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L'Arche
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L'histoire entre David, qui travaille pour l'aide au développement suisse et Agathe, son amante rwandaise, est des plus édifiantes : en fait de compréhension il y a de la fascination, à la place de la réflexion s'impose la passion. Le roman, en revanche, essaie de comprendre comment un pays pacifique, la Suisse, et ses coopérants peuvent dépenser des millions pour aider, involontairement, ce qu'on appelle un génocide. Car celui-ci ne surgit pas d'une situation chaotique, il naît d'une organisation bien faite, parmi des gens appliqués qui aiment l'ordre. Pour commettre un crime organisé, il faut un peuple organisé. La critique de notre aide au développement est sévère mais l'auteur sait que la tâche demeure. Sauf qu'elle est plus complexe que nous le pensons. Lukas Bärfuss, le dramaturge suisse, a écrit un roman sur la Suisse qui se situe au Rwanda. Plus précisément à Kigali, dans un jardin, dans une maison. L'affaire porte sur une période de cents jours, d'avril à juillet 1994, un peu avant et quelque temps après. Elle nous plonge dans les crimes des Hutus, qui massacrent systématiquement les Tutsis au coeur d'un conflit qui voit les rebelles tutsis lentement prendre le dessus. Bärfuss a écrit un roman politique dont chaque moment captive le lecteur. Son écriture est élégante malgré un sujet sanglant et intense malgré son élégance. Quant à la France, elle n'apparaît qu'un court instant : un véhicule militaire passe, orné du drapeau français.
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Une famille à Bruxelles
Chantal Akerman
- L'Arche
- Des Ecrits Pour La Parole
- 18 Février 2022
- 9782381980300
Par la fenêtre d'un grand appartement presque vide à Bruxelles, apparaît une femme, en peignoir. Elle passe une grande partie de son temps au téléphone, pour parler à sa fille de Ménilmontant qui voyage beaucoup, à son autre fille qui vit aujourd'hui en Amérique, à ses cousines, à sa grande famille dispersée à travers le monde. Elle leur parle sans vraiment leur parler, évitant certains sujets, comme des parents que l'on a perdus dans les camps ou des histoires tragiques que l'on garde pour soi. Par-delà les drames, elle se concentre sur ses souvenirs heureux et des bribes de clarté qui permettent de poursuivre sa vie.
Sous la forme d'un flux de conscience, glissant d'un esprit à un autre, comme une conscience partagée, Une famille à Bruxelles est le portrait d'une femme au travers de ses relations à ses filles et à son mari. Comme prise sur le vif et toujours pressée, sa langue fait s'entrechoquer les souvenirs. Dans ce texte proche de l'autofiction, aucun nom ne vient fixer une quelconque identité. L'intimité et l'amour d'une famille prennent le pas sur les thématiques biographiques. Une famille à Bruxelles est un livre sur le cours inéluctable du temps.
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Journal des « événements » tragiques survenus à Gênes en juillet 2001 lors du sommet du G8, Gênes 01 retrace la violente répression des manifestations altermondialistes par la police et les carabiniers italiens. Proche de l'asphyxie et rythmé de jets de balles lacrymogènes, cet oratorio politique donne la parole aux acteurs de la tragédie. Au terme de trois jours d'émeute et de répression sanglante, le bilan est lourd : 600 blessés du côté des manifestants, près de 200 voitures brûlées, et un mort, Carlo Giuliani, 23 ans, militant « no global » tué par balles à la tête par un policier.
L'acmé de la tragédie composée par Paravidino évoque le dernier jour du sommet : l'assaut de l'école Diaz où s'étaient réfugiés des militants issus de médias alternatifs, détenant des preuves de violences policières. Séquestrés pendant trois jours à la caserne de Bolzaneto, ils subissent de nombreux sévices, violences et humiliations. Ce qu'Amnesty International qualifia de « plus grande violation des droits humains et démocratiques dans un pays occidental depuis la Seconde Guerre mondiale » donna lieu à un acquittement des forces de l'ordre, accusées d'abus de pouvoir, de violences, d'injures et de coups, et de « falsification de preuves », lors de leur procès en mars 2008, en vertu d'une loi d'amnistie instaurée en 2006. Les tortures ne seront officiellement reconnues par les autorités policières italiennes qu'en 2017.
