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Prix
Sciences humaines & sociales
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L'histoire du mouvement féministe en France dans les années 1970, période au cours de laquelle le mouvement se pacifie au profit d'un féminisme étatique fondé sur des avancées législatives en terme d'égalité et de laïcité. L'internationalisme des luttes est également abordé. Enfin, des pistes d'action pour un féminisme politique sont proposées.
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Je suis une fille sans histoire
Alice Zeniter
- L'Arche
- Des Ecrits Pour La Parole
- 5 Mars 2021
- 9782381980140
« Une bonne histoire, aujourd'hui encore, c'est souvent l'histoire d'un mec qui fait des trucs. Et si ça peut être un peu violent, si ça peut inclure de la viande, une carabine et des lances, c'est mieux... » Mais quelle place accorde-t-on dans ces histoires aux personnages féminins et à la représentation de leur corps ? Alice Zeniter déconstruit le modèle du héros et révèle la manière dont on façonne les grands récits depuis l'Antiquité. De la littérature au discours politique, elle nous raconte avec humour et lucidité les rouages de la fabrique des histoires et le pouvoir de la fiction.
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Chaque secteur spécialisé de la connaissance fait à sa manière le constat d'un désastre. Les psychologues attestent d'inquiétants phénomènes de dissolution de la personnalité, d'une généralisation de la dépression qui se double, par points, de passages à l'acte fou. Les sociologues nous disent la crise de tous les rapports sociaux, l'implosion-recomposition des familles et de tous les liens traditionnels, la diffusion d'une vague de cynisme de masse ; à tel point que l'on trouve dorénavant des sociologues pour mettre en doute l'existence même d'une quelconque "société". Il y a une branche de la science économique - l'"économie non-autistique" - qui s'attache à montrer la nullité de tous les axiomes de la prétendue "science économique". Et il est inutile de renvoyer aux données recueillies par l'écologie pour dresser le constat de la catastrophe naturelle. Appréhendé ainsi, par spécialité, le désastre se mue en autant de "problème" susceptibles d'une "solution" ou, à défaut, d'une "gestion". Et le monde peut continuer sa tranquille course au gouffre.
Le Comité Invisible croit au contraire que tous les remous qui agitent la surface du présent émanent d'un craquement tectonique dans les couches les plus profondes de la civilisation. Ce n'est pas une société qui est en crise, c'est une figure du monde qui passe. Les accents de fascisme désespéré qui empuantissent l'époque, l'incendie national de novembre 2005, la rare détermination du mouvement contre le CPE, tout cela est témoin d'une extrême tension dans la situation. Tension dont la formule est la suivante : nous percevons intuitivement l'étendue de la catastrophe, mais nous manquons de tout moyen pour lui faire face. L'Insurrection qui vient tâche d'arracher à chaque spécialité le contenu de vérité qu'elle retient, en procédant par cercles. Il y a sept cercles, bien entendu, qui vont s'élargissant. Le soi, les rapports sociaux, le travail, l'économie, l'urbain, l'environnement, et la civilisation, enfin. Arracher de tels contenus de vérité, cela veut dire le plus souvent : renverser les évidences de l'époque. Au terme de ces sept cercles, il apparaît que, dans chacun de ces domaines, la police est la seule issue au sein de l'ordre existant. Et l'enjeu des prochaines présidentielles se ramène à la question de savoir qui aura le privilège d'exercer la terreur ; tant politique et police sont désormais synonymes.
La seconde partie de L'Insurrection qui vient nous sort de trente ans où l'on n'aura cessé de rabâcher que "l'on ne peut pas savoir de quoi la révolution sera faite, on ne peut rien prévoir". De la même façon que Blanqui a pu livrer les plans de ce qu'est une barricade efficace avant la Commune, nous pouvons déterminer quelles voies sont praticables hors de l'enfer existant, et lesquelles ne le sont pas. Une certaine attention aux aspects techniques du cheminement insurrectionnel n'est donc pas absente de cette partie. Tout ce que l'on peut en dire ici, c'est qu'elle tourne autour de l'appropriation locale du pouvoir par le peuple, du blocage physique de l'économie et de l'anéantissement des forces de police.
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Vivre en bourgeoise au Moyen Âge : Les leçons du Mesnagier de Paris (1393)
Karin Ueltschi
- Belles Lettres
- 18 Octobre 2024
- 9782251455792
Comment vivaient les bourgeoises autour de l'an 1400 ?
