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L'amie prodigieuse Tome 3 ; celle qui fuit et celle qui reste
Elena Ferrante
- GALLIMARD
- Du Monde Entier
- 3 Janvier 2017
- 9782070178407
Après L'amie prodigieuse et Le nouveau nom, Celle qui fuit et celle qui reste est la suite de la formidable saga dans laquelle Elena Ferrante raconte cinquante ans d'histoire italienne et d'amitié entre ses deux héroïnes, Elena et Lila.
Pour Elena, comme pour l'Italie, une période de grands bouleversements s'ouvre. Nous sommes à la fin des années soixante, les événements de 1968 s'annoncent, les mouvements féministes et protestataires s'organisent, et Elena, diplômée de l'École normale de Pise et entourée d'universitaires, est au premier rang. Même si les choix de Lila sont radicalement différents, les deux jeunes femmes sont toujours aussi proches, une relation faite d'amour et de haine, telles deux soeurs qui se ressembleraient trop. Et, une nouvelle fois, les circonstances vont les rapprocher, puis les éloigner, au cours de cette tumultueuse traversée des années soixante-dix.
Celle qui fuit et celle qui reste n'a rien à envier à ses deux prédécesseurs. À la dimension historique et intime s'ajoute même un volet politique, puisque les dix années que couvre le roman sont cruciales pour l'Italie, un pays en transformation, en marche vers la modernité.
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Dans ces essais écrits dans les années 1940 et 1950 alors qu'il n'avait qu'une vingtaine d'années, James Baldwin s'interroge sur ce que signifie être noir aux États-Unis. Ses réflexions sur la vie à Harlem, la politique, la religion, la presse, la littérature ou le cinéma, écrites dans une prose riche, dense et percutante, sont d'une profonde et vibrante actualité.
La force de ce recueil réside dans la virtuosité avec laquelle Baldwin entremêle sa critique d'une société injuste et clivante, et le récit très personnel de son expérience et de ses souvenirs.
L'évocation de la mort de son père, figure insondable d'un pasteur guetté par la démence, l'entraîne à commenter les émeutes de 1943 à Harlem ; le témoignage de son emprisonnement injustifié dans la prison de Fresnes le conduit à poser un regard lucide sur le rapport de la France à la colonisation ; la chronique d'un voyage à Atlanta lui donne l'occasion de dénoncer le racisme systémique et le paternalisme des politiques qui infantilisent la communauté noire. Avec une justesse incomparable et une franchise désarmante, il détaille ainsi les comportements, explore les méandres des relations entre les Noirs et les Blancs et donne à voir une société en prise avec ses contradictions.
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Walden ou la vie dans les bois
Henry David Thoreau
- GALLIMARD
- L'imaginaire
- 19 Septembre 1990
- 9782070715213
En plein XIX? siècle, dans le pays qui est en passe de devenir le plus industrialisé du monde, Thoreau tourne le dos à la civilisation et s'installe seul, dans les bois, à un mille de tout voisinage, dans une cabane qu'il a construite lui-même, au bord de l'étang de Walden, Massachusetts. Il ne doit plus sa vie qu'au travail de ses mains. C'est là qu'il commence à écrire Walden, grand classique de la littérature américaine, hymne épicurien, souvent loufoque, à la nature, aux saisons, aux plantes et aux bêtes, toutes choses et tous êtres qui ne sont, selon les propres dires de Thoreau, que «l'envers de ce qui est au-dedans de nous».
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Dans ce coin des Appalaches, entre rivière et montagnes, que l'oeuvre de Ron Rash explore inlassablement depuis Un pied au paradis, un monde s'efface devant un autre:à l'enracinement des anciens à leur terre succède la frénésie de profit des entrepreneurs modernes. Le shérif Les, à trois semaines de la retraite, et Becky, poétesse obsédée par la protection de la nature, incarnent le premier. Chacun à sa manière va tenter de protéger Gerald, irréductible vieillard, contre les accusations de Tucker, propriétaire d'un relais pour riches citadins curieux de découvrir la pêche en milieu sauvage. Dans leur esprit, Gerald est incapable d'avoir versé du kérosène dans l'eau, provoquant la mort des truites qu'il aime tant. Mais alors, qui est le coupable? La voix de Becky incarne la poésie infinie de la prose de Ron Rash, dont la colère s'exprime dans la description des ravages de la meth, fléau des régions frappées par le chômage et délaissées par les pouvoirs publics.
