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Religion & Esotérisme
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Judéo-christianisme : l'expression, utilisée à tout propos, a-t-elle encore un sens ? Le phénomène «judéo-chrétien» de coexistence de cultures religieuses se manifesta deux fois : au début, avec les juifs convertis au christianisme qui continuaient à observer leurs rites et plaçaient leurs croyances dans le contexte exclusif de l'Ancien Testament ; puis aux VI? et VII? siècles, quand le pouvoir civil, au nom de la religion d'État, força les juifs à se convertir au christianisme. Si, au commencement, Jésus étant juif et les apôtres aussi, le christianisme fut redevable des convictions du judaïsme du premier siècle de notre ère, toute son histoire depuis lors est celle de son détachement comme un fruit de la branche qui le portait. Sa volonté de se distinguer du judaïsme prend deux voies : avec l'allégorie, il s'approprie le livre du judaïsme, l'Ancien Testatment, en le considérant le précurseur et la justification du Nouveau ; avec la formulation dogmatique, l'Église présente à l'éventuel fidèle une série de croyances qu'il devra accepter, lui proposant d'emblée la «conversion» à un nouvel ordre de réalités. Judaïsme et christianisme ne constituent pas un tout parce que les deux religions sont extérieures l'une à l'autre même si celle-ci suit de près celle-là ; elles se côtoient, ne se confondent pas. Voilà qui vide de contenu toute forme religieuse d'antisémitisme, puisqu'on ne saurait, au nom d'un tronc commun «judéo-chrétien», accuser les juifs de nier l'envergure religieuse et culturelle du message chrétien, tant les deux religions sont organiquement différentes l'une de l'autre.
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Une autre histoire des religions Tome 2 ; savoirs et pouvoirs
Odon Vallet
- GALLIMARD
- Hors Serie Decouvertes Gallimard
- 16 Octobre 2002
- 9782070766949
Savoirs et pouvoirs : la soif d'apprendre et le désir de soumettre sont, depuis des siècles, les deux moyens de conquérir le monde.
La science moderne et son approche rationnelle n'ont fait que renforcer le besoin de surnaturel, toute source de connaissance et toute forme de puissance venant du mystère de dieu, ou des tréfonds de l'âme. le " retour du religieux " s'exprime par un intérêt pour les textes sacrés, les voies mystiques, les villes saintes, qui donnent aux sociétés profanes d'autres raisons de vivre. de la bible au coran, des prophètes aux soufis, de rome à bénarès, nos civilisations de l'éphémère cherchent des symboles d'éternité et voient dans les religions millénaires des références indémodables.
Mais entre antiquité et modernité, les tensions sont permanentes.
Les religions sont antérieures aux droits de l'homme, à la liberté de conscience, aux états laïques et aux nations unies. des clergés conservateurs aux soldats fanatisés, les religions peuvent susciter la violence, déclarer la guerre sainte, condamner des hommes libres. elles ont pu aussi, de jésus à gandhi, privilégier la non-violence et enseigner l'amour des autres.
Dans la dialectique du bien et du mal, chaque religion est tour à tour angélique et démoniaque. c'est une raison de plus de les observer minutieusement.