Un manuel d'instruction ménagère, Le Mesnagier de Paris, véritable bible domestique, nous transmet de précieuses informations sur cette période d'essor urbain : un Bourgeois vieillissant enseigne à sa jeune femme de quinze ans les devoirs de la parfaite épouse. Outre les conseils de pratique religieuse attendus, on y trouve des développements sur la gestion de la maison et des domestiques, le jardinage, les chevaux et un traité d'autourserie, ainsi qu'une foule de recettes de cuisine et autres savoureuses astuces comme chasser les puces des fourrures, faire passer du boeuf pour de la venaison d'ours, ou changer du vin blanc en vin rouge.
L'apprentissage des bienséances sociales est au coeur de l'enseignement : elles semblent même l'emporter sur les impératifs spirituels, infléchissement remarquable dans un univers qui se laïcise, où culture populaire et savoir-faire technique se frottent aux traditions savantes et aux lettrés, et où les vertus humaines doivent trouver à s'épanouir au plus épais du quotidien, la bonne réputation faisant figure de bien absolu.
L'harmonie du couple est au coeur de l'affaire ; si l'exigence de l'obéissance inconditionnelle de l'épouse à son mari est rappelée avec insistance, bien des nuances se glissent dans cette leçon subtile empreinte de prévenance. Ainsi, en creux du vieux parchemin ne se dessine pas seulement le contour de la parfaite Bourgeoise, mais également l'aimable portrait d'un mari délicat, d'un prudhomme qui nous a laissé l'exquis tableau d'une jeune femme du temps jadis. -
hier encore, le discours officiel opposait les vertus de la démocratie à l'horreur totalitaire, tandis que les révolutionnaires récusaient ses apparences au nom d'une démocratie réelle à venir.
ces temps sont révolus. alors même que certains gouvernements s'emploient à exporter la démocratie par la force des armes, notre intelligentsia n'en finit pas de déceler, dans tous les aspects de la vie publique et privée, les symptômes funestes de l'" individualisme démocratique " et les ravages de l'" égalitarisme " détruisant les valeurs collectives, forgeant un nouveau totalitarisme et conduisant l'humanité au suicide.
pour comprendre cette mutation idéologique, il ne suffit pas de l'inscrire dans le présent du gouvernement mondial de la richesse. il faut remonter au scandale premier que représente le " gouvernement du peuple " et saisir les liens complexes entre démocratie, politique, république et représentation. a ce prix, il est possible de retrouver, derrière les tièdes amours d'hier et les déchaînements haineux d'aujourd'hui, la puissance subversive toujours neuve et toujours menacée de l'idée démocratique.
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« Celui qui voit ne sait pas voir » : telle est la présupposition qui traverse notre histoire, de la caverne platonicienne à la dénonciation de la société du spectacle. Elle est commune au philosophe qui veut que chacun se tienne à sa place et aux révolutionnaires qui veulent arracher les dominés aux illusions qui les y maintiennent. Pour guérir l'aveuglement de celui qui voit, deux grandes stratégies tiennent encore le haut du pavé. L'une veut montrer aux aveugles ce qu'ils ne voient pas : cela va de la pédagogie explicatrice des cartels de musées aux installations spectaculaires destinés à faire découvrir aux étourdis qu'ils sont envahis par les images du pouvoir médiatique et de la société de consommation. L'autre veut couper à sa racine le mal de la vision en transformant le spectacle en performance et le spectateur en homme agissant. Les textes réunis dans ce recueil opposent à ces deux stratégies une hypothèse aussi simple que dérangeante : que le fait de voir ne comporte aucune infirmité ; que la transformation en spectateurs de ceux qui étaient voués aux contraintes et aux hiérarchies de l'action a pu contribuer au bouleversement des positions sociales ; et que la grande dénonciation de l'homme aliéné par l'excès des images a d'abord été la réponse de l'ordre dominant à ce désordre. L'émancipation du spectateur, c'est alors l'affirmation de sa capacité de voir ce qu'il voit et de savoir quoi en penser et quoi en faire. Les interventions réunies dans ce recueil examinent, à la lumière de cette hypothèse, quelques formes et problématiques significatives de l'art contemporain et s'efforcent de répondre à quelques questions : qu'entendre exactement par art politique ou politique de l'art ? Où en sommes-nous avec la tradition de l'art critique ou avec le désir de mettre l'art dans la vie ? Comment la critique militante de la consommation des marchandises et des images est-elle devenue l'affirmation mélancolique de leur toute-puissance ou la dénonciation réactionnaire de l' « homme démocratique » ?