L'appendice Gênes 2021 revient sur le chemin politique et social parcouru depuis le G8. y Passant au crible le système idéologique de l'économie libérale, Fausto Paravidino souligne, de sa plume ironique, les dérives de plus en plus grossières d'un système capitaliste au service des puissants. -
« Il y a quelques anne´es j'ai e´crit un livre au sujet d'un garc¸on nomme´ Ge´ryon qui e´tait rouge et qui avait des ailes et qui tomba amoureux d'He´rakle`s. Re´cemment j'ai commence´ a` me demander ce qu'il leur arrivait plus tard dans la vie. Rouge Doc > continue leurs aventures dans un style tre`s diffe´rent et sous de nouveaux noms. Survivre a` la fin de son mythe est chose pe´rilleuse. » Anne Carson, épigraphe à Rouge Doc > Après Autobiographie du rouge, Anne Carson signe un nouveau roman en vers, jouant délicieusement avec la forme et proche du flux de conscience. Dans Rouge Doc >, le Géryon aux ailes rouges de l'Autobiographie du rouge, toujours encombré de ses ailes carmin et à la mémoire hantée d'allégories mythologiques et de souvenirs proustiens, devient "G" et entre dans l'âge adulte. Le texte, verticalement dressé, en colonnes justifiées de dix centimètres environ, embrasse librement la forme d'un road trip, une véritable cartographie des espaces mentaux et paysages émotionnels traversés par G. Avec son amant Sad (abréviation de Sad But Great), un vétéran de la guerre, et l'artiste Ida, ils partent pour un voyage picaresque à travers glaciers argent et pâturages verdoyants, en passant par une clinique psychiatrique et une grotte de glace remplie de chauves-souris, pour terminer leur errance au chevet de la mère de G est en train de mourir. Un extraordinaire voyage initiatique des âmes torturées en quête de demeure. Une déflagration de l'imaginaire rythmée par la conscience du temps qui passe, et à l'intertextualité exubérante, qui se dérobe à toute définition.
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Retour de la préfecture
Jessica Biermann grunstein
- L'Arche
- Des Ecrits Pour La Parole
- 13 Mai 2022
- 9782381980379
Dans Retour de la Préfecture, deux voix, la voix de la femme et la voix de l'homme, relatent l'accueil qui leur a été réservé à la Préfecture de Police, où ils avaient rendez-vous pour un renouvellement de titre de séjour. Tous deux disent la violence des paroles subies, le poids des discriminations qui s'abat sur les épaules, l'incompréhension qui cède la place à la colère. Tous deux disent la honte éprouvée, les doutes qui les assaillent, tous deux comme en écho disent l'effondrement de l'espoir de vivre ici, dans un pays qui rejette les siens. Replaçant ce récit d'un décret d'exécution sociale dans une filiation historique remontant aux ancêtres et à l'histoire coloniale du pays, Jessica Biermann Grunstein s'inspire d'une histoire vécue dans la chair.
Opus pour un amour en deux modes mineurs, cet écrit pour la parole se déploie à deux voix, avant l'entrelacs amoureux du choral final.
Nous vaincrons, disent-ils. -
Points de non-retour : Thiaroye
Alexandra Badéa
- L'Arche
- Scene Ouverte
- 12 Septembre 2018
- 9782851819468
Plusieurs époques et histoires d'amour se croisent : Nina et Amar Fall dans les années 70 ; Nora et Régis en 2000. Ainsi que Biram, le fils de Nina et Amar, lui aussi contemporain. Tirailleur sénégalais, le père d'Amar est mort à Thiaroye, fusillé par sa propre armée.
Nora veut comprendre ce qu'il s'est passé dans cet angle mort de l'histoire et se met en tête de réaliser une émission. Plusieurs années après les faits, Régis lit les lettres de son grand-père mourant et découvre l'horreur : il a obéi aux ordres et tiré. « Mais comment réparer ce qui n'est pas nommé quand les historiens eux-mêmes ne s'entendent pas sur les termes à adopter : répression, mutinerie, crime de guerre, massacre »... Peu à peu surgissent des décombres de l'histoire les fantômes et charniers encore fumants de ses massacres et crimes récents. Premier volet d'une trilogie.
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Ce qui frappe dans les deux pièces réunies dans ce volume, c'est leur impact émotif sur le lecteur/spectateur. Crimp arrive à restituer le choc qu'exerce sur nous la violence avec des moyens qui sont à l'opposé de ce que l'on voit quotidiennement à la télévision ou au cinéma. Aucune image brutale ; et au lieu de la résonance des explosions, il fait chanter un blues. Il arrive à ce que nous nous interrogions sur la question du progrès en martelant une phrase : « Les choses s'améliorent. »
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S'il n'est pas vain de spéculer sur les mobiles des diaristes, il faut surtout retenir qu'ils éprouvent le besoin de se confier. La confession sur papier est d'abord une prise de conscience personnelle et discrète, qui une fois publiée peut devenir assez bruyante et indiscrète. Le risque est inhérent au projet. Non seulement l'auteur mais aussi tous ceux et celles qui y apparaissent se trouvent, parfois malgré eux, exposés sur le devant de la scène.