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Les chevaliers de la table ronde : romans arthuriens (Ve-XVe s.)
Collectif
- GALLIMARD
- Quarto
- 2 Juin 2022
- 9782072849411
Héritée d'une tradition païenne antique, ancrée dans l'opposition et la résistance des Bretons à l'envahisseur germanique, chantée par les bardes dans un dialecte celtique, la légende arthurienne prend corps au IX? siècle, en terre galloise, dans les récits en latin et en prose. C'est à partir de 1130 que l'histoire légendaire de ce roi vaillant et brave, chef charismatique et incontesté, personnage fabuleux et victorieux, connaît un écho retentissant auprès du public, à travers toute l'Europe, grâce à l'ambitieuse chronique du clerc anglais Geoffroi de Monmouth, Histoire des rois de Bretagne. À sa suite, en particulier sous l'impulsion de Chrétien de Troyes, le roman arthurien s'enrichit de nombreux épisodes des aventures du roi et de ses compagnons chevaliers:exploits prodigieux, conquêtes amoureuses, quête du saint Graal...À la lumière de l'histoire culturelle, sociale et politique du Moyen Âge et de ses images (enluminures, sceaux, armoiries...), cette édition propose de mieux comprendre la transformation de la matière dite de Bretagne en l'une des plus grandes légendes de tous les temps.Cycle sans égal inscrit au patrimoine littéraire mondial, la légende arthurienne n'a cessé de nourrir toutes les formes de la création - des récits de Chrétien de Troyes aux opéras de Wagner, aux beautés préraphaélites, jusqu'au nonsense des Monty Python... - et de hanter notre imaginaire.
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Cristina Campo, qui a peu écrit, déclarait qu'elle aurait voulu écrire encore moins. Livre admirable et d'une rare incandescence, Les impardonnables réunit une part essentielle de son oeuvre. Qu'elle explore les contes de fées, les Mille et Une Nuits, le chant grégorien, l'art du tapis ou qu'elle consacre sa méditation à Chopin, Tchekhov, Proust ou Borges, c'est toujours la même saisissante luminosité qui émane de sa prose. Pour Cristina Campo, la splendeur du style n'était pas un luxe mais une nécessité. Cette «trappiste de la perfection» aspirait à une parole nourricière dont chaque mot aurait été soupesé avec délicatesse. Considérant que notre profondeur d'attention est à la fois «le noyau de toute poésie» et «le seul chemin vers l'inexprimable, la seule voie vers le mystère», elle a su porter son regard plus loin que les décrets du visible. Animé par une passion ardente et une sensibilité subtile, Les impardonnables fait partie des livres impérissables qui sont aussi des livres de vie.
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Brebis galeuse d'une famille attachée à ses traditions, héritier d'un domaine dont il n'a que faire, Murau, le narrateur, rentre au château familial de Wolfsegg, en Autriche, pour enterrer ses parents et son frère, morts dans un accident de voiture. Dans ce lieu grandiose, aux rites respectés et bafoués à la fois par son père, ancien membre du parti nazi, et par sa mère, maîtresse de l'archevêque Spadolini, haut dignitaire du Vatican, Murau évoque le passé, les souvenirs inquiétants, comme pour se désenvoûter de cet univers oppressant, et «éteindre» définitivement tout ce qui le rattachait encore à son enfance et à sa jeunesse. Dans cet ultime roman, Thomas Bernhard se livre à une analyse familiale caustique et jubilatoire. Il met en scène les personnages les plus vils et grossiers, sinistres marionnettes dans une tragédie moderne emplie d'amertume.
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«Nous apprenons très peu ici, on manque de personnel enseignant, et nous autres, garçons de l'Institut Benjamenta, nous n'arriverons à rien, c'est-à-dire que nous serons plus tard des gens très humbles et subalternes.» Dès la première phrase, le ton est donné.Jacob von Gunten a quitté sa famille pour entrer de son plein gré dans ce pensionnat où l'on n'apprend qu'une chose : obéir sans discuter. C'est une discipline du corps et de l'âme qui lui procure de curieux plaisirs : être réduit à zéro tout en enfreignant le sacro-saint règlement.Jacob décrit ses condisciples, sort en ville, observe le directeur autoritaire, brutal, et sa soeur Lise, la douceur même. Tout ce qu'il voit nourrit ses réflexions et ses rêveries, tandis que l'Institut Benjamenta perd lentement les qualités qui faisaient son renom et s'achemine vers le drame.«L'expérience réelle et la fantasmagorie sont ici dans un rapport poétique qui fait invinciblement penser à Kafka, dont on peut dire qu'il n'eût pas été tout à fait lui-même si Walser ne l'eût précédé», écrit Marthe Robert dans sa très belle préface où elle range l'écrivain, à juste titre, parmi les plus grands.
