois, leur histoire est faite de continuité. En huit chapitres clairs et substantiels, l'auteur retrace le parcours à la fois tumultueux et immuable de la Rome catholique et pontificale, dont le centre est unique et la circonférence universelle.
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Cette somme réunit, en plus de 600 articles, les références bibliques fondamentales de notre culture occidentale, auxquelles les oeuvres littéraires et artistiques renvoient constamment, ainsi que le langage ordinaire : David contre Goliath, les marchands du Temple, le baiser de Judas, le bon grain et l'ivraie...
Chaque entrée propose, sur les personnages, les lieux, les événements ou les notions bibliques, une définition précise, une étymologie et un système de renvois permettant de cheminer dans l'univers riche et complexe des Ecritures et de remonter aux sources les plus anciennes et les plus vives de notre civilisation. S'y ajoutent cartes, chronologies, tables et index destinés à faciliter la consultation de cet ouvrage sans équivalent.
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" Et renseignez-nous sur l'orientation des affaires ! ", écrivait à la fin du Moyen Age un marchand vénitien à son commis envoyé à Bruges. Car les marchands ont besoin de maîtriser l'information partout où le commerce se fait. Ils ont aussi besoin de communiquer, à l'instar des souverains, des hommes d'Eglise et des combattants. Au Moyen Age, l'information se diffuse avant tout oralement. Vers l'an mille, Gerbert d'Aurillac, futur pape, utilise ses fidèles messagers. On les voit alors parcourir les campagnes, chevauchant à bride abattue leurs bêtes pour apporter la précieuse nouvelle. C'est aussi l'époque où l'on " crie " les ordonnances royales avant de les appliquer. Au XVe siècle, l'imprimerie bouleversera la donne en intronisant l'écrit. La gestion des affaires du monde s'appuie également sur la désinformation. La propagande, en particulier, la calomnie, les faux en tous genres abondent. Les espions ne transmettent pas seulement des nouvelles confidentielles, ils s'efforcent aussi de semer le trouble dans le camp ennemi. Et Louis XI prévient ses ambassadeurs : " Ils vous mentent, mentez bien ! " L'historien s'en amuse rétrospectivement, mais il lui faut à son tour démêler le vrai du faux, comprendre les rouages de la circulation des rumeurs, qui sont autant d'armes au service du pouvoir. Avec brio, Jean Verdon poursuit ici son décryptage du monde médiéval dont les us et coutumes nous semblent étrangement familiers.
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Tout sur le plaisir au Moyen Age : la sexualité, les plaisirs de la table et du vin, les fêtes, la sociabilité...
Chaque époque a ses plaisirs, ou du moins sa façon de les accommoder. Ainsi, au Moyen Age, la jouissance sexuelle n'allait pas sans trouble ni ruse, en raison du contrôle exercé par l'Eglise prompte à réprimer des pratiques réputées sataniques. La bonne chère aussi était à l'honneur, sous des formes aujourd'hui surprenantes quant à la nature et à la quantité des mets consommés, en particulier le vin coulant à flots jusque dans les réfectoires des monastères.
Aux danses et chansons des fêtes populaires s'ajoutaient des arts de cour de plus en plus raffinés, ainsi que des exercices physiques parfois très violents, comme les tournois et les joutes. Nourri d'exemples vivants pris dans tous les milieux, l'ouvrage de Jean Verdon donne du plaisir au Moyen Age une image singulière et, somme toute, joyeuse.
Jean Verdon a notamment publié La Nuit au Moyen Age et Information et Désinformation au Moyen Age.
Dans cet ouvrage instructif mais jamais ennuyeux, avec des exemples précis et variés, on comprend mieux les moeurs de l'époque médiévale.
Christine Guimonnet, HISTORIENS ET GÉOGRAPHES -
Médiéval, féodal demeurent de nos jours des insultes. C'est le résultat d'une légende ourdie dès le XVIIIe siècle et orchestrée par la Révolution, puis par les maîtres de l'enseignement public. Jacques Heers montre ici les erreurs et les malhonnêtetés qui ont fondé et alimenté cette légende.
Saint Louis rendant la justice sous son chêne, féodal devenu synonyme d'inégalité criarde, médiéval utilisé à toutes les sauces dès qu'il s'agit de caractériser un retard ou un blocage : le Moyen Age est encombré d'a priori, de légendes forgées afin d'accentuer un misérabilisme imaginaire, voire de mensonges.
Jacques Heers utilise son érudition au service d'une démystification salutaire des mille ans qui séparent la chute de l'empire romain d'Occident et la découverte de l'Amérique.
Jacques Heers, professeur honoraire à la Sorbonne (Paris IV), a notamment publié La Première Croisade, Gilles de Rais et Les Négriers en terres d'islam.
Presse:
Une belle lecon d'histoire.
Jean Sevillia, Le Figaro Magazine, 03 Janvier 09 Un livre salutaire, incontournable...
Moyen Age, Janvier-Février 09