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Au lit au Moyen âge : comment et avec qui
Chiara Frugoni
- Belles Lettres
- 12 Janvier 2024
- 9782251455136
Au Moyen Âge, le lit est un extraordinaire lieu de vie. On le trouve non seulement dans la traditionnelle chambre à coucher de tout un chacun, mais aussi dans quantité de lieux différents, prêt à accueillir des hommes et des femmes désireux de s'y reposer et de donner libre cours à leurs pensées et à leurs émotions.
Symbole de reconnaissance sociale, refuge contre le froid et les vicissitudes de la nuit, le lit médiéval est la pièce maîtresse où l'on reçoit et s'entretient avec ses hôtes, où l'on prend ses repas, joue aux échecs ou tient des rendez-vous galants.
Au lit, au Moyen Âge, comment et avec qui. C'est cette histoire captivante, agrémentée d'illustrations somptueuses, que nous raconte la grande médiéviste Chiara Frugoni. -
L'actualité des Chiens de garde, nous aurions préféré ne pas en éprouver la robuste fraîcheur.
Nous aurions aimé qu'un même côté de la barricade cessât de réunir penseurs de métier et bâtisseurs de ruines. Nous aurions voulu que la dissidence fût devenue à ce point contagieuse que l'invocation de Nizan au sursaut et à la résistance en parût presque inutile. Car nous continuons à vouloir un autre monde. L'entreprise nous dépasse ? Notre insuffisance épuise notre persévérance ?
Souvenons-nous alors de ce passage par lequel Sartre a résumé l'appel aux armes de son vieux camarade : "Il peut dire aux uns : vous mourez de modestie, osez désirer, soyez insatiables, ne rougissez pas de vouloir la lune : il nous la faut.
Et aux autres : dirigez votre rage sur ceux qui l'ont provoquée, n'essayez pas d'échapper à votre mal, cherchez ses causes et cassez-les." Serge Hamili Extrait de la préface.
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La langue géniale ; 9 bonnes raisons d'aimer le grec
Andrea Marcolongo
- Belles Lettres
- 9 Février 2018
- 9782251447810
« Ce livre parle avant tout d'amour : le grec ancien a été l'histoire la plus longue et la plus belle de toute ma vie.
Peu importe que vous connaissiez le grec ou non.
Si c'est le cas, je vous dévoilerai des caractéristiques de cette langue dont personne ne vous a parlé au lycée, quand on vous demandait d'apprendre par coeur conjugaisons et déclinaisons.
Si ce n'est pas le cas, c'est encore mieux. Votre curiosité sera comme une page blanche à remplir.
Qui que vous soyez, cette langue recèle des manières de s'exprimer qui vous permettront de vous sentir chez vous, de formuler des mots et des idées qui ne trouvent pas d'expression exacte dans notre langue. » Le grec est une langue géniale : voici neuf bonnes raisons d'en tomber éperdument amoureux.
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Le partage du sensible - esthetique et politique
Jacques Rancière
- Fabrique
- 10 Avril 2000
- 9782913372054
Au-delà des débats sur la crise de l'art ou la mort de l'image qui rejouent l'interminable scène de la " fin des utopies ", le présent texte voudrait établir quelques conditions d'intelligibilité, du lien qui noue esthétique et politique.
Il propose pour cela d'en revenir à l'inscription première des pratiques artistiques dans le découpage des temps et des espaces, du visible et de l'invisible, de la parole et du bruit, qui définit à la fois le lieu et l'enjeu de la politique. on peut alors distinguer des régimes historiques des arts comme formes spécifiques de ce rapport et renvoyer les spéculations sur le destin fatal mi glorieux de la " modernité " à l'analyse d'une de ces formes.
On peut aussi comprendre comment un même régime de pensée fonde la proclamation de l'autonomie de l'art et son identification à une forme de l'expérience collective. (j-r).
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Réflexions sur les liens entre théâtre et engagement politique. L'auteur montre la complexité pour le théâtre de s'émanciper de la domination lorsque c'est cette dernière qui lui enjoint de s'engager, en prenant part à la réconciliation sociale, en portant les valeurs occidentales, en attestant de la liberté d'expression et en montrant que la République connaît encore quelques lieux de critique.