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Oeuvres Tome 2 ; le maître et Marguerite et autres romans ; théâtre
Mikhaïl Boulgakov
- GALLIMARD
- Bibliotheque De La Pleiade
- 22 Avril 2004
- 9782070113897
Boulgakov travailla jusqu'à sa mort au Maître et Marguerite. Le roman parut dans la revue Moskva en 1966-1967, amputé d'un bon tiers, pour cause de censure. Il fut néanmoins le grand événement littéraire de la période du «Dégel». Les Russes furent sidérés d'y découvrir une représentation à la fois délirante et plus vraie que nature de la réalité soviétique dans laquelle ils étaient encore plongés, et qu'ils avaient fini par ressentir comme plus ou moins «normale». Ils furent, aussi, incroyablement fiers de ce livre vite reconnu comme un chef-d'oeuvre, et dont on propose ici une nouvelle traduction - la première depuis plus de trente ans. Les théâtres, les comédies, les coulisses et les plateaux sont présents dans Le Maître et Marguerite comme dans les deux autres romans retraduits pour cette édition : La Vie de M. de Molière et Mémoires d'un défunt (Roman théâtral). Boulgakov était un passionné de théâtre. En partie inédites en français, ses oeuvres dramatiques - drames, comédies satiriques ou d'anticipation, pièces sur Molière ou sur Pouchkine -, viennent logiquement compléter ce volume. Sans oublier Batoum, pièce de commande sur la jeunesse de Staline, finalement non agréée par la maître du Kremlin. Une fois de plus, Boulgakov avait écrit «pour son tiroir» ; le Choix de correspondance qui clôt le volume révèle les conditions dramatiques dans lesquelles il composa l'une des plus grandes oeuvres de notre temps.
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Erri De Luca fréquente la Bible depuis longtemps. Sa connaissance des Écritures ne doit pourtant rien à la foi ou à un quelconque sentiment religieux:De Luca se dit non croyant, incapable de prier ou de pardonner. Il est néanmoins habité par le texte biblique au point de commencer presque chaque journée par la lecture et la traduction d'un passage. Les courts textes rassemblés ici témoignent de ce corps-à-corps quotidien avec la Bible et de ces exercices matinaux qui lui donnent matière à réfléchir, comme un noyau d'olive qu'il retournerait dans la bouche tout au long de la journée.Un ton très personnel caractérise les commentaires de De Luca:leur approche est aisée même pour qui ne connaîtrait pas bien la Bible. Le romancier italien ne cherche pas à s'avancer sur le terrain de la théologie, mais seulement à rendre compte de ses lectures quotidiennes qui résonnent en lui, structurant à la fois sa vie et son écriture. Sa volonté de comprendre le grand texte le conduit la plupart du temps à une attention particulière aux mots hébraïques, à leur sens, oublié ou enfoui par la traduction et la tradition. En reliant à sa vie et à la nôtre des épisodes bibliques souvent connus, il parvient à formuler des observations que le lecteur à son tour n'aura de cesse de retourner dans sa bouche comme un autre noyau d'olive.
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«Par les villages est l'épopée du quotidien. Un chantier, des ouvriers, un village, la vie de chaque jour deviennent la matière d'une vie autre, à laquelle on ne prêtait jusque-là pas attention. C'est cela que raconte le poème dramatique. L'un des frères parti pour la ville, devenu écrivain, est exclu de l'héritage par les autres. À son retour le village est métamorphosé par la vie moderne. Pancartes et panneaux indicateurs ont tout envahi. Pourtant tout bascule déjà dans une ère nouvelle, celle de Nova qui ne proclame aucune vérité nouvelle mais annonce un regard nouveau. Laissez s'épanouir les couleurs, dit-elle.»Georges-Arthur Goldschmidt.
