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Allia
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«Très franchement, je ne crois pas qu'on puisse parler d'un monde dans la langue d'un autre monde. Je ne veux pas dire que ce ne serait pas souhaitable, simplement que ce n'est peut-être pas possible. À moins de recourir à des artifices. Sauf que tout ça prend du temps, tout ça demande de l'énergie, et je ne crois pas qu'on en ait tant que ça. Parce qu'autant le dire clairement : je ne la parle pas leur langue, je ne l'ai jamais parlée. Avec le temps, j'ai fini par la comprendre.» Avec la version, Debora Levyh nous entraîne à la rencontre d'un peuple imaginaire et insaisissable. Observation poétique de leur artisanat, leurs coutumes, leur rapport au temps et à l'écriture, ce récit aux accents anthropologiques nous plonge avec inventivité au coeur d'un groupe d'individus en mue perpétuelle, chez qui la notion d'identité n'a pas de valeur. La description de cette mystérieuse communauté est aussi l'occasion pour Debora Levyh de proposer une fine analyse sur la question du langage, et plus particulièrement sur la difficulté à parler d'une culture dans une langue qui n'est pas la sienne. Au-delà de sa force descriptive, ce premier roman brille par l'étrangeté de sa poésie, où l'onirisme côtoie des visions surréalistes aussi déroutantes que fascinantes.
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Omar Khayyam célèbre ici les femmes et la beauté, l'ivresse et la poussière du néant. Ennemi de l'esclavage de la pensée, il s'élève aussi dans ces vers contre l'imposture religieuse et politique. Mystique en apparence, débauché en réalité, préférant les jouissances de l'éphémère aux vérités érigées en dogmes, Khayyam ne souhaite à l'humanité qu'ivresse et amour. Le manteau des explications mystiques couvre, dans ses poèmes, toutes les hardiesses.
Qu'un pareil livre ait pu circuler librement dans un pays musulman ne laisse pas de surprendre : la littérature européenne peut-elle citer un ouvrage où toute croyance soit niée avec une ironie si fine et si amère ?
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Le bilan de l'intelligence
Paul Valéry
- Allia
- La Tres Petite Collection
- 10 Février 2011
- 9782844853752
Dans cette conférence prononcée en 1935, Paul Valéry délivre ses impressions sur l'évolution de l'intelligence en une époque où le progrès ne cesse de bouleverser les habitudes et les modes de pensée. Les progrès techniques de l'âge industriel apportent un nouveau confort mais aussi entraînent une certaine paresse, de corps et d'esprit, une impatience toujours plus vive à obtenir ce qu'on veut avoir... Surtout, ils engendrent un autre rapport au temps, désormais rétréci, amenuisé. Seule échappatoire : une éducation qui continue à valoriser les langues mortes et le bon usage de la langue française. Valéry dénonce une éducation qui mise sur le succès au baccalauréat, sans parvenir à développer la formation d'esprits indépendants.
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Mais à quelle mystérieuse occupation se livre donc le jeune Owen Warland, horloger de son état, connu pour sa fabuleuse habileté ? Certains prétendent qu'il est à la recherche du mouvement perpétuel. Mais à chaque fois, le résultat de ses nuits de labeur acharné se brise dès que quelqu'un s'en approche. Il connaît le désespoir, la tentation du renoncement. Seule la jeune fille dont il est amoureux devine qu'il essaie d'insuffler la vie dans la matière. Cette nouvelle mi-réaliste mifantastique est bien sûr une parabole sur la création artistique et la place du beau dans ce monde. À travers le personnage de Warland, à la fois sublime et pathétique, incompris et proche de la folie, Hawthorne a livré un portrait de lui-même qui révèle la profondeur de ses tourments intimes.
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«Quel temps court là-bas, à Alger?? Quelle heure gronde?? Ici bientôt la chaleur tourne, l'orage éclate. Il va pleuvoir cette nuit à Marseille. Et demain le soleil viendra frapper la terre, le goudron, faire scintiller en tous sens la surface des eaux dispersées, les flaques éparses, et les dernières gouttes éclatées en reflets changeants. Alors, après le déluge, il n'y aura plus que cela?: cette petite douleur d'être, que Marianne ressent à présent, aussi sûre et friable qu'un corps.» Alors que les années les ont séparés, Paul tente d'écrire un roman sur Ismaël, l'ami disparu sans laisser de traces.
Retour au temps de leur rencontre. Paul aime Marianne, dans le Paris de ses années d'étudiant qu'il parcourt avec Ismaël, son frère de mots. Bien vite, Ismaël rêve de départs, Marianne quitte Paul et la vie se désaxe. Paul connaît d'autres amours, d'autres villes... Et revient toujours vers ce Paris peuplé de fantômes. Paul se débat avec le présent, hanté par le passé jusqu'à se perdre. Après un séjour à l'hôpital, il part à la recherche d'un lieu idéal, pour vivre et pour écrire?: le Lieu. Cette obsession le mènera sur la piste d'Ismaël, vers une autre femme et d'autres villes. Berlin, Sète, Tanger...
Les Étrangers est le roman de vies éparpillées, des fièvres qui persistent, quand la quête de l'idéal se confond avec celle d'un passé irrévocable et d'une création qui ne cesse de se dérober. Paul, Ismaël, Marianne... Dans la grande roue de l'errance.
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Découragée, l'auteur s'attelle à écrire sur le découragement... Pourtant, lire ce livre, c'est prendre une claque. Car Joanne Anton écrit avec rythme, avec dynamisme, précision et vitalité. Mais aussi avec un sens subtil de l'autodérision et une langueur particulière, en une lutte entre le corps et l'esprit. La pensée est la plus forte, c'est elle qui tire les ficelles du corps et de la plume. L'écriture devient acte de pensée, alors que l'auteur écrit en réfléchissant à l'acte même d'écrire. Le langage tente de se plier aux événements de la vie selon un principe d'imitation, comme une tentative illusoire d'apprivoiser la vie par le récit. Tiraillée entre la question complexe de l'écriture littéraire et la difficulté à vivre, la narratrice parvient à lier les deux, avec en arrière-plan une figure tutélaire, Thomas Bernhard, et un livre en particulier : Marcher. Plus qu'un récit sur le découragement, protagoniste abstrait qui donne son nom à l'oeuvre, le texte de Joanne Anton est un récit-réflexion sur le mal de l'écriture et le rapport obscur de cet acte avec la mort.