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ETAT, SOCIETE CIVILE, STRATEGIE.
LE MOMENT DE L'HEGEMONIE. L'UNITE DE LA THEORIE ET DE LA PRATIQUE. LES INTELLECTUELS. MACHIAVEL, LA POLITIQUE, LE PRINCE MODERNE ET LES CLASSES SUBALTERNES. PRODUCTION ET SEXUALITE
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Né du chaos européen du début du Moyen Âge, le chevalier monté et en armure a révolutionné la guerre et est très vite devenu une figure mythique dans l'histoire.
Des conquérants normands de l'Angleterre aux croisés de la Terre sainte, du héros de la chanson de geste au preux du roman arthurien, des amateurs de tournoi aux chevaliers-troubadours, Le Chevalier dans l'Histoire, de la grande médiéviste Frances Gies, brosse un tableau remarquablement vivant et complet de la chevalerie, de sa naissance à son déclin.
Le chevalier apparaît d'abord en Europe comme un mercenaire sans foi ni loi avant de devenir l'étendard de la chrétienté puis un soldat de métier au service des rois. Frances Gies nous fait partager sa vie quotidienne, faite de joutes et de batailles, de pillages et de rançons, mais aussi de dévotion et de pèlerinage, et souvent sanctionnée par l'errance et une mort précoce.
Elle nous fait revivre l'aventure des héros du Moyen Âge qui ont joué un rôle historique, comme Bertrand du Guesclin, Bayard et Sir John Fastolf, qui inspira le Falstaff de Shakespeare, ou les grands maîtres des Ordres militaires qu'étaient les Templiers, les Hospitaliers et les chevaliers teutoniques.
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Depuis les années 60, insensiblement et comme par imprégnation lente, la langue de la politique, la langue publique c'est-à-dire médiatique se modifie. Elle est devenue, au cours des années 90 l'idiome qui explicite et qui légitime le néolibéralisme. De modernité à social en passant par performant, réforme, crise, croissance ou diversité, Eric Hazan montre la transformation, «l'essorage» dit-il, d'expressions isolées, de tournures, de formes syntaxiques qui sont peu à peu vidés de leur sens, c'est-à-dire de leur force subversive ou politique. Cette langue a une dynamique propre, elle est performative : plus elle est parlée, et plus ce qu'elle défend - sans jamais l'exprimer clairement - a lieu. « Il s'agit de faire le tableau, écrivait Marx, d'une sombre oppression que toutes les sphères sociales exercent les unes sur les autres, d'une maussaderie générale mais inerte, d'une étroitesse d'esprit faite d'acceptation et de méconnaissance, le tout encadré par un système de gouvernement qui, vivant de la conservation de toutes les vilenies, n'est lui-même que la vilenie au gouvernement. »
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Décolonisons les arts ! est un manifeste artistique et politique. La première prise de parole écrite publiée du collectif « Décoloniser les arts » : un collectif d'artistes qui lutte contre les discriminations dans les arts vis-à-vis des populations minorées et postcoloniales.
L'ouvrage se compose de trois essais des contributrices principales, qui reviennent sur les enjeux de cette publication, partant du constat de l'absence de cultures minorées dans les théâtres de France. Ces textes sont suivis d'entretiens menés auprès de 12 artistes, répondant du point de vue de leur propre pratique artistique dans sa dimension décoloniale.
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Si j'ai pu me résoudre à rassembler pour la publication ces textes en grande partie inédits, c'est que j'ai le sentiment que les dangers contre lesquels ont été allumés les contre-feux dont ils voudraient perpétuer les effets ne sont ni ponctuels, ni occasionnels et que ces propos, s'ils sont plus exposés que les écrits méthodiquement contrôlés aux dissonances, pourront encore fournir des armes utiles à tous ceux qui s'efforcent de résister au fléau néo-libéral.
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Quand l'art chasse le populaire : socio-histoire du théâtre public en France depuis 1945
Marjorie Glas
- Agone
- L'ordre Des Choses
- 5 Mai 2023
- 9782748904666
Le 25 mai 1968, les directeurs de maisons de la culture et de théâtres populaires qui signent la « déclaration de Villeurbanne » déplorent l'éloignement du théâtre et des classes populaires et plaident pour le renforcement des liens entre création et action culturelle. À cette époque, pourtant, le processus de rupture entre le théâtre public et le public lui-même, en particulier populaire, est déjà commencé - et ne cessera de s'accentuer.