N'empêche, il s'agit ici du journal d'un dramaturge dont les pièces ont marqué le théâtre européen des vingt-cinq dernières années.
Des pièces comme Démons ou Catégorie 3.1 sont des pièces-clé de notre époque et le lecteur est en droit d'attendre d'un tel journal plus que les ragots sur un monde clos et peu accessible. Il ne sera pas déçu puisque ce journal est, certes, intime, mais il est également un lieu de réflexion sur l'écriture, la mise en scène, bref la création artistique. Il nous montre un homme tourmenté, aux prises avec ses doutes, ses plaisirs, constamment à la recherche d'un soulagement que peut procurer une visite dans une boutique, l'achat de sushi ou un jogging au petit matin.
Le journal original s'étale sur plusieurs années, cinq chapitres et plus de mille cinq cent pages. Le lecteur français trouvera ici le chapitre quatre, qui décrit la mise en scène de Guerre par son auteur aux Théâtre des Amandiers à Nanterre ainsi que les mois qui l'ont suivie ; des mois marqués par une grande difficulté à écrire.
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Le "Journal de Berlin" fait partie des journaux tenus de 1938 à 1955 qui ont paru en 1976 dans une première édition française sous le titre Journal de travail. Ici Bertolt Brecht y relate, jour après jour et pas à pas, son retour en Europe et à Berlin, où il découvre sa ville en ruines.
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Monsieur K. posait les questions suivantes : " Chaque matin mon voisin fait de la musique sur un gramophone. Pourquoi fait-il de la musique ? On me dit parce qu'il fait de la gymnastique. Pourquoi fait-il de la gymnastique ? Parce qu'il a besoin d'être fort, me dit-on. Pour quelle raison a-t-il besoin d'être fort ? Parce qu'il lui faut vaincre ses ennemis dans la ville, dit-il. Pourquoi lui faut-il vaincre des ennemis ? Parce qu'il veut manger, me dit-on. " Après qu'on lui eut dit que son voisin faisait de la musique pour faire de la gymnastique, de la gymnastique pour être fort, voulait être fort pour abattre ses ennemis, abattait ses ennemis pour manger, monsieur K. posa sa question : " Pourquoi mange-t-il ? "
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Dès le soir du 29 février 1933, deux jours après l'incendie du Reichstag et le début du règne dictatorial de Hitler, Bertolt Brecht et sa famille fuirent l'Allemagne. Plusieurs années durant, ils restèrent en Scandinavie. Avec l'avancée des armées allemandes, le danger les poursuivait comme leur ombre. En mai 1941, la famille obtenait des visas pour les Etats-Unis et c'est lors du voyage de Vladivostok à Los Angeles, sur un bateau suédois, que Brecht apprit l'attaque de l'Union soviétique par l'Allemagne.
C'est dans ce contexte que Brecht arrive en Californie et commence son Journal d'Amérique. Celui-ci fait partie des journaux tenus de 1938 à 1955 qui ont paru en 1976 dans une première édition française sous le titre Journal de travail.
Son regard sur l'Amérique montre bien les difficultés des émigrés européens dans le royaume de la fabrication des rêves. Brecht n'y a jamais pris racine mais tout ce qu'il rapporte, observe et scrute nous donne non seulement une image fidèle des émigrés de l'époque mais aussi celle, toujours actuelle, de ce pays des possibilités illimitées. Evidemment il travaille pour Hollywood mais sans grand succès, évidemment il cherche des productions pour ses pièces, mais là encore le succès n'est pas au rendez-vous. Le Journal est donc aussi une sorte d'ersatz. La politique joue dans ses observations un rôle prépondérant. Son regard - impitoyable et analytique - d'une Allemagne (et au-delà d'une Europe) mise en cendres par des forces intérieures et extérieures, porte toujours aujourd'hui.
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« Les événements de cette pièce sont véridiques. » Cette phrase, que l'auteur a mise en exergue, laisse attendre le pire et on ne sera pas déçu. Nous nous trouvons à la fin du dix-neuvième siècle dans les rouages de la monarchie britannique. Les princes Arthur et Georges, la Reine Victoria ainsi que deux de ses premiers ministres, Disraeli et Gladstone, font partie de la distribution. Qu'on se batte pour le pouvoir n'a rien d'extraordinaire. Ce qui est épatant, c'est que Bond pousse les antagonismes à l'extrême : les combattants se dévorent aux sens propre et figuré du terme.
