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P.O.L.
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Lambeaux est un récit autobiographique dans lequel Charles Juliet évoque sa mère qu'il n'a pas connue - morte de faim après huit ans d'enfermement abusif en hôpital psychiatrique - et le rôle que, malgré cette absence, ou à cause de cette absence, elle a joué dans sa vie d'homme et dans sa formation d'écrivain. Dans un second temps, il nous relate son parcours : la famille adoptive, l'enfance paysanne, l'école d'enfants de troupe, puis les premières tentatives d'écriture, lesquelles vont progressivement déboucher sur une toute autre aventure : celle de la quête de soi. Une descente aux enfers sera le prix à payer pour qu'un jour puisse éclore la joie grave et libératrice de la seconde naissance. Dans cette démarche obstinée il trouve la force de se mesurer à sa mémoire pour en arracher les moments les plus enfouis, les plus secrets, et les plus vifs. L'auteur devient son propre historien et nous livre un texte «pour finir encore».
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«Si on n'aimait que les gens qui le méritent, la vie serait une distribution de prix très ennuyeuse.» Farah et ses parents ont trouvé refuge dans une communauté libertaire qui rassemble des gens fragiles, inadaptés au monde extérieur tel que le façonnent les nouvelles technologies, la mondialisation et les réseaux sociaux. Farah pense être une fille mais découvre qu'elle n'a pas tous les attributs attendus. Cependant elle s'épanouit dans ce drôle de paradis au milieu des arbres, des fleurs et des bêtes, observant les adultes mettre tant bien que mal en pratique leurs beaux principes : décroissance, anti-spécisme, naturisme, amour libre pour tous, y compris pour les disgraciés, les vieux, les malades... Mais cet Éden est établi à la frontière franco-italienne, dans une zone blanche sillonnée par les migrants : ses portes vont-elles s'ouvrir pour les accueillir ?
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Le héros de ce roman, Lars Hertervig (1830-1902), est aujourd'hui considéré comme un des plus grands noms de la peinture nordique. Très tôt, dès ses études à Düsseldorf, il fut victime de troubles nerveux. Après un séjour en asile, brisé, il vécut jusqu'à sa mort de charité publique. Comme s'il tentait de capter cette lumière qui illumine les toiles du peintre, avec une grande économie de moyens, une sorte de minimalisme emporté, Jon Fosse fait revivre le martyre d'Hertervig en deux monologues intérieurs où une écriture enveloppante, répétitive, rythmée, développe jusqu'à l'angoisse l'obsession amoureuse et la tresse cruellement à la volonté créatrice.
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Pourquoi retraduire, une fois de plus, les sonnets de Shakespeare, ou la Tragédie du roi Richard II ? Pour Frédéric Boyer, traduire n'est pas une simple opération linguistique. C'est d'abord une forme d'engagement, une confrontation sur un sol nouveau avec une patrie qui ne sera jamais tout à fait la nôtre. Mais, en nous déportant dans l'autre langue d'une oeuvre, nous apprenons alors que nous n'étions d'aucun sol particulier, d'aucune patrie. Traduire, et retraduire, est une nécessité pour nous sauver, collectivement et individuellement, de l'oubli dans lequel nous sommes. Nous sommes oubliés des oeuvres et de leurs langues. Les retraduire c'est réveiller leur mémoire de langage. Leur dire : nous sommes là nous aussi, et faire en sorte que nous puissions nous entendre. Leur faire dire : faites-vous entendre en nous, réveillez-nous, je vous prends dans mes mots, dans ma langue imparfaite et inachevée.
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L'Art Poetic' est un recueil de poèmes «en série qualifiée», sorte de mise en vers de la grammaire du «bon usage». Olivier Cadiot s'appuie sur un système de répétition détournée du mot qui prend tour à tour toutes les formes que la syntaxe et le sens veulent bien lui donner. Et des détours par la langue latine, l'Angleterre, la musique. Une extraordinaire aventure Le Passaic, et les Chutes (n - 1) Bla-bla-bla Invented Lives Delenda est Carthago Voyages anciens La Dame du Lac Futur, ancien, fugitif The West of England L'Anacoluthe Corriere della sera The Tempest Pai-i-sa-ge Davy Crockett ou Billy the Kid auront toujours du courage.
