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Gaia
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Trouver sa place n'est pas une mince affaire, quand on cherche l'endroit où vivre. Le jeune homme comprend vite qu'aucune maison ne lui conviendra jamais. Sa vieille Ford break est bien une habitation à elle seule, mais peut-être insuffisante. Alors pourquoi pas s'enfoncer dans les bois et y dresser un tipi. C'est presque aussi simple qu'enfiler un grand vêtement. Maintenant, qui sait ce qui peut arriver au coeur de l'hiver, avec les premières neiges...
Éloge d'un mode de vie poétique et rock'n roll, un roman nerveux et contemplatif à la fois, sur les traces de Thoreau et tout en riff de guitare à la Neil Young.
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Sur une aire d'autoroute, un serpent tombe du ciel. Puis un autre. Un homme est en route, il va rendre visite à ses six frères et soeurs qu'il n'a pas vu depuis des lustres. Après avoir embrassé la femme de sa troisième vie, il part. Huit cents kilomètres vers le sud-est, six cents vers le nord-est, cinq cents vers le sud-ouest. Son itinéraire est établi non pas en fonction de la proximité géographique mais par ordre chronologique de sa fratrie. Sur sa route, il croise parfois des lacs, des fleuves, des étendues d'eau. Alors son cellulaire sonne : c'est son fils. Il est sur un chantier de fouilles, et joue de la guitare électrique. Leurs dialogues sont elliptiques et tendres, le « jeune crétin » et le « vieil homme » savent aller à l'essentiel. Une mouche sur le pare-brise tient compagnie au voyageur. Qui rate ses frères et soeurs : l'une après l'autre, les maisons restent volets clos, pour vacances ? départ précipité ? Le voyageur reprend sa route. Parfois, quand il klaxonne, il pleut des écureuils.
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« Et vous, qu'est-ce que vous vouliez faire quand vous étiez petit ? » L'escalier de Jack répond à la question. C'est un récit qui dit « vous ». À la fois pour s'adresser au lecteur, mais parce que le narrateur s'interpelle lui-même, sans que jamais cela tourne au vase clos. Des souvenirs, égrenés sur le mode « vous avez 5 ans, et vous faites du vélo ».
Comme un chapelet des différents travaux ou métiers exercés, depuis l'enfance (un peu), à l'adolescence (beaucoup) puis le jeune âge adulte (surtout).
Un premier travail rémunérateur (de la pâte à modeler vendue sur le marché pour le compte du curé) au trafic de métaux, papiers ou divers déchets transportés dans une remorque attelée au vélo. Où vous découvrez que tous les matériaux n'ont pas la même valeur commerciale.
L'enfant puis adolescent grandit dans une ville du nord normand, dans une cité ouvrière où les usines dessinent de drôles de couleurs dans le ciel et aliènent les travailleurs tout en nourrissant les familles. Le narrateur a une conscience aigüe de ce qui l'entoure et en même temps une distance amusée qui tourne en dérision bien des situations. Y compris un rapport filial doux-amer qui laisse traîner dans l'air des volutes d'incompréhension, de malentendus, de rejet et d'affection tout en retenue.
Car l'adolescent ne passera pas son bac mais ne fera rien non plus pour se faire embaucher dans l'usine où son père travaillera trente-cinq ans.
Le narrateur est un beatnik, les années 70 fleurissent et il part sur les routes, la guitare en bandoulière. Il ramasse des fraises, puis des salades, mais aussi des pommes pour gagner de la hauteur. Il porte des cageots d'un train à l'autre à la frontière espagnole, puis assemble des circuits électriques. Le tout sous la douceâtre influence de cigarettes qui font rire.
L'homme a du succès, tant auprès des filles que des employeurs qui finissent tous par lui proposer de monter en grade et devenir chef d'équipe. Gagner plus ? Pas de ça chez vous !
Le narrateur découvre la littérature par hasard, grâce aux trésors dont regorge la bibliothèque parentale : Des souris et des hommes, Le désert des Tartares, Le vieil homme et la mer.
Et lorsque LA fille vous offre LE livre, c'est la révélation, rien de moins. Allen Ginsberg, Jack Kerouac. Vous êtes assis sur une moitié d'escalier en pierre - vous êtes aussi maçon - et vous lisez Allen racontant comment Jack, décidé à aller voir comment la vie est ailleurs, dévale l'escalier en disant au revoir à chaque marche.
« Votre trente-sixième boulot sera poète. »
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« Il vous arrive de recevoir des gouttes de pluie, de lever la tête et voir un ciel si pur et si bleu que vous pensez rêver.
Pourtant vos cheveux sont mouillés et vous sentez le cheminement frais de gouttes d'eau entre votre front et votre menton. Alors il reste à croire qu'une espèce d'oiseau un peu volumineux s'est lâché en plein ciel juste au-dessus de votre tête, mais ça ne vous convint pas. Vous préférez croire que les choses peuvent être différentes de ce qu'elles sont habituellement, qu'elles peuvent se dilater de façon assez irraisonnée pour que la réalité se modifie... » Il suffit parfois de changer légèrement de regard.
Et soudain les contours se déforment à peine et prennent une autre dimension.
L'enfant qui frappe à la porte, c'est vous il y a trente ans. Et vous vous reconnaissez mutuellement. À l'autre bout de la ville habite un homme, c'est votre frère, et votre frère c'est soudain un peu votre double. Un jeune homme tente de prendre la route mais s'acharne à ne pas être pris en stop, pour découvrir que le vrai chemin est sur le bas-côté. Une femme si belle qu'il faut cesser de la regarder, ou alors avec des huîtres à la place des yeux, pour la préserver un tout petit peu.
Parce que la couleur du monde dépend de nous, et qu'un clin d'oeil suffit à mettre un peu de poésie. Une poésie animale, puisque notre rapport au monde passe d'abord par le corps, et que le chien est le meilleur ami de l'homme.