La présente traduction est celle de la version définitive, publiée en 1977, et résultant de nombreux remaniements apportés par l'auteur.
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Dona Rosita la célibataire ; le petit tréteau de don Cristóbal et dona Rosita
Federico García Lorca
- L'Arche
- 1 Avril 2004
- 9782851815637
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Le réfractaire n'est pas le rebelle.
Il ne vient pas s'opposer au réel ou à l'ordre social.
Mais il se trouve que quelque chose fait que ça ne colle pas et donc son comportement est à l'écart de ce qu'on attend, et c'est souvent plus intolérable.
C'est l'empêcheur de danser en rond, pas par un mode déclaratif de comportement, mais par une opacité.
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l'auteur exige un traitement humain pour les animaux en préalable de la pièce.
l'auteur n'insiste pas pour que le même principe soit appliqué aux humains.
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« En ouvrant La Nuit de la philosophie, on est immédiatement aspiré par son mouvement, par le tourbillon du néant. Le nouveau roman de Lars Norén est une oeuvre de la négation, où la fin est le commencement, la mort est l'issue de chaque lettre vivante, c'est un monologue qui s'auto-dévore. C'est aussi un retour littéraire qui nous ramène à la prose et à la poésie de Norén d'il y a 30 ans. Le nihilisme de Norén n'a jamais été aussi beau. »
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Toutes les saisons sont aimables, les jours de pluie comme les jours de beau temps, le vin rouge comme le vin blanc, la compagnie comme la solitude.
Même le sommeil, cette réduction fâcheuse du plaisir de la vie, peut être empli de rêves ; et les actions les plus ordinaires - une promenade, une conversation, la solitude dans son verger - peuvent être embellies et illuminées avec l'aide de l'esprit. la beauté est partout, et la beauté n'est qu'à deux doigts de la bonté. ainsi, au nom de la santé physique et mentale, ne restons pas braqués sur la fin du voyage.
Que la mort nous surprenne en train de planter nos choux, ou à cheval, ou encore réfugiés dans une maison à la campagne oú des étrangers nous fermeront les yeux, car le sanglot d'un domestique ou le contact d'une main nous anéantiraient.
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Botho Strauss a écrit, début 1993, un essai pour un magazine allemand qui, depuis sa création juste après la guerre, est connu pour ses prises de position critiques à l'égard de ceux qui dirigent notre monde, qu'ils soient de droite ou de gauche. La publication de ce texte a provoqué de nombreuses et même parfois de violentes réactions. Quel était le message de cet essai ? Qu'est-ce qui a déclenché tant d'agitation ? D'abord, un constat, celui d'un monde en désordre, et puis une tentative, celle de porter de nouveau notre regard sur les époques classiques, leurs grands hommes et leurs valeurs.
Dans le contexte d'une société qui s'est vouée au « Progrès », la pensée de Strauss, de toute évidence anticonformiste, ne pouvait laisser personne indifférent.
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L'histoire raconte l'amitié immense entre deux enfants de clans adverses.
Lirane, 8 ans, vit en Israël. Juste de l'autre côté de la frontière, habite Ferhat, jeune Palestinien de 11 ans. Tout commence à cause de l'eau. Lirane est à s'amuser avec sa poupée Hannah. Jouant à éteindre un feu imaginaire avec de l'eau en bouteille, elle lance un " Au secours ! " qui alerte Ferhat, qui déboule la colline. Le garçon est outré de constater tout ce gaspillage d'eau, alors que dans son village de tentes, il n'y en a plus depuis des mois.
Plusieurs rencontres suivront où les enfants se prendront d'une amitié profonde malgré le passé sociopolitique qui les différencie.
C'est dans le pardon et la recherche de compassion que Lirane et Ferhat apprendront le respect du vivant et viendront à réinventer leur destinée.
" Je veux être comme toi.. Je suis faite de terre aussi. Je ne veux plus de jouets, je veux attendre la pluie pour m'amuser à me laver... ".
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Zone d'amour prioritaire entrecroise deux portraits de femmes avec l'histoire de Varosha, cette ville chypriote éteinte dans les années 70 après l'invasion de l'armée turque. Deux femmes qui tour à tour parlent de l'absence, de l'amour perdu : un homme est effacé par la guerre et leurs vies entières prennent la forme de cette absence. Porté par une écriture forte et exigeante, ce roman sur les conséquences de la guerre descend au plus intime de l'être.
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