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Ce livre est la réédition de celui publié en 1989. Il regroupe une série de textes parus en revue ou en volume ou à l'époque inédits, dans lesquels Valère Novarina expose ses conceptions sur le théâtre, les acteurs, la littérature. Conceptions peu conformistes, on s'en doute, essentiellement axées sur la libération des forces vitales et créatrices de l'écrivain comme de l'acteur.
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«Voici que les hommes s'échangent maintenant les mots comme des idoles invisibles, ne s'en forgeant plus qu'une monnaie : nous finirons un jour muets à force de communiquer ; nous deviendrons enfin égaux aux animaux, car les animaux n'ont jamais parlé mais toujours communiqué très-très bien. Il n'y a que le mystère de parler qui nous séparait d'eux. À la fin, nous deviendrons des animaux : dressés par les images, hébétés par l'échange de tout, redevenus des mangeurs du monde et une matière pour la mort. La fin de l'histoire est sans parole.»
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2 587 personnages entrent et sortent, naissent et meurent. Ils sont animés par une pulsion suicidaire, comique (où le comique extrême rejoint l'extrême spiritualité) et allègre. En faisant ce livre, Valère Novarina a eu la vision de «l'accéléré» du temps : toutes les vies se réduisant à une entrée et une sortie, un instant très bref où nous aurions juste le temps de dire une phrase.
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Le théâtre est l'autre lieu. L'espace s'y appelle autrement : à droite la cour, devant la face, à gauche le jardin, au fond le lointain, au ciel les cintres, sous le plateau les dessous. Au singulier, «les dessous» deviennent le dessous, l'inférieur - qui, remis au pluriel, ouvre les enfers... Qui est dessous ? En dessous de tout ? - Le langage, le verbe, la parole. - Qui est descendu aux Enfers ? - Orphée, Mahomet, Dante, le Christ. Qui soutient tout, nous constitue, nous structure, nous porte ? nous supporte ? nous sous-tend ? Quel est notre sous-sol ? - Notre langue. C'est sur elle que toute la construction humaine repose. C'est par elle que nous avons été (légèrement, fragilement¿ !) séparés des animaux. Nous sommes des animaux qui ne s'attendaient pas à avoir la parole.
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À l'abordage ! peut se lire comme une réécriture du Triomphe de l'amour de Marivaux, mais c'est aussi le pendant symétrique d'Arcadie, roman publié en 2018. Chez Marivaux, le philosophe Hermocrate a édifié sa petite communauté autour du refus de l'amour et de la mixité, alors que dans le roman, Arcady prêche l'amour libre et le désir sans entraves - mais dans l'un et l'autre cas, c'est une très jeune fille qui vient éprouver, ridiculiser et in fine pulvériser, l'idéologie et la rhétorique ambiantes.
À L'Abordage ! reprend scrupuleusement la distribution de la pièce de Marivaux, il en reprend aussi le découpage et la scansion, cette alternance d'aveux, de refus et de fausses confidences qui conduit à la victoire annoncée de l'amour.
Mais là où Marivaux situe l'intrigue dans une Grèce antique conventionnelle, À L'Abordage ! se situe résolument dans notre présent le plus contemporain, débarrassé des anachronismes, et en résonance avec des problématiques très actuelles. Le travestissement de Sasha (Phocion chez Marivaux) en garçon est davantage qu'un stratagème : il introduit un trouble dans le genre et contribue à déglinguer la machine matrimoniale propre à la comédie classique. Le dénouement, loin d'arrêter le mariage des seuls jeunes premiers comme chez Marivaux, ouvre sur un mariage pour tous, festif et féérique, encourage le désir transgénérationnel, et se conclut sur une marche des fiertés jouissive et spectaculaire. L'amour triomphe de tout : du dogmatisme sénile d'Hermocrate, mais aussi des inhibitions, des traditions, des préjugés, des normes...
La pièce a été créée et jouée en septembre et octobre derniers, avant le confinement, au Théâtre de la Tempête à Paris, dans une mise en scène de Clément Poirée. Reprise à La Tempête du 7 au 12 décembre 21 puis dans la banlieue parisienne (Rungis, Kremlin-Bicêtre, Saint-Cloud, Fontainebleau, Fontenay-aux-Roses, Rueil Malmaison, Maison Alfort, Corbeil-Essonnes), et en province toute l'année 22 (Lannion, Viré, Toulouse, Istres, Draguignan, Amiens...).
