Filtrer
- Jeunesse
- Bandes dessinées / Comics / Mangas
- Policier & Thriller
- Romance
- Fantasy & Science-fiction
- Vie pratique & Loisirs
- Tourisme & Voyages
- Arts et spectacles
- Religion & Esotérisme
- Entreprise, économie & droit
- Sciences humaines & sociales
- Sciences & Techniques
- Scolaire
- Parascolaire
- Dictionnaires / Encyclopédies / Documentation
Support
Éditeurs
Prix
-
Le héros de ce roman, Lars Hertervig (1830-1902), est aujourd'hui considéré comme un des plus grands noms de la peinture nordique. Très tôt, dès ses études à Düsseldorf, il fut victime de troubles nerveux. Après un séjour en asile, brisé, il vécut jusqu'à sa mort de charité publique. Comme s'il tentait de capter cette lumière qui illumine les toiles du peintre, avec une grande économie de moyens, une sorte de minimalisme emporté, Jon Fosse fait revivre le martyre d'Hertervig en deux monologues intérieurs où une écriture enveloppante, répétitive, rythmée, développe jusqu'à l'angoisse l'obsession amoureuse et la tresse cruellement à la volonté créatrice.
-
Il est allongé nu sur le futon, les poignets liés ensemble, les jambes écartées, les pieds qui dépassent du cadre.
Un drap tordu, comme une tornade maigrichonne. Sur la première photo, ses longs cheveux noirs et raides lui tombent sur le visage, recouvrant tout, à part le bout de son nez, son menton, une pommette, un oeil en partie fermé. Il a dix-sept ans. Son corps est trop contracté pour être mort ou endormi. Autour de son cou, il s'agit apparemment d'un noeud coulant.
-
Ces dix-huit nouvelles correspondent pour la plupart à une veine que les romans de Dennis Cooper illustrent moins évidemment (à l'exception peut-être de Salopes), celle de l'humour.
En effet, du célèbre Jerk, adapté par Gisèle Vienne, créé au Festival d'Avignon en 2008, et qui n'a cessé depuis de tourner en France et dans le monde entier, au très étonnant et très irrésistible Le directeur littéraire qui faisait une fixation sur le stade anal, tous ces textes - à l'exception de Le Pire qui reprend sous une forme plus contractée Violence, faits divers, littérature, font une belle part au recul ironique voire grotesque, à une forme de distanciation nouvelle. Ainsi les thèmes récurrents de Dennis Cooper : drogue, autodestruction, sadomasochisme, pulsion meurtrière, etc., sont-ils mis en perspective et, en quelque sorte, interrogés. Ils n'en sont pas pour autant amoindris. Au contraire, tout se passe comme si la mise en demeure que provoque cette forme inhabi! tuelle de comique, renforçait auprès du lecteur leur pouvoir de suggestion et d'angoisse.
-
Period clôt le cycle romanesque commencé avec Closer puis poursuivi avec Frisk, Guide et Try. Il en est en quelque sorte l'aboutissement, l'apothéose. Et si, à l'instar des précédents ouvrages, la violence y est présente constamment, elle n'est peut-être plus la caractéristique dominante de ce livre. Bien sûr, on retrouve les mêmes personnages d'adolescents complètement démolis, criminels ou victimes quasi consentantes, le même dérèglement de la société, et la drogue, et la musique avec ici, en plus, le satanisme. Mais il semble que la question qui est au coeur du texte soit celle de l'identité. De manière bouleversante parce que rigoureusement maîtrisée, le texte se retourne en son centre et tous les personnages s'inversent, devenant leur propre double, flottant au bord d'une pensée qui va se défaisant au rythme de corps épuisés.
-
Avec ce nouveau roman, le dernier en fait qu'il vient de publier au Etats-Unis, Dennis Cooper continue d'explorer l'Amérique du désarroi adolescent et de la perte de toute valeur. Plus précisément il entreprend ici de décrire ce phénomène des jeunes assassins qui tout à coup décident d'exterminer tout ce qui bouge dans leur lycée avant de généralement retourner leurs armes contre eux. On pense bien entendu à Columbine, on pense à "Elephant", le dernier film de Gus van Sant qui vient d'obtenir la Palme d'Or à Cannes. Mais personne mieux que Dennis Cooper, sans doute, ne pouvait parvenir à décrire de l'intérieur cette horreur. De l'intérieur parce que sa manière d'écrire, toute de bribes savamment composées et agencées, rend compte de la façon finalement la plus réaliste qui soit, en tout cas la plus convaincante de l'état de confusion de ces enfants aux familles défaites, de ces jeunes gens sans repères, incapables de maîtriser leurs pulsions et, d'abord de les comprendre, de les formuler. L'homosexualité ici problématique, refusée, la drogue, si elles parcourentt le livre n'en sont pas le sujet principal, cette fois, elles ne sont que les éléments d'une détresse inconsolable.
Le livre sortira en même temps que le film de Gus van Sant.