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Le narrateur, un adolescent, accompagne son père, médecin de campagne des Alpes autrichiennes, dans ses visites aux malades. Très vite, il se rend compte que dans la plupart des cas les problèmes véritables, auxquels il est impossible de se dérober, commencent en fait au-delà des possibilités de la médecine. De visite en visite, d'observation en conversation, c'est moins le monde de la souffrance physiologique qu'il découvre que celui de la solitude, du désarroi, du tourment des esprits.
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«Si, je suis constamment choqué. Lisez donc mes livres, c'est un amoncellement de millions de chocs. C'est un alignement non seulement de phrases, mais d'impressions de choc. Un livre doit être aussi un choc, un choc qui n'est pas visible de l'extérieur», profère Thomas Bernhard dans un entretien de 1986, auquel il donne pour titre:L'origine, c'est moi-même. Il délivre du même coup au lecteur de cet ensemble de récits, réunis ici autour des cinq livres autobiographiques, le trousseau de clés qui, de choc en choc, d'effroi en effroi, d'enfer en enfer, ouvre la boîte de Pandore de cet écrivain pourtant tout d'une pièce:l'imprécateur et l'ermite, le suicidaire passionné de vivre, le poitrinaire aux prises avec son souffle qui se veut chanteur d'opéra, le furioso que jamais ne quittent sa colère, sa véhémence.
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Né discrètement en Hollande où sa mère va cacher un accouchement hors mariage, Thomas Bernhard est bientôt recueilli par ses grands-parents qui vivent à Vienne. La crise économique des années trente les force à s'établir dans un village aux environs de Salzbourg où l'enfant découvre avec ravissement la vie campagnarde.Le grand-père, vieil anarchiste, doit aller s'installer à Traunstein, en Bavière. Le jeune Thomas se familiarise avec le monde de la petite ville, commence à s'émanciper, fait l'école buissonnière et ses premières escapades à vélo. Il découvre aussi le national-socialisme et la guerre aérienne.«Le monde enchanté de l'enfance» n'est pas celui pourtant du petit Thomas. Persécuté par ses maîtres, souffrant du complexe de l'immigré et du pauvre, il a plusieurs fois la tentation du suicide, tentation qui plus tard hantera aussi l'adolescent et le jeune homme.
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Mimésis : la représentation de la réalité dans la littérature occidentale
Erich Auerbach
- GALLIMARD
- Tel
- 18 Février 1977
- 9782070296125
«Mimésis (Platon, dans La République, place l'imitation au troisième rang après la vérité) est une suite d'explications de textes qui vont d'Homère et de la Bible à une page de Virginia Woolf, dernier avatar, au moment où écrit l'auteur, de la forme narrative. À travers ces textes se dessine une histoire de la littérature occidentale (essentiellement de la littérature française), mais une histoire axée sur ce qui apparaît à l'auteur comme la visée propre à cette littérature:la représentation de la réalité». Gaëtan Picon.
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C'est le lendemain du jour où il a vu, par la fenêtre, son grand-père se rendre à pied à l'hôpital pour y subir des examens que Thomas Bernhard, à dix-huit ans, tombe gravement malade. Une pleurésie purulente le fera transporter d'urgence dans ce même hôpital, où il connaîtra l'enfer:la salle commune surpeuplée de vieillards agonisants qui se succèdent dans les lits à un rythme accéléré, l'indifférence des médecins et des infirmières, la mort devenue une banalité quotidienne contre laquelle il se défendra en observant ce qui se passe avec un refus de s'attendrir sur soi et sur les autres qui ne rend les choses que plus horribles.Cette maladie n'est pas un hasard. De fait, Thomas Bernhard était malade depuis des mois, à la suite d'un refroidissement contracté dans la cave du commerçant Podlaha, et c'est l'abandon involontaire de l'être qu'il aime le plus au monde qui a brisé ses défenses. Toutefois, le grand-père viendra lui rendre visite et l'encourager, avant de mourir dans un autre service de l'hôpital.Après L'origine et La cave, ce troisième volet de l'autobiographie du grand écrivain marque une étape décisive:la maladie l'ayant obligé à renoncer à sa carrière de chanteur, il se tournera désormais vers la littérature, avec cette passion qu'il met à devenir, envers et contre tout, lui-même.