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De ce texte théâtral, une véritable opérette avec lyrics, voici ce que dit Valère Novarina : «C'est une forme acérée, un théâtre acide et en relief : une eau-forte. La pâte théâtrale a disparu : reste le trait, l'élan, la gravure. Par projections, sauts projetés, par passage d'un plan à l'autre, par pointillés, par découpes, le théâtre vient ici se débarrasser du tendre, de la plainte, du partage ému. L'opérette : ossature et forme cruelle du théâtre.» Ou encore : «Le temps avance par irruption de personnages rythmiques - affublés d'un air animalesque ou trop humain, ils entrent, traînant ritournelles et romances. L'action avance par secousses de l'espace : le public vient voir se percuter des sentiments, s'entrechoquer la vie (...) : pas de personnages mais des vêtements habités. Vêtus de langue, voici des masques, des cavaliers d'anatomies, tournant en cercles, spirales, en figures de quadrilles, carrés, constellations : comme les personnes d'un jeu de carte. Souffrance du Valet de carreau. Joie du 8.»
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Frédéric Boyer a écrit les trois poèmes qui composent ce livre après la mort tra- gique de sa compagne, l'été dernier.
Le premier, qui donne son titre au livre, et se construit autour de la lettre A, initiale du prénom de la morte, est une invocation, tout autant qu'une évocation, un texte pour dire la douleur, la stupéfaction, l'incompréhension.
Le deuxième est « Une Lettre » à celle qui a disparu, une lamentation et une interro- gation.
Le troisième, qui s'intitule « Les Vies », élargit l'interrogation sur la mort, qui sous- tend le livre entier, aux autres vies dans laquelle s'insérait celle qui n'est plus.
Ces trois poèmes font ensemble plus qu'un livre de deuil. On y voit passer une ombre qui fut vivante, on y voit de la vie, plus forte que la mort.
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«Le signe =. Manifeste. Nouveau. Un manifeste possédé de poésie faciale, l'autoportrait. Après les discours sur l'inconscient, voilà le discours sur le conscient. Un texte qui parle du souffle, de la merde, de la joie, des myosotis et du noir. Avec à la fin un poème inédit sur le bison.»
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Voilà comment Arthur Dreyfus présente son livre : « Un jour, il m'est apparu impossible d'avoir ce qu'on appelle un rapport sexuel sans en faire mention dans un document informatique. Il fallait raconter. À l'intention de ce journal j'ai multiplié les expériences, diversifié mes pratiques, renoncé à certaines rencontres, quand je m'en suis imposé d'autres. Plusieurs fois, j'ai interrompu l'acte pour prendre des notes. Les déceptions ont fini par devenir plus attrayantes que l'extase : elles renfermaient une dramaturgie. Le dernier chapitre de cette aventure voisinerait avec l'obscurité, avec la mort (je ne le savais pas encore). ».
C'est le journal minutieux d'une addiction folle, rythmée par l'usage de Grindr. On y trouve des recensions répétées de l'acte sexuel, des poèmes, des aphorismes, mais aussi des aveux, des récits compulsifs de rencontres, des portraits de personnes connues ou inconnues, l'évocation des rapports familiaux, le souvenir d'une extraordinaire grand-mère. C'est surtout l'histoire d'une odyssée contemporaine, et d'une rédemption.
« Ce livre, je le vois comme un labyrinthe dont je suis sorti, mais dans lequel je pourrais me reperdre, écrit aussi l'auteur. Je le vois comme un piège, mais aussi comme un bouclier. Comme le récit d'une époque, et le reflet d'une autre vie. Je me suis demandé si dans ma fascination pour le sexe, il n'y avait pas d'abord de l'effroi. Et si les autres savaient jouir sans se perdre. Et si se perdre n'était pas notre seule liberté. ».
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L'été de ses dix-huit ans, un jeune pianiste reconnaît une chanson que diffuse un autoradio. Il se met à chanter. Son chant brille comme une énigme devant lui.
Encouragé par ses professeurs au Conservatoire et guidé par son intuition, Gil quitte un instrument, le piano, pour un autre, la voix, qui se confond avec lui-même.
On suit la formation du jeune ténor, on pénètre avec lui dans les coulisses du monde de l'opéra. Au plus près des corps et des visages.
Apprentissage des rôles et découverte de soi. Gil est le roman d'une voix.
Le portrait d'un talent et d'une inquiétude. Une vie faite de patience et de doutes qu'incarnent d'étranges présences, dont on se demande si elles ne sont pas le fruit de l'imagination du personnage.