Marjorie Glas met à jour les logiques de cette réorientation.
Elle montre comment l'hégémonie de l'avant-garde au nom de l'innovation esthétique a joué contre l'animation culturelle et la pédagogie artistique. Le poids de la professionnalisation, l'affirmation de nouvelles figures dominantes (metteur en scène et programmateur), s'inscrivent dans les logiques structurelles de l'institution, qui se révèlent plus fortes que les individualités. -
Morts ou vifs - contribution a une ecologie pratique, theorique et sensible des arts vivants
Julie Sermon
- Editions B42
- 4 Juin 2021
- 9782490077540
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Vivre avec les animaux au Moyen âge : histoires fantastiques et féroces
Chiara Frugoni
- Belles Lettres
- 18 Mars 2022
- 9782251452890
Dans cet essai somptueusement illustré, la grande médiéviste italienne Chiara Frugoni observe et analyse minutieusement des tapisseries, des miniatures, des mosaïques, des sculptures, des tableaux et des encyclopédies illustrées pour nous montrer les mille facettes de la tradition séculaire, aussi symbolique que réelle, qui liait les hommes et les animaux. Autant d'images commentées qui rendent vivante et palpitante cette époque lointaine dont a hérité notre culture. Chiara Frugoni nous promène dans le bestiaire imaginaire et quotidien des hommes du Moyen Âge, où la crainte se mêle à la fascination.
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Contre-feux 2 ; pour un mouvement social européen
Pierre Bourdieu
- Raisons D'Agir
- 12 Janvier 2001
- 9782912107138
L'analyse systématique du nouvel ordre économique mondial, des mécanismes qui te régissent et des politiques qui l'orientent, introduit à une vision profondément nouvelle de l'action politique ; seul le mouvement social européen qu'elle appelle serait en effet capable de s'opposer aux forces économiques qui dominent aujourd'hui le monde.
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L'ouvrage porte essentiellement sur la forêt au Moyen Âge entre le Ve et le XVe siècle sans pour autant s'y restreindre, faisant parfois des ponts avec les périodes antérieures et postérieures pour une meilleure compréhension des diverses évolutions.
L'intérêt principal de cette somme est de croiser de multiples approches scientifiques et textuelles. En faisant appel à des spécialistes de disciplines peu, voire pas représentées habituellement dans les ouvrages historiques, elle met en forme des données très récentes souvent issues de programmes encore en cours, que ce soit en archéologie, en palynologie, ou en dendrochronologie Ce dialogue pluridisciplinaire ouvre un dialogue sans pareil entre littéraires, linguistes, juristes, historiens des religions et des institutions, archéologues, spécialiste de la végétation ancienne, de la construction des cathédrales, du transport du bois, des mines, de la production de la chaux, de la poix, du sel, etc. Plus que l'exhaustivité géographique, la diversité des approches scientifiques et la déclinaison d'exemples contrastés et variés a été privilégiée et soutenue par l'abondance des illustrations (représentations médiévales de la forêt mais aussi iconographie explicative). En mêlant des approches littéraires, historiques, linguistiques à des études scientifiques très différentes et à la pointe de la recherche pour la connaissance du passé comme l'archéologie, la palynologie, la dendrochronologie, l'ouvrage donne un panorama complet et offre un ensemble qui ne s'était encore jamais fait sur ce sujet.
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L'atlantide ; petite histoire d'un mythe platonicien
Pierre Vidal-Naquet
- Belles Lettres
- Histoire Belles Lettres
- 7 Février 2005
- 9782251380711
Ce livre, dont Pierre Vidal-Naquet nous dit qu'il le portait en lui depuis un demi-siècle, commence aux environs de 355 av. J.-C., lorsque Platon rédige le Timée et le Critias. Assurément Platon a puisé dans la culture de son temps, d'Homère à Hérodote et Thucydide, mais le mythe du continent perdu, inséparable d'une Athènes également imaginaire, est son oeuvre propre. Il n'y a pas à chercher l'Atlantide ni dans les profondeurs du temps ni dans celles de la mer.