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Le froid (une mise en quarantaine)
Thomas Bernhard
- GALLIMARD
- L'imaginaire
- 12 Janvier 2012
- 9782070136780
Dans ce quatrième volume de son autobiographie, Thomas Bernhard, après avoir une nouvelle fois songé à s'abandonner à la maladie, reprend néanmoins la lutte.
Observateur impitoyable, il porte témoignage contre l'injustice du destin, la tyrannie et la suffisance des médecins incompétents, l'injustice dans le traitement des malades. Dans ses longues heures d'immobilité il cherche à élucider le mystère de sa personnalité, la part qui revient à ses ancêtres et surtout à son père, un mauvais sujet, dont il ne saura jamais rien. Sa passion pour la musique contribue à son rétablissement.
Un jour les médecins de Grafenhof lui accordent le droit de sortie. Les règlements sanitaires et les soins exigés par son état lui interdisent d'être employé dans un commerce. D'être chanteur, il n'est plus question. Il lui faut écrire ou mourir. Il s'agit là plus que d'un simple récit de l'odyssée d'un malade, d'hôpital en maison de convalescence et en sanatorium. Thomas Bernhard est un révolté, révolté contre le fait d'être au monde, révolté contre l'arbitraire et l'indifférence des possesseurs du pouvoir médical, révolté contre l'inégalité dans la maladie.
Seules la musique et l'écriture le rattachent à la vie, et cette sombre période de son autobiographie est non seulement un tableau du monde des sanatoriums et des hôpitaux mais une école de volonté. Cette « Montagne magique » d'un pauvre laisse une impression inoubliable grâce à la forte personnalité d'un écrivain qui écrit une langue inimitable. Traduit de l'allemand par Albert Kolm.
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L'oeuvre de François Rabelais et la culture populaire au Moyen Âge et sous la Renaissance
Mikhaïl Bakhtine
- GALLIMARD
- Tel
- 12 Octobre 1982
- 9782070234042
«Si Rabelais, explique l'auteur, nous fait l'effet d'un solitaire qui ne ressemble à nul autre parmi les grands noms de la littérature des quatre derniers siècles, au contraire, sur la toile de fond du trésor populaire convenablement mis à jour, ce sont ces quatre siècles d'évolution littéraire qui risquent plutôt de nous paraître spécifiques, privés de ressemblance avec quoi que ce soit, tandis que les images de Rabelais nous apparaîtront tout à fait à leur place dans l'évolution millénaire accomplie par la culture populaire.»Afin de comprendre Rabelais, il faut se débarasser de toutes les conceptions et notions artistiques ancrées dans l'esprit des contemporains, situer sa place et son rôle dans le vaste flot de la culture comique populaire qui s'est opposée à la culture sérieuse, officielle, des classes dominantes.
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Roithamer, Autrichien, quarante-deux ans, biologiste, professeur à Cambridge, vient de se pendre à un arbre de la forêt de Kobernauss, au centre de laquelle se trouve le «Cône d'habitation», édifice parfait qu'il construisit, après des années d'étude, pour sa soeur bien-aimée, et qui devait lui apporter le bonheur suprême, mais dont elle ne put supporter la vue sans en mourir. Le narrateur, ami de Roithamer et exécuteur testamentaire, est chargé de mettre en ordre et de trier les manuscrits illisibles du professeur. Une tâche ardue qui dévoile au fil du livre une figure de savant non pas fou, mais génial, proche par certains traits de Wittgenstein. Un personnage dévoré d'exigences, amené à rejeter avec haine et dégoût la famille, les parents (la mère surtout), l'Autriche et les études, à détruire, dans le monde que nous tentons de faire, tout ce qui n'est pas perfection. Corriger, c'est là le devoir absolu, jusqu'à l'autodestruction.
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Les héros de Saül Bellow sont des êtres vaincus par la vie, à la recherche d'une vérité et, sous leurs dehors médiocres, profondément attachants. Il y a du Roquentin, le héros de La Nausée, dans ces petits-bourgeois américains si peu conformes à l'idée que l'on se fait de leurs compatriotes, et si proches de leurs frères d'Europe. C'est ce que l'on découvre dans ces nouvelles.
