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«Faust» : ce simple mot, cette syllabe robuste et trapue comme le «poing» qu'elle désigne couramment, est un signe aussi fort dans l'histoire culturelle des pays allemands que lorsqu'on dit «don Quichotte» en terre espagnole ou«Dante» en Italie. C'est essentiellement grâce à l'oeuvre de Goethe que le personnage de Faust a passé les frontières et rejoint, dans l'imaginaire occidental, les figures de don Juan et de Prométhée. Comme eux, insatisfait et rebelle, Faust s'oppose à l'autorité divine en faisant un pari dont l'enjeu n'est rien de moins que le sens de la vie et la possibilité du salut.
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Dans L'Antéchrist, au titre volontairement équivoque, le Christ est étrangement épargné, tandis que la charge vise les «chrétiens». Le christianisme, dit Nietzsche, est une invention de l'apôtre Paul, qui falsifie la «bonne nouvelle» du Christ pour en faire une «foi», le «mensonge sacré» d'une morale de la négation de la vie sous le symbole de la Croix : «Ce qui est chrétien, c'est la haine contre l'esprit, contre la fierté, le courage, la liberté, le libertinage de l'esprit ; ce qui est chrétien, c'est la haine contre les sens, contre les joies des sens, contre la joie tout court...» Bien plus qu'un pamphlet antireligieux et anticlérical, ce livre est une critique implacable et une généalogie de la morale, des idéaux du prêtre ascétique, de la «foi». Ces croyances, selon Nietzsche, persistent dans l'athéisme des «libres penseurs», et le «christianisme» se survit dans les «idées modernes», la foi dans la morale, la «vérité», le progrès, l'esprit de troupeau. Nietzsche, sans le connaître véritablement, y inclut ce qu'il appelle «socialisme», qui escamote la réalité pour lui substituer des idéaux négateurs, grégaires, moralisateurs et nationalistes inspirés par la «volonté de vengeance» des «faibles». Cet avatar du «christianisme» fait étrangement songer à ce qu'on appelle aujourd'hui populisme ou fascisme.
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Ce soir on improvise, chacun a son idée : six personnages en quête d'auteur
Luigi Pirandello
- Flammarion
- Gf ; Theatre
- 4 Janvier 1999
- 9782080707444
"Depuis bien des années (mais c'est comme si cela datait d'hier) une petite servante très délurée et néanmoins toujours novice dans le métier est au service de mon art. Elle se nomme Imagination. Un peu taquine et moqueuse, si elle se plaît à s'habiller de noir, personne ne peut nier qu'elle n'y apporte souvent de la fantaisie, ni se figurer qu'elle fasse toujours tout avec sérieux et de la même façon. Elle plonge la main dans sa poche ; elle en tire un bonnet de fou ; elle le met sur sa tête, rouge comme une crête de coq, et la voilà partie. Un jour ici, le lendemain ailleurs. Et elle s'amuse à ramener chez moi, afin que j'en tire des nouvelles et des romans et des pièces, les gens les plus mécontents du monde : des hommes, des femmes, des enfants empêtrés dans des situations inextricables dont ils ne savent plus comment se tirer ; des êtres contrariés dans leurs projets, d'autres trompés dans leurs espérances ; bref, des personnes d'un commerce souvent bien difficile."
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Quand le jeune Karl Rossmann, âgé de dix-sept ans et expédié en Amérique par ses pauvres parents parce qu'une bonne l'avait séduit et qu'elle avait eu un enfant de lui, entra dans le port de New York, sur le bateau qui avait déjà réduit son allure, la statue de la Liberté qu'il regardait depuis un long moment lui parut tout d'un coup éclairée d'un soleil plus vif. Son bras armé d'un glaive semblait brandi à l'instant même, et sa stature était battue par les brises impétueuses.
Kafka voulait appeler le premier de ses romans Le Disparu, Max Brod l'a intitulé L'Amérique. Cette traduction nouvelle, conforme au manuscrit inachevé, donne à Amerika son double titre - en lui rendant son K allemand, son K d'Europe centrale, K comme Kafka, K comme K.
"Quand le jeune Karl Rossmann, âgé de dix-sept ans et expédié en Amérique par ses pauvres parents parce qu'une bonne l'avait séduit et qu'elle avait eu un enfant de lui, entra dans le port de New York, sur le bateau qui avait déjà réduit son allure, la statue de la Liberté qu'il regardait depuis un long moment lui parut tout d'un coup éclairée d'un soleil plus vif. Son bras armé d'un glaive semblait brandi à l'instant même, et sa stature était battue par les brises impétueuses.
- Si haute ! se dit-il."
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Le jeune inspecteur des Pêcheries, Axel Borg, vient exercer ses fonctions dans une des îles de l'archipel de Stockholm. Lui qui se sait et se veut un esprit supérieur, méprisant le vulgaire et l'ignorance, est incompris, combattu même par ceux qui l'emploient. Un jour, il rencontre la Femme : après l'avoir séduite par l'invincible magnétisme de sa personnalité, il se laisse peu à peu prendre à ses rets... Enchaîné, dissous, annihilé, cédera-t-il aux coups impitoyables que lui portent sa compagne et une société imbécile. Au bord de la vaste mer, roman de Strindberg paru en Suède en 1890, est l'inlassable et transparente confession d'un poète dont le coeur saigne de ne pouvoir donner sa mesure, d'un peintre dont l'oeil s'épuise à mesurer les séductions infinies de la mer.