Reste que le mythe a connu d'incroyables développements, dans l'Antiquité d'abord, grecque, romaine, et proto-byzantine, et a littéralement explosé à la Renaissance, singulièrement après la découverte de l'Amérique, rapidement identifiée par certains au continent imaginé par Platon. D'autres, peu nombreux, résistèrent, dont le plus remarquable est Michel de Montaigne. Les nationalistes s'emparèrent du sujet, de l'Espagne à la Suède et de l'Italie à l'Allemagne, singulièrement à l'époque hitlérienne. Les savants cherchèrent à expliquer par le continent perdu tantôt l'histoire de la planète, tantôt la préhistoire minoenne de la civilisation grecque. Les personnages de Jules Verne la visitèrent ou la reconstruisirent. Dans le ghetto modèle de Theresienstadt, un poète et un musicien identifièrent avec l'empereur de l'Atlantide le despote qui les incarcérait avant de les tuer.
Il était temps que cette longue histoire fût écrite en français.
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"Qu'est-ce qu'un démocrate, je vous prie ? C'est là un mot vague, banal, sans acception précise, un mot en caoutchouc." Cette question, ce jugement sans appel d'Auguste Blanqui datent d'un siècle et demi mais gardent une actualité dont ce livre est un signe. Il ne faut pas s'attendre à y trouver une définition de la démocratie, ni un mode d'emploi et encore moins un verdict pour ou contre. Les huit philosophes qui ont accepté d'y participer n'ont sur le sujet qu'un seul point commun : ils et elles rejettent l'idée que la démocratie consisterait à glisser de temps à autre une enveloppe dans une boîte de plastique transparent. Leurs opinions sont précises dans leurs divergences, voire contradictoires - ce qui était prévu et même souhaité. Il en ressort, pour finir, que tout usé que soit le mot "démocratie", il n'est pas à abandonner à l'ennemi car il continue à servir de pivot autour duquel tournent, depuis Platon, les plus essentielles des controverses sur la politique.
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Polichinelle ou divertissement pour les jeunes gens en quatre scènes
Giorgio Agamben
- Macula
- La Litterature Artistique
- 30 Mars 2017
- 9782865890910
« Ubi fracassorium, ibi fuggitorium - là où il y a une catastrophe, il y a une échappatoire ».
Dans Polichinelle ou Divertissement pour les jeunes gens, le philosophe Giorgio Agamben tente moins de percer le secret de Polichinelle que de l'exposer dans ses surfaces peintes et dans ses profondeurs de pensée pour l'offrir à notre méditation.
Le livre, en quatre scènes, se déploie sur plusieurs portées. C'est d'abord un livre d'art - Agamben commente les extraordinaires dessins que Giandomenico Tiepolo composa autour de la figure de Polichinelle. Il regarde au plafond des villas vénitiennes, contemple des fresques à Zianigo et plonge dans les archives du peintre pour dégager entre les gravures et les esquisses de Tiepolo une figure majeure de l'histoire de l'art. Tiepolo se consacre à Polichinelle au moment où Venise s'éteint (1797). L'étrange bossu à la chemise blanche correspondrait ainsi à une philosophie de l'histoire.
Mais il y a plus.
Les dessins de Tiepolo expriment une dernière manière - le vieux peintre choisit la figure de Polichinelle pour dire adieu au monde des hommes et au monde de l'art. Une dimension autobiographique subtile accompagne ces pages dans lesquelles Agamben se tourne lui aussi vers la question de l'âge et scrute dans Polichinelle un mystère de la vie. Le livre est ainsi ponctué par des dialogues à plusieurs voix où Tiepolo et le philosophe s'entretiennent avec le roi des gnocchis qui répond en dialecte.
Et pourtant, on ne saurait affronter une telle figure avec gravité. Polichinelle, c'est le défi du monde comique au sérieux de la philosophie. Agamben, en des pages inspirées, oppose la tragédie et la comédie au regard d'une philosophie du caractère, de l'action et de la liberté. Il retrouve alors un motif qui lui est propre : l'exposition de la vie nue, de la forme de vie, comme suspension et désoeuvrement. Dans la figure de Polichinelle, un grand nombre d'oppositions majeures de la philosophie morale s'abolissent : caractère et destin, comique et tragique, action et inaction. Comme dans un tableau de Tiepolo, le lecteur est invité à regarder un philosophe regardant un Polichinelle regardant un masque.