Les noms d'oeuvres et de compositeurs sont inventés, comme pour mieux déjouer les conventions du genre (la biographie de diva) et créer un univers non exclusivement réservé aux initiés. Chacun peut y entendre sa musique.
Ce chanteur à la voix si troublante, poursuivi par des ombres et des terreurs, ressemble à Orphée. Un Orphée moderne.
On retrouve dans ce roman toute la délicatesse des précédents récits de Célia Houdart. Son goût pour le mystère et les éblouissements. L'hypersensorialité. Une écriture accordée à son sujet, profondément musicale.
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Histoire de la littérature récente Tome 2
Olivier Cadiot
- P.O.L.
- Fiction
- 5 Octobre 2017
- 9782818041734
Le tome 1 d'Histoire de la littérature récente tenait tout à la fois de l'essai, de l'enquête, du récit, forme hétérogène dans laquelle se mêlent, sur un mode léger et digressif, anecdotes, petites scènes romanesques et développements plus spéculatifs. Il s'agissait d'explorer l'idée reçue que la littérature disparaîtrait, en prenant, par exemple, au pied de la lettre les propos alarmistes de Philip Roth : Dans trente ans, sinon avant, il y aura autant de lecteurs de vraie littérature qu'il y a aujourd'hui d'amateurs de poésie en latin. Ce projet consiste à agiter les questions plus qu'à les traiter, à se placer au milieu du débat, en empruntant successi- vement toutes les positions, et par les seuls moyens de la littérature elle-même, de la faire vivre, de la faire respirer par petits chapitres.
Un peu comme le Robinson des précédents romans d'Olivier Cadiot, le narrateur de cette enquête, boit les paroles des autres et apprend à parler grâce aux livres. Cette exploration se lit comme un manuel qui s'autorise à dévoiler ses étapes, ses essais et ses erreurs. Comme le promettait la 4 e de couverture : une méthode révolutionnaire pour apprendre à écrire en lisant .
Le ton parfois comique de ce livre, produit une indécision à lecture : on ne sait pas si le narrateur parle en tant que lec- teur ou écrivain, s'il s'adresse au lecteur comme futur auteur ou à lui-même pour réussir un livre futur. On ne sait pas toujours si les conseils sont bons ou mauvais et à qui ils s'adressent. Les points de vue changent sans cesse. En avançant, chaque chapitre fabrique un tout petit univers, comme autant de récits que l'on peut lire de façon autonome.
Le tome II explorera un autre lieu commun récent : la littérature doit urgemment devenir un miroir du réel. C'est une injonc- tion que l'on ne peut balayer d'un revers de main. Le narrateur décide de rendre sa tour d'ivoire transparente. Ce livre déchiffre les contradictions autour de cette affaire en utilisant la même méthode d'exploration zigzagante. Il peut se lire comme un traité pratique de lecture et d'écriture, comme il est annoncé au dos du livre : cinq techniques pour réaliser un livre.
« On veut les démêlés intégralement et dans le détail, une histoire qui nous redonne en relief les malentendus successifs et lumineux par lesquels passe toute personne à des moments X d'une société Y. On veut savoir à quoi ressemblent les idées en chair et en os ; quelle physionomie ont les dates de toutes les histoires, éprouver très vite la densité des sensations de quelqu'un en intégrale - ce qui nous donne à peu près F D (x) = f (x). On aimerait poser un point sur une carte, latitude, longitude ; suivre le cours en zigzag de notre volonté de savoir. On doit donc être à ras de terre et propulsé dans le ciel alternativement. »
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«J'écris ce que je ne pense pas encore. Ne plus être le maître du livre, celui qui en détiendrait le sens, ne plus être le guide du lecteur mais celui qui fait le voyage avec lui. Un qui a été doué d'ignorance et qui voudrait l'offrir à ceux qui en savent trop. Un qui lui bande les yeux, un porteur d'ombre, un montreur d'ombre pour ceux qui trouvent la scène trop éclairée ; quelqu'un qui a reçu quelque chose en moins... L'espace, par exemple...»