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Salzbourg, c'est la beauté, l'art, la culture. C'est aussi une ville au climat pourri, peuplée de bourgeois bornés, mesquins, matérialistes, hypocrites, une ville haïe de l'auteur qui y est né, qui ne peut jamais y retourner sans se sentir à nouveau accablé par l'atmosphère qui s'en dégage, où tout être sensible se sent condamné à tous les abandons et parfois au suicide. C'est l'idée du suicide qui obsédait le collégien lorsque, dans le cagibi à chaussures de l'internat où l'avait placé son grand-père, il étudiait le violon. Internat dirigé par un nazi, selon des méthodes éprouvées, guère différentes de celles des bons catholiques qui le remplacèrent après la défaite. Entre-temps il y a eu la guerre et les bombardements avec leurs visions d'horreurs. Premier volume autobiographique de Thomas Bernhard, L'origine nous plonge dans l'enfer quotidien de l'internat dans lequel il a passé son adolescence. D'abord tenu par les nazis, il est reconverti en établissement catholique, après la chute du III? Reich, mais les méthodes restent les mêmes... Un surprenant roman d'éducation écrit dans une langue admirable.
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Souterrain-blues ; un drame en stations
Peter Handke
- GALLIMARD
- Le Manteau D'arlequin
- 7 Mars 2013
- 9782070772100
Le train souterrain traverse la ville de part et d'autre. La distance entre les stations donne son rythme au trajet, les intervalles sont plus ou moins longs. Dans un des wagons un homme sauvage attaque les passagers par ces mots:«Et encore vous. Et encore devoir être parmi vous. Alléluia! Miséréré. Marée basse sans marée haute. Si au moins vous étiez des malfaiteurs.» Personne ne répond. C'est seulement quand une femme sauvage monte à son tour que la donne change...
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«Nombre de Français connaissent le Nô par ouï-dire ; d'autres pour en avoir lu ou feuilleté quelques-uns en traduction, ou même pour en avoir vu donner un au Japon ou par une troupe de passage. Bien des gens l'entrevoient surtout grâce au bel et fracassant essai de Claudel, qui tout à la fois simplifie et exagère : Le drame grec, c'est quelque chose qui arrive ; le Nô, c'est quelqu'un qui arrive. En quête de formule mémorable, on pourrait s'en tenir là. On pourrait aussi assurer que les Cinq Nô modernes de Mishima, comme toute oeuvre de poète authentique, peuvent et doivent être appréciés pour eux-mêmes, sans référence aux Nô d'un lointain passé. Ce serait pourtant se priver des harmoniques que le poète a su garder ou faire naître.Les cinq Nô contenus dans ce volume évoquent successivement, sur un ton où comédie et tragédie s'entremêlent, le thème éternel jeunesse-vieillesse, face à la beauté qui, elle, ne change pas ; le drame (le plus contemporain de tous) d'un adolescent hanté par la destruction totale du monde ; l'amour inexaucé et non entendu d'un homme pour une femme insensible ; la jalousie qui tue sa victime et désagrège aussi la meurtrière ; et enfin l'aventure d'une jeune femme qui renonce à la vie pour s'enfoncer dans ses rêves. Tous s'inspirent plus ou moins de thèmes des Nô d'autrefois. Tous aussi concernent, de façon pathétique, ou parfois bouleversante, notre existence à nous.»Marguerite Yourcenar.
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Le poids du monde (un journal (novembre 1975 - mars 1977))
Peter Handke
- Gallimard
- Du Monde Entier
- 21 Février 1980
- 9782070294312
«Ce journal de Peter Handke couvre une période de deux ans; il ne raconte pas d'événements mais fait part de toutes les impressions ressenties, à mi-chemin de l'âme et du corps. Leur succession établit l'histoire de l'auteur, mais devenue comme anonyme à force d'intimité. Supposer que ces notations se succèdent au hasard et qu'on pourrait en modifier la disposition ou même en isoler des fragments, ce serait en négliger le vécu, ce serait en détruire le déroulement et la durée qu'elles restituent. Ici la figure de l'écrivain se trouve désacralisée, rendue à sa simple dignité humaine. Contrairement à l'usage, le lecteur ne se voit pas donner des leçons, il n'est pas écrasé par la rhétorique ou par l'autorité littéraire, mais simplement ramené à lui-même par une écriture comme issue de lui et qu'il reconnaît, au point d'avoir l'illusion de pouvoir être l'auteur de ce qu'il lit.La grandeur de Handke, c'est son exacte simplicité, c'est son effort de réflexion, c'est aussi son attention à ce qui affleure sous la vie quotidienne, repérée à ce point exact où elle est universelle.»Georges-Arthur Goldschmidt.