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Écrits poétiques constitue la première édition posthume de l'oeuvre de Christophe Tarkos, mort prématurément en 2004. Son travail - écrits, lectures et improvisations, dessins, revues - est abondant malgré la brièveté de son parcours littéraire, limité aux années 1990. Sa pensée novatrice fait de son travail un événement marquant de la poésie de la fin du XX? siècle. Ce livre rend enfin accessibles des textes majeurs publiés de son vivant mais pour la plupart aujourd'hui pratiquement introuvables : Processe, Oui et L'argent, trois livres autonomes, ainsi que les textes Manifeste chou, Ma langue est poétique, La poésie est une intelligence, Je m'agite et Donne. Cet ensemble est complété d'extraits d'entretiens qui éclairent la pensée de Christophe Tarkos sur son oeuvre et sur la poésie.
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Adramélech, à travers son monologue, vient raconter sa vie. La vie de celui à qui on ne donne pas la parole, tandis que les classes dangereuses babillent. Une vie universelle. C'est l'ouvrier, le petit, le sans-grade qui déblatère jusqu'à plus d'air pour témoigner de sa condition. C'est un bonhomme venu nous dire ses colères, ses peines, ses joies, ses questions, ses doutes et ses inquiétudes. Il est l'ambassadeur d'un monde muet ou muselé, et tout à coup, par trop plein d'air, il craque et dit tout, d'une traite, pour se taire à la fin, vidé, essoufflé...
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Les Cahiers de la guerre constituent la part la plus exceptionnelle des archives déposées par Marguerite Duras à l'Institut Mémoires de l'édition contemporaine (Imec) en 1995. Ecrits entre 1943 et 1949, ils ont longtemps été conservés dans les mythiques " armoires bleues " de sa maison de Neauphle-le-Château ; leur publication donne aujourd'hui accès à un document autobiographique unique, en même temps qu'à un témoignage précieux sur le travail littéraire de l'écrivain à ses débuts. Le contenu de ces quatre cahiers excède amplement le cadre de la guerre, malgré l'appellation inscrite par Marguerite Duras sur l'enveloppe qui les contenait. On y trouve en effet des récits autobiographiques où elle évoque les périodes les plus cruciales de sa vie, particulièrement sa jeunesse en Indochine ; des ébauches de romans en cours, comme Un barrage contre le Pacifique ou Le Marin de Gibraltar ; ou le récit à l'origine de La Douleur, publiée en 1985. Dix " autres textes " inédits, contemporains de la rédaction de ces cahiers, complètent cette image d'une oeuvre naissante où se dessine l'architecture primitive de l'imaginaire durassien. A mi-chemin de l'oeuvre assumée et du document d'archive, ces Cahiers de la guerre donnent à voir tout à la fois l'enfance d'une oeuvre et l'affirmation d'un écrivain.
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Cette nouvelle pièce de Valère Novarina sera créée au Cloître des Carmes, au Festival d'Avignon, le 5 juillet 2015.
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Secrète, à peine audible, une voix parle en chacun de nous. Une voix qui nous accompagne tout au long de notre existence. Quand on lui prête attention, on entend son interminable soliloque. Mais parfois, elle se divise, et le soliloque devient dialogue. Tout se passe comme si deux voix s'opposaient, entraient en conflit, se livraient un véritable combat. L'Incessant met en présence un homme et une femme qui s'affrontent avec âpreté. Égocentrique, l'homme ne veut écouter que ses désirs, ses avidités. La femme lui fait valoir qu'il peut dépasser cette attitude et accéder à une vie plus ouverte, plus haute, plus riche. Chacun a son point de vue, ses arguments, s'acharne à l'emporter sur l'autre. Cet homme et cette femme sont en chacun de nous. À certains moments de crise, ils se déchirent, nous harcèlent. Mais la décision qui clôt le débat n'est jamais définitive. À tout instant elle peut être remise en cause. Alors l'affrontement recommence. Maintes et maintes fois. À moins qu'un jour l'homme cède et qu'une seconde naissance l'introduise à une nouvelle vie.
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A la croisée du récit et de la poésie, le monologue de Robinson nous entraîne dans son univers déjanté. Engagé comme maître d'hôtel dans un manoir, il se persuade rapidement que les idioties débitées par ses patrons ne sont qu'une couverture. Comment des gens importants pourraient-ils « penser » de telles crétineries ? Tout est forcément codé. Il suffit d'ailleurs de découper les imbécilités en tranches et de les présenter en majesté sur une page blanche, comme les strophes d'un poème, pour qu'il en émane aussitôt quelque chose de supérieur. Robinson est décidé à accomplir son service sur le terrain de la Bêtise avec la vigilance d'un espion !